Lièvremont: "Ma plus grosse déception"

Par Rugbyrama
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Marc Lièvremont espère que son équipe réalisera le Grand Chelem samedi contre l'Angleterre pour effacer le revers (10-34) subi en 2009 dans le Tournoi des six nations. L'entraîneur du XV de France a été marqué par cette rencontre.

MARC LIEVREMONT, quelles raisons ont motivé la reconduction du groupe pour la "finale" contre l'Angleterre ?

M.L. : Ce sont des arguments très pragmatiques qui nous ont fait choisir la reconduction du groupe. D'une part, parce que ces 23 joueurs ont su gagner à Cardiff et maîtriser les Italiens. Certes on sait que l'Angleterre va nous poser d'autres problèmes que l'Italie et évidemment, certains joueurs qui ne sont pas là auraient pu prétendre à retourner dans le groupe, mais on pense qu'on a les arguments pour battre l'Angleterre avec cette équipe.

Les six jours de préparation seront-ils suffisants ?

M.L. : Les joueurs ont fini plutôt frais. On a privilégié la récupération dans les vestiaires du Stade de France, on s'est couchés tôt. Il n'y a pas un seul blessé, pas un bobo. On a l'occasion de travailler dans la continuité de ce groupe. Renvoyer un ou deux joueurs sans être certains que les joueurs entrants allaient apporter plus que hier (dimanche) soir... Ca fait suffisamment d'arguments pour reconduire le groupe.

Allez-vous changer votre préparation de ce match ?

M.L. : L'Angleterre n'est pas une équipe comme les autres et un match France-Angleterre n'est pas un match comme les autres. Il y a tellement de sources de motivation sur ce match: le Grand Chelem, un France-Angleterre, une équipe anglaise qui nous a maltraités l'an dernier (défaite 34-10) et c'est certainement ma plus grosse déception depuis deux ans à la tête de l'équipe de France. Ils nous avaient battus il y a deux ans au Stade de France, c'était notre première défaite ; ils nous ont aussi battus en demi-finale de Coupe du monde sur notre sol (en 2007) et aussi lors du Tournoi-2007. Ca fait quatre défaites consécutives en matches officiels.

Cette humiliation l'an dernier vous a-t-elle marqués ?

M.L. : Elle nous a marqués sévèrement. Les 50 points marqués en Italie (victoire 50-8 la semaine suivante) n'ont pas été un pansement suffisant. La plaie est restée ouverte un bon moment. Il a fallu la victoire à Dunedin (26-22 en Nouvelle-Zélande) trois mois après pour commencer à cicatriser. Cette défaite reste relativement incompréhensible parce que depuis deux ans, rarement il y a eu une telle démission, avec un scénario catastrophe. Ouais, un mauvais souvenir.

Vous avez joué des France-Angleterre. Qu'ont-ils de particulier ?

M.L. : Je n'ai joué qu'une fois et c'est un très bon souvenir: en 1998, en ouverture du Tournoi alors que la France sortait d'une déculottée contre l'Afrique du Sud en 1997. C'était le premier match des Bleus au Stade de France avec des Anglais très sûrs d'eux, assez hautains. C'était le premier match d'une série qui nous a menés au Grand Chelem. Le contexte n'est pas le même aujourd'hui. C'est la confiance qui habite l'équipe de France et les doutes l'équipe anglaise. Mais on va juger cette équipe sur son potentiel, elle en a sur toutes ses lignes. Ce sont des joueurs très puissants, très agressifs. Ce sont des joueurs blessés, leur staff est blessé. J'imagine le discours que va tenir Martin Johnson à ses joueurs.

Quelle saveur a un Grand Chelem ?

M.L. : Je n'ai joué qu'un Tournoi et j'ai eu la chance de faire le Grand Chelem. J'ai peut-être moins apprécié que d'autres qui en ont ch... pendant plusieurs années. Ce n'est pas un aboutissement parce qu'au-delà, il y aura autre chose. Pour moi, ce serait la première fois que je finis une compétition avec le sourire, sans gamberger derrière. Ca validerait le travail, la confiance et l'investissement des joueurs.

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