Le paradoxe Trinh-Duc

Il ne devait pas s'imaginer prendre l'avion pour Paris avant un moment. Victime collatérale du marasme montpelliérain, tancé publiquement par Marc Lièvremont, François Trinh-Duc traversait le premier passage à vide de sa jeune carrière. Condamné à rester loin des projecteurs pendant un bon moment, il aura suffi de la cuisse endolorie de Florian Fritz pour que l'ouvreur héraultais regoûte à la bonne soupe de Marcoussis.

Un revirement pour le moins inattendu après les propos de Marc Lièvremont mercredi dernier à Bayonne : "Un jeune joueur international peut traverser une période de stagnation voire de régression et c'est ce qui est en train de lui arriver. Ce ne serait pas lui rendre service que de lui donner le numéro 10 de l'équipe de France." Autrement dit, François Trinh-Duc, incontournable en 2008, avait sacrément perdu du terrain en quelques mois. Il était même prié de reprendre ses gammes. "Il continue de travailler avec Gonzalo Quesada et on espère qu'il va retrouver son meilleur niveau", avait conclu le sélectionneur.

Un aller-retour bénéfique ?

La béquille reçue par Florian Fritz à Bath dimanche a donc changé la donne. Dans l'impossibilité de s'entraîner, le Toulousain a donc laissé un siège vide au sein de la liste des trente. Ce retour sans grâce ne devrait tout de même pas boulverser les plans du staff technique tricolore. Les Bleus devaient s'envoler pour Dublin avec un seul ouvreur. Ce devrait toujours être le cas mercredi lors de l'annonce des vingt-trois joueurs sélectionnés pour affronter l'Irlande le 7 février en ouverture du Tournoi des 6 Nations. Surtout, les entraîneurs français gardent un oeil David Skrela, pour l'instant blessé mais qui pourrait faire son retour à la compétition dans les prochaines semaines. Mais l'aller-retour de François Trinh-Duc à Marcoussis n'est certainement pas inutile. Joueur talentueux, en proie aux doutes depuis quelques semaines, l'air de l'Essonne lui permettra certainement de s'oxygéner loin de Montpellier et de ses problèmes extra-sportifs. Surtout, il pourra constater que la porte des Bleus ne lui a pas été claquée au nez.