Lièvremont: "On ne galvaude rien"

Par Rugbyrama
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Le staff tricolore a encore largement modifié son groupe pour affronter l'Italie dans dix jours, en appelant cinq joueurs sans la moindre cape. Mais le sélectionneur Marc Lièvremont se défend de galvauder le Tournoi.

Avec huit changements et cinq débutants, vous poursuivez votre revue d'effectif...

Marc LIEVREMONT : Ce sont des joueurs que nous suivons régulièrement depuis plusieurs semaines, plusieurs mois pour certains, même si nous n'avons pas communiqué sur eux depuis le début du Tournoi. Nous avions envie de les voir confrontés au plus haut niveau et poursuivre notre politique d'ouverture. D'autres nous intéressent également, mais il fallait conserver un équilibre entre les postes, entre les nouveaux et les anciens. Mais la porte n'est fermée à personne.

La liste n'est donc pas exhaustive? Combien de joueurs avez-vous en ligne de mire?

M.L. : Beaucoup. On s'intéresse à tout le potentiel du rugby français. Certains jouent en Pro D2, d'autres sont passés par la filière fédérale, mais tous sont susceptibles de disputer la Coupe du monde 2011.

Parmi ceux dont on parle et qui n'ont toujours pas été appelés, il y a Benjamin Kayser. Avez-vous été tenté de le tester?

M.L. : Bien sûr. Benjamin, on l'a connu en sélection de jeunes, comme Guilhem Guirado. Ce sont deux très bons joueurs. Benjamin possède un gros potentiel, il nous intéresse énormément. Mais il fallait faire un choix, on ne pouvait pas aligner les deux en même temps. Son tour viendra.

Ce groupe est-il appelé à disputer les deux derniers matchs ou y aura-t-il des changements après l'Italie?

M.L.: Non, nous ne sommes plus tout à fait dans la logique de l'Ecosse et de l'Irlande. Il y aura très probablement des changements pour le déplacement au pays de Galles. Certains sont sortis du groupe et auraient mérité d'y rester. Ils reviendront pour le dernier match.

On ne trouve que trois Toulousains dans la liste. Avez-vous tenu compte des besoins des clubs pour composer le groupe?

M.L. : Sincèrement, non. Nous n'avons pas trop fait attention à ça.

Vous prônez un certain style de jeu, qui s'inscrit dans ce que produit notamment une équipe comme Clermont aujourd'hui. Pourtant, Pierre Mignoni continue de ne pas être appelé. Est-ce à dire qu'on ne le reverra plus en Bleu?

M.L. : C'est difficile de justifier un par un tous nos choix. Beaucoup de choses entrent en ligne de compte. Il ne nous semblait pas cohérent sur ce match d'avoir Yachvili et Mignoni, deux demis de mêlée très expérimentés. Pierre Mignoni a aussi le même âge que Jean-Baptiste Elissalde, ça fait donc beaucoup de joueurs chevronnés à ce poste.

Vous avez procédé à des changements en troisième ligne, mais Picamoles et Ouedraogo conservent leur place. Doit-on comprendre qu'ils font désormais partie des cadres?

M.L. : Ils sont avec nous depuis trois semaines maintenant. Ils ont acquis une certaine expérience depuis le début du Tournoi. Après, sur les joueurs qui arrivent, il fallait trouver des profils à peu près similaires à ceux de Juliane Bonnaire et Thierry Dusautoir. C'est le cas avec Imanol Harinordoquy et Ibrahim Diarra, même si chacun a ses qualités propres.

La logique ne veut-elle pas que les meilleurs jouent en équipe de France? Comment expliquez-vous à un garçon comme Thierry Dusautoir qu'il ne jouera pas le prochain match? Sa qualité ne peut pourtant pas être remise en doute...

M.L. : C'est bien la preuve qu'aujourd'hui, ce n'est pas le seul critère de sélection. Evidemment que Thierry Dusautoir a sa place, lui comme d'autres. Dimanche matin, nous avons dit à tous que nous étions satisfaits de leur implication. Mais nous leur avons aussi annoncé clairement qu'il y aurait à nouveau des changements dans le groupe. Ils ne doivent pas voir cela comme une sanction, même si on peut comprendre la déception de chacun.

La presse anglaise vous a reproché de galvauder le Tournoi en présentant une équipe sans buteur et sans certains cadres. Ne pensez-vous pas que les Italiens vont se sentir sous-estimés par ce groupe qui semble assez expérimental?

M.L. : Je ne suis pas d'accord avec ça. Ce groupe n'est pas plus expérimental que celui que nous avions retenu pour affronter l'Ecosse. On ne galvaude rien, quoi qu'en pensent les journalistes anglais. Vu comment l'Angleterre a préparé son match contre nous, vu la joie des Anglais à la fin de la rencontre et les difficultés qu'ils ont pu rencontrer, je ne suis pas sûr qu'isl aient eu l'impression de jouer une équipe expérimentale. Nous pensons à 2011 mais aussi à ce Tournoi. Nous jouons tous les matchs pour les gagner.

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