Kayser: "Un moment clé de ma carrière"

Par Rugbyrama
  • Benjamin Kayser - conference de presse XV de France - 21 fevrier 2013
    Benjamin Kayser - conference de presse XV de France - 21 fevrier 2013
Publié le Mis à jour
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A Twickenham, Benjamin Kayser honorera sa quinzième sélection avec le XV de France, mais seulement sa deuxième titularisation. Sans doute la raison pour laquelle, le talonneur de Clermont, avec beaucoup de lucidité et d’intelligence, prend du recul sur l’événement, tout en confessant sa fierté et son impatience...

Comment vivez-vous cette titularisation ?

Benjamin KAYSER: C’est énormément de plaisir, de bonheur et de fierté. Pour moi, ça va être un moment clé de ma carrière. Après, je ne vais pas me rajouter de pression, des grands matchs dans des grands stades, j’en ai déjà joué. Je prends surtout cette titularisation avec beaucoup d’appétit. J’avais eu la chance d’être titulaire contre les Samoans en novembre. J’étais sorti de ce match avec un peu de frustration, malgré un match propre et sans erreur. Mais, j’aurais voulu apporter davantage, notamment sur le plan offensif. C’est d’ailleurs, ce qui est ressorti du "feedback" de Yannick Bru. Le staff attend encore plus de moi. Pour le coup, nous étions sur la même longueur d’ondes. Et cette titularisation contre l’Angleterre démontre qu’ils croient en mon potentiel.

A titre personnel, est-ce que cette titularisation a un goût particulier ?

B.K.: D’abord, c’est un honneur d’affronter une grande nation historique du rugby dans un stade qui est un temple. Ensuite, il est certain que mon histoire personnelle (ndlr : Son épouse est anglaise) ajoutera un peu de piment à la rencontre. Mais c’est une autre histoire.

Avez-vous senti venir votre titularisation ?

B.K.: Franchement non. Après, il y a toujours le jeu des dossards à l’entraînement qui ne trompe pas. De toute façon, depuis les tests de novembre, le rôle de remplaçant pour le pilier gauche ou le talonneur, je ne le considère pas comme celui du joueur qui va s’asseoir sur le banc en attendant un signe de l’entraîneur. Quand le staff nous dit durant la semaine que nous allons entrer à la 50e minute de jeu, il s’y tient, quelque soit le scénario du match. C’est une belle marque de confiance. Et nous sommes donc très impliqués. D’autres remplaçants ont des rôles différents, mais ce n’est pas à moi de commenter ça.

Au talonnage, il n’y a que 20 minutes de différence entre le temps de jeu du titulaire et du remplaçant. Qu’est ce que cela change finalement ?

B.K.: Ce qui est différent, c’est la complexité de rentrer dans un match international où le tempo est élevé. Durant la semaine de préparation, il faut qu’il y ait un des deux talonneurs qui se détache au niveau du leadership du pack. Je n’ai jamais été du genre à marcher sur les pieds des autres lorsque ce n’est pas mon rôle. Le remplaçant se met donc un peu en retrait, inévitablement. Pour le coup, c’est quelque chose que je prends aujourd’hui très à cœur avec ma titularisation.

Que savez-vous de votre vis-à-vis Hartley ?

B.K.: C’est un talonneur jeune avec déjà une grosse expérience. Sa titularisation n’est pas innocente. Il a sans doute plus de bouteille que Tom Youngs avec qui j’ai joué à Leicester. Sauf qu’à l’époque, Youngs jouait trois-quarts centre. Hartley a donc une meilleure connaissance du poste au niveau international, plus de vice. Il a un côté plus agressif, plus dense. C’est sans doute une réponse à nos intentions de mettre beaucoup de combat au niveau du paquet d’avants.

Pensez-vous pertinent de rentrer dans ce jeu-là ?

B.K.: La recette pour gagner à Twickenham, c’est de "matcher" au minimum leur agressivité physique. Évidemment, dans ce jeu-là, il ne faudra pas aller trop loin. Connaissant un peu les Anglais, ils ont un profond respect pour les joueurs français et pour ce que nous sommes capables de produire. Mais ils ne pensent pas qu’on puissent rivaliser avec leur intensité physique durant 80 minutes et à garder notre lucidité durant tout le match.

Et vous, le pensez-vous ?

B.K.: Oui, nous sommes largement capables de rivaliser. La fraîcheur physique n’est, certes, pas optimale. Nous ne sortons pas d’une préparation en mode Coupe du monde. Mais la semaine de récupération a fait du bien à tout le monde. Par ailleurs, la colère née des deux défaites successives et la détermination emmagasinée vont nous être utiles. Depuis le début de la semaine, je sens des mecs qui ont la boule au ventre. Et si il y a un endroit idéal pour se relancer, c’est bien Twickenham. Tout est réuni pour un vrai "Crunch".

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