Domi tire sa révérence

C'est une officialisation, bien plus qu'une surprise. Christophe Dominici met un terme à sa carrière internationale, à 35 ans bien tassés. L'ailier du Stade français a officialisé la chose samedi soir à Jean-Bouin. Il avait déjà clairement laissé entendre la veille, dans un long entretien accordé à Midi Olympique, qu'il ne porterait plus le maillot bleu. Logique. En 2011, Domi approchera de la quarantaine. La Coupe du monde 2007 avait donc tout d'un inévitable terminus.

"L'équipe de France, c'est terminé. Ca a été une grosse partie de ma vie. A un moment donné, il faut savoir tourner la page, a déclaré Dominici. Il y a d'autres joueurs qui sont capables d'apporter quelque chose aussi. C'est une nouvelle histoire qui redémarre pour le XV de France avec un objectif dans quatre ans, la Coupe du monde 2011. Si on est sincère, je sais que je ne ferai pas la prochaine".

23 essais

C'est incontestablement une des grandes figures des dix dernières années qui quitte la scène internationale. A un mois près, cela fait 10 ans que Christophe Dominici a débuté sous le maillot tricolore, le 7 février 1998, contre l'Angleterre. Il avait presque 26 ans, déjà. Un âge avancé pour débuter en équipe de France, mais le Toulonais allait rattraper le temps perdu. Il achève sa carrière avec 65 sélections au compteur et 23 essais inscrits. Il a disputé trois Coupes du monde et remporté deux Grands Chelems. Un sacré parcours.

Pour beaucoup, Dominici en bleu, c'est avant tout un match, qui le révéla à la face du monde, une après-midi de novembre 1999. Devant une foule de Twickenham sidérée, l'ailier français fit vivre un véritable cauchemar à la défense néo-zélandaise. Son essai de filou en seconde période propulsa le XV de France en tête et le fit entrer dans la légende du rugby. C'est déjà lui, un peu plus tôt dans le match, qui avait amené le premier essai tricolore en perçant sur plus de 50 mètres avec deux crochets intérieurs hallucinants.

Huit ans plus tard, la vedette parisienne rêvait d'une apothéose avec ce Mondial en France tant désiré. Titulaire face à l'Argentine lors du match d'ouverture, Domi a subi, comme d'autres, les conséquences de cet échec initial. Il n'a jamais retrouvé sa place, subissant la concurrence de Clerc ou Heymans. Frustré de ne pas pouvoir faire taire ses détracteurs qui le jugeaient trop vieux, Dominci a ruminé sans balancer. "C'est trop facile de parler après" a-t-il estimé vendredi dans Midol, en référence aux critiques de certains joueurs sur la méthode de Bernard Laporte. Christophe Dominici part avec ses regrets, et nous laisse quelques fabuleux souvenirs.