Andreu : "J'ai la patate"

Quelle a été votre réaction à l'annonce de votre titularisation ?

Marc ANDREU : Ça a été une belle surprise. Cela prouve que le staff me fait confiance. Maintenant, je sais que la balle est dans mon camp. C'est à moi de prouver que je peux jouer un match international. J'ai 80 minutes pour cela et je compte bien saisir ma chance.

Comment avez-vous vécu vos trois minutes de jeu contre le pays de Galles à Cardiff ?

M.A. : Avec beaucoup d'émotion, même si j'étais extrêmement concentré étant donné que les Gallois essayaient de nous marquer un essai. C'était un très beau moment. Avant cela, j'ai eu quelques sueurs froides pendant leur remontée au score…

Marc Lièvremont dit avoir retrouvé des joueurs fatigués. Vous avez joué la totalité du match contre Brive avec le CO samedi. Comment vous sentez-vous ?

M.A. : Je me sens en pleine forme pour ce week-end. J'ai bien récupéré, je mange bien, je dors bien, je me repose bien. En plus, je suis un peu excité par ma titularisation. Cela me met "la patate" comme on dit.

Il y a deux semaines, vous étiez arrivé en plein milieu de la préparation du match contre le pays de Galles. Avez-vous pris vos marques maintenant au sein du groupe ?

M.A. : Mon intégration il y a deux semaines avait été assez courte. Là, c'est un peu plus facile. Je commence à me mettre dans le bain, à entrer dans le quotidien d'un joueur du XV de France. C'est plutôt sympa…

En vous titularisant aux côtés d'Alexis Palisson, le staff a choisi de miser sur des "petits gabarits". Quelles sont vos qualités selon vous ?

M.A. : Effectivement, le staff nous a choisi pour nos qualités spécifiques. Personnellement, je suis plutôt performant sur les appuis et sur la vitesse. J'ai été sélectionné pour ces qualités-là et pas celles d'un perforeur. A moi de prouver que cela peut servir.

Vous êtes toutefois moins à l'aise sur les ballons aériens. Craignez-vous que les Italiens vous "mitraillent" ?

M.A. : Je connais Craig Gower, il évolue en France et je suppose qu'il a regardé quelques vidéos… Il sait que sur les ballons hauts, j'ai quelques centimètres en moins que les autres. Ce n'est pas que je ne suis pas bon, c'est juste que je suis plus petit. Mais c'est tout. Il s'agit seulement d'une question d'envie, celui qui en mettra le plus gagnera ces ballons-là. Si les Italiens se manquent sur deux ou trois coups de pied, cela nous donnera des occasions de relancer. Nous en avons les moyens, Alexis, Clément et moi.

Le staff l'a souligné ce matin lors de l'annonce du XV de départ : il attend que vous produisiez plus de jeu que contre le pays de Galles. En tant qu'ailier, vous serez particulièrement attendu. Comment le gérez-vous ?

M.A. : Contre les Gallois, nous n'avons peut-être pas assez joué, c'est vrai. Le staff veut qu'on produise plus de jeu contre l'Italie, nous le savons. Il va falloir mettre ça en place toute cette semaine. Mais c'est une très bonne chose pour les ailiers ! Nous allons toucher un peu plus de ballons et avoir plus d'occasions de montrer ce que nous valons. Après, s'il faut réduire le jeu à un moment donné, nous le ferons. Il y a des joueurs expérimentés dans cette équipe qui sauront faire les bons choix.

Cela ne vous donne-t-il pas plus de responsabilités au moment de votre première titularisation ?

M.A. : Effectivement, cela veut dire qu'ils veulent un peu plus s'appuyer sur nous que contre les Gallois. Il va falloir rester appliqués et répondre présents, tout simplement.

Marc Lièvremont affirme que vous craignez cette équipe d'Italie. Est-ce le cas ?

M.A. : Oui, nous la craignons. Elle a gagné l'Ecosse chez elle, a sacrément secoué l'Angleterre et a opposé une défense remarquable aux Irlandais. En regardant leurs matchs, on s'aperçoit que les Italiens sont bien pendant ce Tournoi 2010. Nous le savons, à nous d'être vigilants. En plus, ils viendront sans pression. Si on se relâche, ça ne pardonnera pas.

S'agit-il d'un match piège ?

M.A. : Oui, ça peut être un match piège si nous ne mettons pas les ingrédients nécessaires.