Champions Cup - Pour Bayonne, c’est l’heure de la grande aventure européenne

  • Bayonne a un immense défi à relever au Munster pour sa première en Champions Cup.
    Bayonne a un immense défi à relever au Munster pour sa première en Champions Cup. - Icon Sport
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L’Aviron bayonnais va découvrir la Champions Cup, samedi à Thomond Park, un temple du rugby irlandais, face au Munster, une des grandes nations de la scène européenne. Un rendez-vous qui fera date dans l’histoire du club, même si la tâche s’annonce des plus relevées.

À quoi mesure-t-on les étapes importantes dans l’évolution de la vie d’un club ? Très
certainement à l’engouement qui entoure une échéance à venir et au standing des
adversaires qu’il affronte. Il y a deux ans, l’Aviron bayonnais bataillait en Pro D2, jouait le vendredi soir, parfois dans l’anonymat, même si le club basque avait souvent les honneurs du diffuseur.

Depuis, il s’est habitué à la lumière du Top 14 et de ses matchs le samedi après-midi, et va découvrir une toute nouvelle compétition, la grande coupe d’Europe, pour laquelle il s’est qualifié grâce à sa huitième place au classement la saison dernière. “Il ne faut pas oublier qu’on a bénéficié du nouveau modèle de la H-Cup, avec huit clubs qualifiés et non six, rappelle le président du conseil d'administration Philippe Tayeb. Il faut relativiser cette qualification. Mais on va la prendre, la vivre. C’est une forme de reconnaissance du travail bien fait par le staff et l’ensemble du club, la saison passée."

Tayeb : “Il y a tellement de gens qui ont mal parlé…”

Bayonne évolue. Le Stade Jean Dauger se modernise, le club arrive à séduire des joueurs d’un tout autre calibre (Segonds, Chouzenoux, Carreras), et cette première participation à la Champions Cup s’inscrit dans la suite logique de son développement. “Il y a tellement de gens qui ont mal parlé des personnes à la tête du club, qu’aujourd’hui force est de constater que l’Aviron avance et grandit, poursuit Tayeb. [...] Je deviens de plus en plus amoureux de ce club. Je ne dis pas que je ne l’étais pas au début. Je suis tombé un petit peu par hasard en tant que président, mais maintenant, je deviens amoureux et passionné. Je défendrai bec et ongles ce club, des gens qui lui veulent du mal et je sais de quoi je parle.”

Personne ne s’attend à ce qu’on soit champion d’Europe”

Lorsqu’il regarde dans le rétroviseur, le président ciel et blanc sait le chemin qui a été
parcouru depuis qu’il a pris la direction du club en 2018. “Il y a cinq ans, on avait 11 millions de budget. On sera entre 27 et 30 millions cette année en budget consolidé. Bayonne essaie, tous les jours, de construire. Nous avons une économie fabuleuse, car elle est partagée en 600 partenaires, 8 000 abonnés, les institutions, les supporters. Tout ce qui a été dit a été fait et c’est une forme de respect envers la communauté bayonnaise, ses abonnés, les associations.”

Bonus

Si l’Aviron n’a jamais eu de grandes ambitions en Challenge Cup - une compétition que le club a toujours traversée sans éclats - la donne est quelque peu différente en Champions Cup. “Personne ne s’attend à ce qu’on soit champion d’Europe”, sourit Arthur Iturria. Mais Bayonne ne veut pas, non plus, être ridicule pour sa première sur la scène continentale. “On va aller au Munster, où on va essayer de bien figurer. J’espère qu’on gagnera nos matchs à domicile”, ajoute Philippe Tayeb.

En interne, cette compétition est avant tout vue comme un bonus, qui doit permettre au collectif ciel et blanc de progresser. “Ça risque d’être compliqué, mais on veut prendre du plaisir et essayer de se régaler un maximum sur le terrain, même dans l'adversité, annonce Camille Lopez. On sait qu’on ne va pas créer de miracles. Le tout, c’est de s’y filer à fond. C’est du pur bonheur de jouer des matchs comme ça”. Tayeb enchaîne : “On veut se tester parmi les plus grands. J’aimerais qu’on retienne, de cette Champions Cup, le travail qu’il nous reste à faire pour venir dans la bataille des grands. Engrangeons de l’expérience.”

Marée bleue chez les rouges ?

Pour rajouter un peu de symbolique à un match qui fera déjà date dans l’histoire de l’Aviron bayonnais, le tirage au sort a désigné le Munster, champion d’Europe en 2006 et 2008, comme premier adversaire des ciel et blanc. “C'est une ambiance particulière. On connaît leur stade emblématique. Ça va être quelque chose de fort à vivre. Il faudra bien le préparer et ne pas être timoré sur le terrain”, prévient Arthur Iturria.

Le président Tayeb a eu écho de la présence d’un millier de supporters bayonnais, qui pourraient faire le voyage jusqu’en Irlande ce week-end. “On va jouer dans un chaudron comme Jean Dauger”, s’enthousiasme le dirigeant. Le club a affrété un avion de 180 places, qui décollera vendredi après-midi de l’aéroport de Biarritz, et où les joueurs, le staff, les partenaires et des familles prendront place. Six supporters, tirés au sort en début de semaine, seront aussi du voyage.

Sang neuf

Au milieu d’une saison particulière, avec la Coupe du monde, cette parenthèse européenne va aussi permettre à Grégory Patat et son staff d’injecter du sang neuf dans l’effectif et faire reposer certains cadres qui jouent beaucoup, la différence avec les compositions alignées en Challenge Cup étant qu’il n’enverra pas les espoirs droit dans le mur. Pour ce voyage au Munster, le technicien devrait récompenser une partie des joueurs présents l’an dernier, et ainsi donner, à ceux qui sont allés chercher la qualification, la chance de fouler la pelouse de Thomond Park. “Ceux qui joueront devront en profiter un maximum. Ce sera hyper bénéfique pour l’expérience du groupe et du club. Quels que soient les résultats, cela servira”, conclut Camille Lopez.

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Les commentaires (3)
Mouguerre Il y a 4 mois Le 07/12/2023 à 09:52

Philippe on ne peut être président à 100% d'opinions et c'est normal. Il faut accepter les critiques et pour ma part, et je crois de beaucoup de supporters, nous sommes en progrès et vous y êtes pour quelque chose, mais le départ de trois avants nous peine beaucoup: Perchaud (c'est fait) Ceyte (pourquoi pas trois ans avec nous ?) et Huguet (où?). Alors sans être dirigeant et connaitre tous les problèmes de gestion je, on, vous demande de faire un effort pour garder les deux qui me semblent se plaire à Bayonne et qui plaisent à une grande majorité de connaisseurs.

noustepais Il y a 4 mois Le 06/12/2023 à 22:04

Et ça va piquer les fesses toutes rouges !!!

Zaintza Il y a 4 mois Le 07/12/2023 à 09:04

Et bien...ça respire toujours autant l'intelligence du côté de noustepais. Au moins nous on y est. Maintenant pleure un peu moins fort stp