Lièvremont: "Une certaine continuité"

Par Rugbyrama
  • 2010 6 Nations France Marc Lievremont
    2010 6 Nations France Marc Lievremont
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Même si les impondérables (forme du moment, blessures, suspensions) ont imposé certains changements, notamment derrière, Marc Lièvremont estime que le groupe de 30 joueurs retenus pour le Tournoi des 6 Nations s'inscrit dans le prolongement de ce qui a été accompli la saison passée.

Il y a très peu de changements devant, mais davantage au niveau des lignes arrières. Pour quelles raisons?

M.L. : Oui, il y a une grosse continuité devant, parce que nous avons trouvé une ossature et qu'on essaie d'avoir une forme de cohérence et de continuité. Derrière, les évènements aussi s'imposent à nous. Il y a des blessés, des suspendus, comme Julien Dupuy. C'est une absence notable. Matthieu Bastareaud, lui, revient. Puis il y a la forme des joueurs qui joue aussi. C'est pourquoi on note le retour des Clermontois, qui le méritent amplement à nos yeux. J'ai aussi une pensée pour le Castres Olympique, qui n'a qu'un seul joueur dans ce groupe alors qu'il est co-leader du Top 14. Mais d'autres sont tout près, dans la liste cachée. Globalement, il y a une certaine continuité puisque Fabrice Estebanez est le seul qui n'avait jamais été appelé dans le groupe (NDLR: Luc Ducalcon avait été appelé en novembre, mais, blessé, il avait déclaré forfait).

Qu'est-ce qui vous a poussé à sélectionner Fabrice Estebanez?

M.L. : D'abord une logique de performance. Il s'est installé tout doucement dans son club au poste de demi d'ouverture après avoir été balloté à divers postes, notamment à l'arrière. Il a réussi à prendre la place d'Orquera. C'est un garçon au parcours un peu atypique puisqu'il vient du XIII et qu'il a débuté en pro D2 à Gaillac en XV. Il a progressé petit à petit. Sa polyvalence peut être intéressante dans un groupe de 30. Maintenant, ce ne serait pas lui rendre service que de le faire débuter en 10 à ce niveau, mais il possède un gros potentiel.

Il y a des nouveaux, mais aussi des retours de joueurs qu'on n'avait plus revu en bleu depuis longtemps, comme Benjamin Boyet....

M.L. : Oui, il nous paraissait bien d'impliquer à nouveau Benjamin, qui n'a peut-être pas eu la chance que son potentiel mérite. Il n'a plus rejoué en équipe de France depuis près de deux ans, dans un contexte compliqué, en Australie. Il tient son club à bout de bras aujourd'hui et il a su faire évoluer son jeu.

Dans le même registre, qu'attendez-vous de Jean-Baptiste Elissalde en demi de mêlée?

M.L. : Qu'il exprime ses qualités, sa vision du jeu. Nous pensions, et nous le pensons toujours, qu'il est un peu juste en 10 au niveau physique compte tenu de la densité à ce poste au niveau international. Mais son exceptionnelle vision du jeu et sa complémentarité avec Morgan Parra peuvent être intéressantes. On a le sentiment que Jean-Baptiste mérite de revenir parmi nous.

A l'inverse, parmi les absents, on note Maxime Médard, qui semblait bien installé dans le groupe. Paie-t-il ses performances en dents de scie avec Toulouse?

M.L. : Il y a toujours des phases de régression même chez les joueurs qui ont beaucoup de talent. En ce moment, Max est moins bien. Même si on travaille dans un souci de cohésion, et si on a besoin d'automatismes, surtout derrière, il faut aussi savoir récompenser ceux qui le méritent. Je n'aime pas dire ça comme ça, mais il fallait peut-être montrer à Max qu'il doit se remettre en question et retrouver son niveau de performance.

C'est le François Trinh-Duc du Tournoi 2010?

M.L. : On peut le mettre effectivement en parallèle avec la situation de François l'année dernière. Nous avions choisi de ne pas le retenir, à mon avis pour son bien. Depuis, il est revenu et il a enchainé les matches. Mais contrairement à ce que je peux lire parfois, les joueurs qui ne sont pas retenus ne sont pas mal-aimés, oubliés, ou trop vieux. Il faut simplement en choisir 30 et c'est ce qu'on a fait.

Un mot sur le cas Robins Tchale Watchou, dont le nom avait circulé. Etait-il sélectionnable?

M.L. : Non. L'IRB nous l'a confirmé. Il a disputé deux matches de qualifications pour la Coupe du monde en 2003 et 2007 avec le Cameroun et nous ne pouvions donc pas le sélectionner. Cela ne veut pas dire qu'il aurait été retenu mais c'est vrai que son potentiel nous intéressait.

Plus généralement, qu'attendez-vous de ce Tournoi 2010?

M.L. : Je tiendrai à peu près le même discours que l'an dernier à la même époque. On est capables de battre n'importe qui. Je ne dirai pas qu'on est capable de perdre contre n'importe qui mais c'est fragile. On a coutume de dire que les années paires, le calendrier nous est plus favorable. Au-delà des victoires, on espère avoir un peu plus de continuité au niveau de nos performances. Mais je suis plutôt optimiste.

Que pensez-vous de votre premier adversaire, l'Ecosse?

M.L. : Une équipe avec un nouvel entraîneur, qui a gagné en densité, notamment au niveau de son jeu au pied, et qui a battu l'Australie lors de la dernière tournée. On connait l'importance de ce premier match. L'année dernière, malgré un bon match, on avait payé cash les trois essais encaissés en Irlande. Derrière, les Irlandais ont fait le Grand Chelem et nous on a alterné le bon et le moins bon, avec une réaction contre les Gallois, une catastrophe en Angleterre et un dernier match qui ne comptait plus vraiment. C'est la magie du Tournoi. Les cartes sont redistribuées chaque année.

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