Top 14 - UJ Seuteni (La Rochelle) : "La finale du Top 14 ? Ça reste dur d’y penser, ça fait encore mal..."

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Le centre samoan est revenu pour nous sur les hauts et bas de sa première saison rochelaise, lui qui a été un des héros du sacre en Champions Cup à Dublin avant d'être pris à défaut sur l'action ayant coûté le gain du Bouclier du Brennus aux Maritimes dans la foulée. L'international n'élude aucun sujet et fait part de sa détermination en vue des nouveaux challenges qui l'attendent avec son équipe.

Comment allez-vous à l’approche de votre 30e anniversaire ?

Je vais fêter mes 30 ans samedi, effectivement. Je suis impatient. Sinon, ça va même si j’ai eu une petite blessure à l’entraînement la semaine passée et que je n’ai pas pu jouer le dernier match. Mais je me sens de mieux en mieux. J’espère que ce sera bon pour le match de dimanche.

Si l'on vous dit Leinster, cela doit vous rappeler de bons souvenirs avec cette inoubliable finale du printemps dernier ?

Disons qu’il y a deux souvenirs en un. Les premières vingt minutes avaient été dures à vivre. La manière dont on était revenu dans la partie puis dont on a arraché cette victoire, cela restera sûrement comme un des meilleurs souvenirs de toute ma carrière. C’est le match le plus fou que j’ai pu jouer aussi. En revoyant la rencontre, on se dit que c’est presque impensable d'avoir réussi à inverser la tendance. Tout était contre nous mais nous avions déjoué les pronostics.

C’est aussi ce jour-là que vous avez dû inscrire l’essai le plus important de votre vie, non ?

Oui, j’avais d'ailleurs été surpris d’avoir autant d’espace sur ce coup-là. C’est un super moment à ajouter dans ma liste personnelle.

Avant cela, vous aviez été élu homme du match de la demi-finale face à Exeter. Votre campagne européenne avait été un sommet personnel, non ?
Ça avait été énorme de jouer ce match devant une telle foule à Bordeaux. L’atmosphère était tellement spéciale. Les entraîneurs m’avaient apporté beaucoup de confiance à ce moment-là, je me sentais bien sur le terrain.

La fin de la saison vous a laissé un autre souvenir, autrement plus douloureux : on parle évidemment de la finale de Top 14, perdue dans les tout derniers instants…

Ça reste dur d’y penser, d’en parler. Quand je tombe sur des images du match sur mes réseaux sociaux, je zappe… Ça fait encore mal. Voilà, il s’est passé ce qu’il s’est passé…

Vous avez forcément dû repenser à cette action décisive sur laquelle Romain Ntamack vous échappe et s’en va marquer l’essai du sacre toulousain…

Cette action, ce n’est pas dans mes habitudes... Je me demande encore pourquoi j’ai fait ça. Mais je dois accepter que j’aie commis une erreur. Il me faut avancer et ne plus penser qu’au futur.

Une dernière question sur ce sujet que l’on imagine encore sensible : pourquoi avez-vous décidé de monter aussi fort sur Romain Ntamack sur cette action ?

Sur le coup, je vois Antoine Dupont qui porte le ballon et qui tarde à faire sa passe. Je me dis : « Je peux peut-être mettre la pression. » Mais Ntamack fait ce pas de côté et il est soudainement hors de ma portée. C’était trop tard. J’aurais dû faire davantage confiance au collectif sur cette action.

Malgré tout, cette première saison maritime vous aura vu soulever la Champions Cup, ce qui est un accomplissement majeur…

Je suis reconnaissant et heureux d’avoir fait partie de l'aventure de cette reconquête. Le club avait envie de prouver que son premier titre n’était pas le fruit du hasard, c’est clair désormais. J’espère qu’après avoir gagné cette deuxième Champions Cup, tout le monde nous prend au sérieux.

Après la finale de Top 14, vous avez dû encore basculer avec la préparation de la Coupe du monde. Comment avez-vous vécu cette transition ?

Ça n’a pas été simple car j’étais resté sur une grosse déception. Ça a été une saison de très hauts et de très bas. Il m’a fallu du temps pour repartir de l’avant et remettre de l’ordre dans ma tête pour me consacrer aux Samoa.

Quel sentiment vous laisse cette Coupe du monde, qui aura vu votre sélection être éliminée en poule ?

Je pense que nous avions l’équipe pour aller plus loin. On s’était agréablement surpris en étant proche de battre l’Irlande lors du dernier match de préparation. Ça nous avait donné beaucoup de confiance. Mais face à l’Argentine, l'indiscipline nous a coûté cher. On aurait pu faire mieux mais il y avait un niveau relevé dans notre groupe.

Ça ne devait pas être simple pour vous de trouver une osmose en si peu de temps, aussi ?

Oui, c’est le cas pour toutes les nations du Tier 2, les Fidji, le Tonga, le Japon... Et nous avons aussi trop peu l’occasion de nous mesurer face aux meilleures nations mondiales, de nous préparer à un rugby aussi rapide. Malheureusement, ce n’est pas parti pour changer.

En suivant, vous avez encore dû basculer avec le retour sur La Rochelle...

Ce n’est pas facile pour une équipe avec autant de Mondialistes, surtout à des postes clés, de retrouver son niveau. Il y a tout de même quelques jeunes qui ont montré leur niveau et qui ont fait ce qu’ils ont pu. Je pense que nous avons assez de profondeur pour relever la tête.

La Rochelle, qui a fixé des standards très élevés depuis quelques saisons, n’a guère le choix de toute manière, au regard des attentes ?

Ce club aime les défis. Quand je vois comment nous avons renversé le cours des matchs à domicile ces derniers temps, que ce soit face à Bayonne, Bordeaux et Perpignan, je sais que nous avons ce qu’il faut pour relever les prochains challenges.

Tout le monde pense au Top 14, évidemment, à La Rochelle mais vous avez aussi la possibilité d’égaler le triplé historique de Toulon… Y pensez-vous ?

Ce serait énorme d’ajouter notre nom une troisième fois de suite. Ce que Toulon avait accompli était légendaire. C’est un super challenge à relever.

Vous allez commencer cette campagne par ce qui se fait de mieux, La Rochelle mise à part. Comment abordez-vous ces retrouvailles au sommet face au Leinster ?

C’est fou que ce remake de la finale arrive dès la phase de poule. C’est très excitant pour les spectateurs et supporters. Ça l’est aussi pour nous mais tout le monde sait à quel point ce sera dur.

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