Marconnet dans la peau d'un bleu

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Du haut de ses 71 sélections et ses 32 ans, Sylvain Marconnet redécouvre Marcoussis avec les yeux d'un gamin. Pour le pilier parisien, c'est une nouvelle histoire qui commence. Une histoire où il aurait tout à prouver et qui, pour l'instant, ne va pas plus loin que le pays de Galles vendredi.

Depuis l'arrivée de Marc Lièvremont, on avait pris l'habitude de voir déambuler des petits jeunes aux yeux écarquillés à Marcoussis. Des "zéro sélection" découvrant le lieu, les têtes, les obligations avec la presse... Avec Sylvain Marconnet, rien de tout ça. Si le pilier aux 71 sélections avait dans le regard la même fraîcheur et, dans la voix, la même émotion que ces bleus bites, il n'en semblait pas moins chez lui au CNR, aussi à l'aise et chambreur que d'habitude. "Le cadre est le même... Tiens, on peut s'assoir maintenant? Bon, j'ai deux ans de plus mais vous aussi..." Le décor est planté.

Deux ans après son dernier passage chez les Bleus, Sylvain Marconnet fait, à 32 ans, un retour remarqué dans une sélection où la jeunesse prime. Très heureux "de découvrir de nouveaux joueurs très prometteurs", il est encore moins dépaysé en ce qui concerne le nouveau staff. "Didier était là avec les jeunes quand je venais à Marcoussis. Emile, j'ai quelques sélections avec lui et Marc également. J'ai gagné un titre avec lui*. On se connait et ça ne change strictement rien. C'est un format auquel je suis habitué. J'ai eu Fabien Galthié qui est passé de joueur à entraîneur. Christophe Dominici, Fabrice Landreau..."

"Deux ans, c'est l'amnésie"

Et comme pour aider à son "intégration", Sylvain Marconnet a récupéré "sa" chambre, qu'il partageait auparavant avec son compère du Stade français, Peter De Villiers. "J'ai retrouvé la numéro 17 qui se nomme Brive. Je n'en ai pas connu d'autres. J'étais avec Peter. Je vais prendre une petite photo et lui envoyer. Par contre, je suis seul cette fois et je me fais vite chier (sic)... J'aime bien être avec quelqu'un. Ça aurait été sympa dans la mesure où je reviens". Un retour qui a toujours fait partie de ses objectifs depuis son accident de ski. "J'ai quitté brutalement cet endroit et je me suis battu pour retrouver ce maillot".

Trêve de plaisanterie, Sylvain Marconnet veut aussi parler rugby. A l'ordre du jour, la polémique sur les cinq jours de repos à peine pour certains joueurs entre le Top 14 et le pays de Galles. Suffisant pour récupérer? "Tout dépend de l'intensité, du poste, de l'organisme, explique-t-il. 36 heures, c'est raisonnable. Chez les piliers, on est plus courbaturé du dos, les trois quarts, ce sont les jambes. Sincèrement, je ne sais pas... Pour moi, c'est idéal, j'ai joué vendredi. Combien de temps je peux tenir? Je ne peux pas dire. Deux ans sans rencontre de niveau international, c'est de l'amnésie".

Celui qui égalera vendredi le record de sélections pour un pilier détenu par Christian Califano (72) ne regarde pas plus l'avenir qu'il ne se retourne vers son passé. "Je repars de zéro. C'est une feuille blanche. Mes 71 sélections, je les occulte. J'ai tout à prouver et tout à refaire. J'ai toujours fait comme ça. Revenir chez les Bleus, ce n'est pas une finalité mais une étape" . Vers quoi? "Vers une bonne performance vers le pays de Galles, poursuit-il. Pour l'instant j'en suis là. La Coupe du monde 2011, c'est très loin. Je ne vois pas plus loin que vendredi soir ". Paroles de petit nouveau dans la bouche d'un ancien.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?