Bleus : Le bilan du Tournoi (2/2)

. Le fiasco italien

Sous l'ère Lièvremont, il y aura sûrement un avant et un après 12 mars 2011. La première défaite du XV de France à Rome, survenue il y a dix jours, reste l'énorme point noir de ce Tournoi. Et là, ce n'est pas le jeu qui était en questions, mais bien les hommes. Après avoir mené 18-6 en deuxième période, les joueurs avaient complètement démissionné avant de s'incliner 21-22. Sans envie, sans honneur, sans dignité. Une faillite collective retentissante, honteuse et historique qui avait provoqué l'ire de Marc Lièvremont. Après le match, ce dernier avait complètement lâché ses hommes affirmant vouloir les laisser "se démerder". Une défaite qui avait cristallisé les problèmes de communication entre le staff et les joueurs. Six d'entre eux (Marconnet, Chabal, Thion, Jauzion, Poitrenaud, Rougerie, rappelé) avaient d'ailleurs quitté Marcoussis lundi, payant pour tout le monde et ajoutant au marasme ambiant pour la dernière semaine au CNR.

. L'union pas encore sacrée

Le "naufrage collectif" en Italie a mis un peu plus au jour les difficultés de compréhension entre le trio Lièvremont-Ntamack-Retière et les joueurs. Depuis, tous affirment avoir parlé, échangé, débattu et tenté de comprendre. Une réunion de crise "agitée et violente" selon les termes de Lièvremont a eu lieu au lendemain de la débâcle romaine. Le sélectionneur y a claqué la porte, avant de revenir vingt minutes plus tard... Des moments difficiles, dont l'un des cadres, Damien Traille, espère qu'ils vont faire avancer le groupe: "C'est bien d'avoir pu tirer la sonnette d'alarme à six mois du Mondial, d'avoir mis le doigt là où ça fait mal pour avancer en ayant crevé l'abcès." Mais tout ne semble pas réglé. Mardi, Marc Lièvremont indiquait déjà "en vouloir encore à ceux qui sont restés". Ce dimanche, il a conservé un ton très ferme: "Je leur ai dit que je continuerai à les écouter mais dès le 28 juin, il va falloir qu'ils m'entendent aussi. Si je me plante, je me planterai avec mes idées." Lièvremont a également taclé Aurélien Rougerie, qui avait accepté de rentrer à Clermont pour avancer sa comparution devant la commission de discipline de la LNR et être disponible pour le match de Top 14 contre Agen samedi: "Il a été au garde-à-vous de son club. Mais aurait-il eu le même comportement si la France avait joué le grand chelem ce week-end ?", s'est publiquement interrogé son entraîneur en sélection... Drôle d'ambiance à quelques mois d'un Mondial. Rien n'indique qu'elle devrait avoir changé quand les Bleus se retrouveront pour entamer leur préparation au début de l'été...