Barcella: "Je ne réalise pas"

Comment avez-vous appris votre sélection ?

Fabien Barcella.- Nous étions à l'entraînement ce matin et l'entraîneur a réunit tous les joueurs à la fin de séance et il l'a annoncé devant tout le monde.

Est-ce vous vous y attendiez ?

F. B.- J'en avais entendu parler mais je ne m'y étais pas préparé particulièrement. Pierre-Henry Broncan m'avait touché deux mots à propos d'une éventuelle sélection il y a quelques jours mais c'est tout. Il m'avait dit que Marc Lièvremont l'avait appelé mais je n'arrive pas encore à y croire.

Depuis l'ouverture du Tournoi, les piliers français sont la cible de quelques critiques. Y avez-vous prêté attention ?

F. B.- Je n'ai pas pu regarder les deux premiers matchs car nous jouions en même temps. Après, c'est sûr que j'ai entendu beaucoup de critiques par rapport à ce poste. C'est normal car il y a beaucoup de joueurs étrangers dans le championnat et les jeunes n'ont pas souvent leur chance pour pouvoir s'exprimer donc c'est très dur de s'imposer.

Est-ce une pression supplémentaire pour vous ?

F. B.- Je n'ai que 24 ans. Je suis jeune donc je ne vais pas me mettre de pression. Je vais être à 300% sur le temps de jeu que l'on va accorder pour ne rien regretter.

Etes-vous passé par les sélections de jeunes ?

F. B.- Il y a trois ans j'évoluais en équipe de France Amateur et la saison dernière j'ai joué avec l'équipe de France Universitaire mais je n'ai jamais été dans les sélections de jeunes.

La saison dernière, Franck Montanella, votre ancien concurrent au poste de pilier gauche à Auch avait été sélectionné. Le FCAG a-t-il un secret pour faire progresser les joueurs à ce poste ?

F. B.- Je ne sais pas. Je crois que nous avons à Auch un paquet d'avants avec des gros pousseurs en deuxième ligne. Tapasu, Valdès, Arif, ce sont vraiment des tracteurs donc nous faisons un effort collectif.

Depuis le début de la saison vos performances individuelles sont souvent mis en exergue. Quand avez-vous eu le sentiment de franchir un palier ?

F. B.- Je crois que c'est un tout. Je suis arrivé l'an passé à Auch en provenance de la Fédérale 1. Ce n'était pas facile de s'adapter au niveau du Pro D2 mais j'ai rencontré Henry Broncan qui est un grand entraîneur et j'ai donc progressé même si je ne jouais pas trop car il y avait Franck Montanella. Mais j'ai beaucoup travaillé à leurs côtés. A l'intersaison, Pierre-Henry Broncan est arrivé et il m'apporte aussi beaucoup.

Votre tenue en mêlée est reconnue mais vous êtes de plus en plus disponible dans le jeu. Avez-vous entrepris un travail spécifique de course ou de déplacement ?

F. B.- Non, je n'ai pas fait un travail spécifique au niveau de la course, en revanche j'ai fait énormément de musculation. Comme nous avons été champions de France très tôt la saison dernière, nous avons pu commencer notre préparation physique dès le mois de mai. Je voulais prendre du poids pour être plus solide et j'ai réussi car j'ai pris huit kilos.

En deux ans vous êtes passé de la Fédérale 1 à l'équipe de France. Pensiez-vous cela possible ?

F. B.- C'est aussi pour cela que je ne réalise pas vraiment ce qu'il m'arrive. La Fédérale 1 est d'un très bon niveau pour les jeunes piliers. Avant, j'évoluais avec les espoirs du Stade toulousain où vous avez très peu de chances d'intégrer l'équipe première à ce poste là, donc j'ai préféré partir à Valence d'Agen pour m'aguerrir.

Quand vous avez quitté le Stade toulousain pour Valence d'Agen, pensiez-vous jouer à nouveau dans un championnat professionnel ?

F. B.- Je ne me suis pas posé cette question. Je suis natif de Valence d'Agen et j'avais déjà joué douze ans pour ce club, donc c'était un plaisir d'y revenir après mon passage au Stade toulousain. J'ai joué une saison en Fédérale sans me poser la question de savoir si j'allais revenir dans le rugby professionnel. J'ai juste joué pour essayer de me situer à ce poste là.

Allez-vous fêter cette convocation en équipe de France ?

F. B.- Cela va être difficile. Aujourd'hui, nous nous entraînons toute la journée et nous pensons beaucoup à la rencontre face à Brive ce week-end. C'est un match qui va très compliqué donc je reste concentré là-dessus.