Lièvremont : "On déteste perdre"

Par Rugbyrama
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Le nouvel entraîneur du XV de France, Marc Lièvremont, ne ressent "pas de pression particulière" avant le déplacement en Ecosse, dimanche. S'il entame une revue d'effectif avec six nouveaux, il n'en oublie pas l'essentiel : la victoire.

On sent l'influence de l'ancien entraîneur des moins de 21 ans dans votre première liste des 22 joueurs...

Marc LIEVREMONT : On souhaite travailler dans la continuité du travail de la Direction technique nationale (DTN). Il y a donc un travail de formation, de détection, qui vise à révéler les talents qui alimenteront demain l'équipe de France. Didier (Retière) étant issu de la DTN, Milou (Ntamack) y étant passé, on a une "sensibilité DTN". On peut se projeter plus facilement vers 2011, voire au delà, pour anticiper l'éclosion des talents. L'idéal serait d'arriver, à un an de la Coupe du monde, à avoir cerné 90% de notre effectif.

En intégrant six nouveaux joueurs dès votre première liste, avez-vous cherché à évacuer d'emblée cette question du renouvellement de l'équipe de France?

M.L. : Il n'y a pas eu d'effet d'annonce. Mais il n'y aura pas six nouveaux joueurs à chaque fois parce qu'on a aussi envie de travailler dans une certaine forme de continuité et donner de la confiance à nos joueurs.

Quelles qualités recherchez-vous chez les joueurs? La mobilité a semblé un critère décisif dans votre première liste.

M.L. : Il faut se méfier du raccourci qui voudrait opposer puissance et vitesse. On aura toujours besoin de puissance. Pour avoir un rugby complet, on a besoin d'avoir des fondamentaux, une bonne défense, une bonne conquête. Sans cela, pas de jeu ! Il faut donc un équilibre entre force, rapidité et puissance.

En 2006, la France s'était inclinée en Ecosse pour ses débuts dans le Tournoi. Avez-vous été tenté par une sorte de réflexe conservateur pour assurer la victoire?

M.L. : Non, car les 22 nous paraissent former un bon équilibre, une équipe capable de rivaliser avec ses adversaires du Tournoi. Un bon amalgame entre l'expérience et la jeunesse. Et même si on pense forcément à l'Ecosse, on pense d'abord à nous, à notre équipe de France, à nous impliquer dans notre jeu plutôt que de travailler en réaction par rapport à l'adversaire. Cette dimension tactique et stratégique viendra un peu plus tard. Nous n'avons qu'une semaine pour préparer cette rencontre, n'importe quel entraîneur vous dira que ce n'est pas suffisant pour élaborer une véritable stratégie.

Sentez-vous une forme de pression concernant le résultat ?

M.L. : On déteste perdre. Il est hors de question de préparer un match en pensant à la défaite. Mais la victoire sera la conséquence d'un contenu et d'un discours. Je ne dirais pas que dans l'absolu, mieux vaut une bonne défaite qu'une mauvaise victoire, mais presque... C'est vrai qu'il y a plein de choses nouvelles pour nous, notamment l'aspect médiatique. Mais on n'a pas le sentiment d'avoir une pression particulière de nos dirigeants et du président (de la FFR) Bernard Lapasset".

Pelous, Dominici, Ibanez et Betsen ont annoncé leur retraite internationale. Leurs décisions ont-elles été prises en concertation avec vous?

M.L. : Fabien Pelous et Christophe Dominici ont annoncé très tôt qu'ils arrêtaient. Serge Betsen et Raphaël Ibanez avaient dit dans un premier temps qu'ils se tenaient à disposition de l'équipe de France puis ont préféré prendre les devants en annonçant leur retraite. Il y a des choses qui ne regardent que nous, qui se disent entre quatre yeux. Ce sont des joueurs qui ont marqué l'équipe de France pendant dix ans mais il faut avancer.

Vous avez puisé au sein de dix clubs différents pour arrêter votre liste. Est-ce une rupture par rapport à votre prédécesseur ?

M.L. : Les vingt-deux joueurs viennent de dix clubs, certes, mais il y a aussi la moitié du groupe qui vient de deux clubs (Toulouse et Clermont, NDLR). Il n'y a pas eu de politique de quota. C'est très simple : les joueurs les plus en vue dans leurs clubs jouent en équipe de France. On a juste un peu nuancé ce principe avec des jeunes joueurs comme Arnaud Méla (d'Albi) qui sont peut-être moins en valeur dans leur club.

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