La nouvelle donne

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le
Partager :

Entre l'arrivée d'un nouveau staff, le départ à la retraite de nombreux cadres et quelques blessures, le visage du XV de France risque de se trouver largement modifié lors du prochain Tournoi des 6 Nations. Une forme de plongée dans l'inconnu à la fois ex

Rupture. Le mot, si cher à l'idole politique de Bernard Laporte, semble s'appliquer à merveille au XV de France. Rupture avec l'ère Laporte, justement. L'équipe de France qui se présentera à Murrayfield le 3 février pour défier l'Ecosse ne ressemblera que de très loin à celle qui a lutté en vain pour le titre de championne du monde il n'y a pas si longtemps. Moins de quatre mois séparent la fin de ce Mondial à domicile, achevé en queue de poisson, du Tournoi des 6 Nations 2008. Pourtant, aux yeux du XV tricolore, c'est presque une éternité qui sépare ces deux compétitions.

La page Bernard Laporte a donc été tournée. Parti au gouvernement, celui qui fut le patron de l'équipe nationale huit années durant a cédé sa place à Marc Lièvremont, entraineur inexpérimenté à ce niveau. Nouveau sélectionneur, et pour tout dire, nouvelle équipe. Rarement le rugby français aura vu tant de grandes figures quitter la scène simultanément. De grands joueurs, qui, la trentaine largement tassée, avaient choisi de prolonger leur carrière jusqu'à cette fameuse Coupe du monde au pays. On connaît la suite… Aujourd'hui, ils ont tourné la page et les Bleus avec eux.

Surprises de taille?

Est-ce une chance? Oui, semble répondre une majorité, pressée de chercher des coupables après le cuisant échec de 2007. Alors, la faute à qui, sinon à l'entraineur, et aux stars vieillissantes, accusées d'avoir livrer le combat de trop. Vous verrez que si le Tournoi part en sucette, les mêmes en viendront à regretter les anciens et leur incomparable expérience. Même s'ils ne rayonnaient peut-être plus comme jadis sur le jeu, difficile de ne pas considérer que les départs simultanés de garçons comme Fabien Pelous, Christophe Dominici, Raphaël Ibanez ou Serge Betsen ne seront pas préjudiciables d'en manière ou d'une autre?

A ces départs à la retraite, il convient d'ajouter les blessés, comme Yannick Jauzion ou Pieter De Villiers, ou encore l'exilé Frédéric Michalak, prêt à se lancer dans l'aventure du Super 14 en Afrique du Sud. Au total, c'est donc près de la moitié du XV de départ du Mondial qui fera défaut, pour diverses raisons, au coup d'envoi du Tournoi. Il faut dès lors s'attendre à une arrivée massive de nouvelles têtes. La jeunesse a toutes les chances de débarquer en force, qu'elle soit montpelliéraine (Picamoles, Ouedraogo, Trinh-Duc), catalane (Guirado) ou même d'Outre-Manche (Kayser). Et la liste n'est pas exhaustive. Il n'est pas interdit de penser que le comité de sélection nous réserve quelques surprises de taille mardi prochain, jour de l'annonce du groupe France pour le Tournoi.

C'est aussi ce qui rend ce qui rend cette édition 2008 si excitante. Avec son nouveau staff, son nouveau sélectionneur, ses nouveaux entraineurs et tant de nouveaux visages à venir, le XV de France démarre presque une nouvelle vie. Quelque chose s'est éteint avec la défaite en demi-finale du Mondial face à l'Angleterre le 13 octobre. Une forme de rêve, qui avait porté toute une génération pendant des années. Un nouveau groupe s'apprête à naitre sous nos yeux. Il lui appartient de se forger une identité, et de se construire une nouvelle ambition. On ne demande pas mieux que s'y jeter avec lui. Pour le meilleur ou pour le pire.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?