Champions Cup – "Ils nous ont beaucoup aidés sur le plan mental" : face à La Rochelle, comment le Leinster de Josh van der Flier se prépare à affronter ses démons du passé

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Aussi improbable cela puisse paraître (quoique), le Leinster n’a jamais battu La Rochelle en phase à élimination directe. Depuis trois ans, les Rochelais se muent en briseurs de rêves irlandais. Josh van der Flier et les Leinstermen ont bien l’intention de mettre fin à la malédiction ce samedi 13 avril.

Quoi qu’il se passe samedi en quarts de finale de Champions Cup, le Leinster aura vécu un moment important de son histoire. Face aux Rochelais, soit les Leinstermen briseront une série noire (trois défaites consécutives en phase finale) et s’avanceront en grands favoris pour la victoire finale, soit ils devront affronter une nouvelle immense désillusion. Chez eux à Dublin. Comme un cauchemar sans fin.

Les affrontements entre la province irlandaise et le club maritime dépassent souvent l’entendement. Irrespirables, pratiquement illisibles en termes de scénario, ils ont toujours tourné en faveur des hommes de Ronan O’Gara. Une démonstration (2021) et deux fins de matchs de légende plus tard (2022 et 2023), voilà le bilan des deux derniers finalistes des deux éditions précédentes face-à-face. En jeu ? "Seulement" une place en demi-finale. Bien des aspects expliquent les victoires rochelaises face au Leinster, mais pour l’emporter par deux fois dans les dix dernières minutes, c’est que les Rochelais ont en eux ce petit plus. À l’aube des retrouvailles, personne ne peut nier la dimension psychologique existante entre les jeunes ennemis. Les Irlandais et Josh van der Flier en sont bien conscients. "Nous avons plusieurs personnes qui nous aident beaucoup sur le plan mental, avouait le meilleur joueur du monde 2022. Declan Darcy (coach de la performance), mais aussi Gary Keenan (PDG d’Uppercut, société de coaching et de haute performance), c’est probablement sur ce point que se joue une grande partie de l’affaire."

Contrairement aux années précédentes, le Leinster assume son passé. Toujours van der Flier : "Il s’agit de ne pas laisser les choses négatives vous polluer la tête car cela peut arriver facilement. C’est humain de commettre une erreur, humain de faire un faux pas, humain de penser à l’équipe contre laquelle on a joué, parfois perdu, etc."

"Pas de grand fardeau sur nos épaules"

Après avoir dit ça, le troisième ligne qui a remporté les deux derniers Tournoi des 6 Nations avec le Trèfle ne baisse pas son pantalon non plus. Être conscient des récentes failles ne signifie pas les reproduire indéfiniment. D’autant que les Boys in Blue restent sur une victoire à Deflandre face aux Jaune et Noir. Il le jure, les grands échecs des trois années précédentes ne noircissent en rien la préparation du groupe. "De notre point de vue, et après les réunions que nous avons eues en début de semaine, cela ne semble pas être le cas. Je n’ai pas l’impression qu’il y a un grand fardeau sur nos épaules. Nous sommes tout simplement très enthousiastes à l’idée de saisir cette opportunité."

Il n’y aura pas de trophée à l’issue de ce choc, et cela change peut-être la donne. Ne nous méprenons pas : les hommes de Léo Cullen et ceux de Ronan O’Gara ne disputeront pas non plus un simple quart de finale. "Ce match a certainement un peu plus d’importance car ils nous ont privés de l’occasion de remporter deux trophées. Mais ils l’ont bien mérité, ils étaient meilleurs l’année dernière et l’année précédente parce qu’ils ont gagné. Ils ont établi la norme et c’est exactement ce que l’on souhaite. Pour gagner un tournoi, il faut avoir joué les meilleures équipes et être capables de les battre. C’est le défi."

La Rochelle ne subit "pas la pression leurs médias locaux"

Ce n’est peut-être pas anecdotique si cette semaine La Rochelle a décidé d’envoyer en conférence de presse Judicaël Cancoriet qui n’était pas au club la saison dernière ou encore Donnacha Ryan, l’ex du Munster et co-entraîneur des avants plutôt discret. De même pour le Leinster où Léo Cullen est resté en retrait pour laisser la place médiatique à Jacques Nienaber, qui n’a pas vécu les derniers dramas. Ce même Sud-Africain qui s’est prêté au jeu de l’analyse du choix de son homologue O’Gara de se préparer à Cork sans repasser par la France. "Ils ne subissent pas la pression leurs médias locaux, c’est un peu comme si l’équipe était isolée, pour se concentrer simplement sur leur tâche à accomplir. Aussi, en se réunissant dans leur hôtel, ils peuvent établir des relations beaucoup plus facilement. Par exemple, si vous souhaitez discuter rapidement de l’alignement, vous pouvez le faire 10 ou 15 minutes après le dîner."

Dillyn Leyds et Ronan O’Gara après la victoire de La Rochelle sur la pelouse des Stormers en 8e de Champions Cup.
Dillyn Leyds et Ronan O’Gara après la victoire de La Rochelle sur la pelouse des Stormers en 8e de Champions Cup. Icon Sport - Nic Bothma/Icon Sport

Du côté rochelais, on s’appuie forcément sur l’expérience passée et sur l’avantage acquis par les récents triomphes. À l’atterrissage de l’avion maritime à son Cork natal, le magicien O’Gara a déclaré avoir "plein de bonnes émotions".

Nienaber, lui, a voulu démystifier un certain nombre de vérités plus ou moins vraies. Notamment la théorie en Irlande selon laquelle le pack rochelais est plus costaud et plus intimidant que celui du Leinster. "Oui, on va dire que les Rochelais sont plus grands, plus lourds, plus tyranniques, mais si vous regardez la réalité et que vous comparez la taille des joueurs irlandais de l’équipe nationale à celle des autres équipes nationales dans le monde, parmi celles du premier rang, il n’y a pas d’équipe plus grande et plus lourde que l’Irlande. Elle possède actuellement les plus grands défenseurs du monde dans le rugby", dont la majorité fait les beaux jours des Blues.

In fine, l’impression générale laissée est que ce Leinster-là n’est pas complètement guéri. Un sacré jeu de dupes s’est mis en place et prendra fin au coup d’envoi de ce cinquième opus tant attendu. Ou au coup de sifflet final. Peut-il en être autrement ?

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Les commentaires (7)
jaimepaslesendives Il y a 18 jours Le 11/04/2024 à 12:38

Josh van der Flier le tricheur dans toute sa splendeur, tout le temps hors jeu ou a provoquer ses adversaires ou encore mettre les mains là où c'est interdit !
Quel pied de le voir pleurer il y a 10 mois !

Gcone1 Il y a 18 jours Le 11/04/2024 à 17:39

"Du plaisir à voir un joueur pleurer" !!! On perçoit les célèbres valeurs du rugby ! Vous vous êtes trompé de discipline !


Pierrot94 Il y a 18 jours Le 11/04/2024 à 12:09

Franchement je vois mal La Rochelle gagner cette année...mais bon je peux me tromper

LedZep56 Il y a 18 jours Le 11/04/2024 à 11:40

Physiquement et défensivement les Rochelais restent toujours très costauds mais les années d'avant ça bougeait mieux à l'arrière je trouve.
On était presque sur un jeu d'avant à la Sud Af et d'arrières à la Française.
Je leur souhaite la victoire en tout cas.