En Bleus de travail

Il y a une semaine, Marc Lièvremont et certains cadres avaient tapé du poing sur la table. Les entraînements "dégueulasses" du lundi et du mardi étaient en cause et ils souhaitaient remobiliser tout le monde. En vain, puisqu'une défaite historique en Italie avait suivi, comme tout le monde le sait. Ces jours-ci, tout est différent. Chaque joueur interrogé l'a certifié. Et Marc Lièvremont l'a confirmé: "Nous avons eu trois jours compliqués dimanche, lundi et mardi, mais les joueurs ont très bien travaillé mardi. Après leur jour de repos, mercredi, je les ai retrouvés reposés, plutôt apaisés et déterminés ce matin."

"Un match commence dès le début de la semaine, on s'en est bien rendu compte le week-end dernier...", concède l'ailier Yoann Huget. "Je ne vais pas revenir dessus mais la semaine dernière j'avais parlé de faute professionnelle, on ne s'était pas entraîné comme on aurait dû le faire, rappelle l'un des anciens, le troisième ligne Imanol Harinordoquy. Mais ça, c'était la semaine dernière. Aujourd'hui, on sent beaucoup d'implication. On a redémarré doucement lundi et mardi, il y a eu un très bon entraînement avec de l'opposition. Il y a de l'envie, le groupe a retrouvé de l'enthousiasme. Ça fait plaisir de se sentir comme ça à nouveau. C'est important de retrouver le sourire et le plaisir de jouer en équipe de France. C'est quand même une joie. On avait tendance à l'oublier dernièrement."

"Acteurs de ce qui se passe"

Une foule de petits détails traduisent cet état d'esprit retrouvé: "On le voit dans les attitudes, précise le Biarrot. Dès que quelqu'un parle, tout le monde se resserre naturellement. Le groupe est appliqué, attentif aux consignes, demandeur. Ça fait partie de la préparation de match de s'approprier la préparation et d'être véritablement acteur de ce qui se passe. Mais tout ça ne m'étonne pas. Compte tenu de la semaine dernière, il n'y avait pas besoin de faire de grands discours..." En effet, les Bleus sont vexés et ils se sont remobilisés cette semaine pour ne pas, ne surtout pas, perdre la face de nouveau samedi au Stade de France face aux Gallois.

La franche explication intervenue dimanche soir entre le staff et ses hommes a également eu un rôle dans cette remobilisation. "On a parlé de certaines choses et c'est plus simple maintenant, témoigne l'arrière Maxime Médard. Nous sommes tous solidaires et nous avançons." L'ouvreur François Trinh-Duc, qui avait parlé de joueurs "perdus" après le match à Rome, assure pour sa part que "tout est plus clair pour tout le monde maintenant. Pendant cette réunion, on a échangé, posé des questions. Certains avaient besoin de prendre la parole. On a compris des choses et on peut mieux s'approprier le projet de jeu désormais." Bref, les Français travaillent dur, fort et beaucoup pour "retrouver leur honneur". S'il n'est pas "comblé", Marc Lièvremont est satisfait : "Les joueurs se sont beaucoup parlé et j'ai aimé leur auto-critique, notre auto-critique. Maintenant, passons aux actes."