Bleus: Les jeunes au pouvoir

Ils ont brillé

Le XV de France s’est trouvé un très gros guerrier en la personne de Yoann Maestri. Performant en conquête, le deuxième ligne de Toulouse s’est permis le luxe de contrer Paul O’Connell en touche, ce qui n’est pas un mince exploit. Sa mobilité lui a permis d’être rapidement au soutien de ses coéquipiers. Très actif dans le jeu, il demeure également performant en défense. Bref, une copie de grande qualité. Même chose pour l’autre jeune du groupe, Wesley Fofana, qui a marqué son troisième essai en autant de sélections. Il fut l’un des rares à apporter le danger offensivement grâce à des courses tranchantes. Petit bémol: pas décisif sur le deuxième essai de Bowe. En troisième ligne, Julien Bonnaire a excellé en défense, terminant meilleur plaqueur français (14) et n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de déchirer le rideau défensif adverse. Pour son retour en équipe de France, l’arrière Clément Poitrenaud s’est montré très précieux sous les ballons hauts et n’a pas hésité à relancer (2 franchissements), trouvant notamment la faille avant l’essai de Fofana. A noter, enfin, la très bonne entrée en jeu du pilier Vincent Debaty, qui a amené une grosse plus-value dans le jeu courant.

Au niveau

Hors-norme en Ecosse, le capitaine Thierry Dusautoir a légèrement baissé de pied. Malgré tout, sa partition reste de belle facture: brillant en défense et très disponible en attaque. Son compère de la troisième ligne, Imanol Harinordoquy, s’est montré plus sérieux que la semaine passée mais n’a pas eu son rendement habituel dans les airs. Pascal Papé s’est régulièrement proposé pour solliciter le ballon. Le deuxième ligne s’est échiné dans les tâches obscures mais n’a pas beaucoup plaqué (2 fois seulement). Les deux piliers, Nicolas Mas et Jean-Baptiste Poux, ont consenti beaucoup d’effort dans l’épreuve de la mêlée fermée. Ils ont bien rectifié le tir après une première introduction chahutée mais n’ont guère pesé dans le jeu au sol. Sur les ailes, Julien Malzieu et Vincent Clerc n’ont pas été déterminants, touchant assez peu de ballons. Le Toulousain s’est trouvé régulièrement dans le rôle de dernier passeur lors des offensives tricolores. A la mêlée, Morgan Parra a fait preuve d’une belle solidité mentale, terminant avec 80% de réussite au pied (4/5). Supérieur à ses vis-à-vis, il a d’avantage accéléré le jeu en deuxième période, ayant connu du déchet auparavant. Rentré pour les 30 dernières minutes, William Servat a apporté une grosse densité physique au ras des regroupements.

Ils ont déçu

Aurélien Rougerie, le "papa" des lignes arrières, est passé totalement au travers du match face à l’Irlande. Fautif en défense contre l’Ecosse (3 plaquages ratés), il s’est cette fois-ci montré maladroit en attaque et n’a jamais pris le dessus à l’impact face à Earls et D’Arcy. Intercepté par Bowe en début de match, symbole d’une prestation décevante. Au niveau de l’animation, François Trinh-Duc a fait encore preuve de fébrilité. Trois chandelles mal ajustées et pas mal de déchet: bref, Trinh-Duc n’a pas évacué tous les démons du dernier Mondial. Titulaire pour la deuxième fois de suite au talonnage, Dimitri Szarzewski a été pénalisé à deux reprises et il perd le ballon dans un ruck sur le deuxième essai de Bowe. Pas au niveau auquel on l’attend. Enfin, Lionel Beauxis n’a pas fait la preuve de son sang froid habituel, ratant deux drops décisifs en fin de rencontre.