Top 14 - "Thomas Ramos passe son temps à taper à mon bureau pour savoir s'il peut s'entraîner...", ironise Ugo Mola

Par Vincent Franco
  • Ugo Mola était présent en conférence de presse ce vendredi.
    Ugo Mola était présent en conférence de presse ce vendredi. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Ce dimanche, le Stade toulousain se déplace sur le terrain de la Section paloise. En conférence de presse, Ugo Mola s'est exprimé sur cette rencontre, et en a profité pour donner des nouvelles des internationaux français avec le sourire. Le manager haut-garonnais s'est aussi penché sur le sujet de l'arbitrage, avec la franchise qu'on lui connaît.

Les Palois étant premiers du Top 14, c'est un déplacement à risque qui vous attend ce dimanche...

On n'a pas attendu de voir Pau en tête du classement pour comprendre que c'est un déplacement à risque. Quand on voit nos derniers résultats là-bas... C'est toujours des matchs qui nous échappent de peu. On est prévenus. Les Palois produisent un beau rugby depuis le début de la saison. C'est une équipe et un club qui se construit assez sainement. Sur le plan du rugby, leur premier place n'est pas du tout volée. 

Après le match contre l'UBB, Laurent Thuéry a dit que "vous avez pris une leçon dans les rucks." Est-ce un secteur que vous avez énormément travaillé cette semaine ?

C'est toujours râlant quand tu es à 200 passes sur le match, que tu franchis 4 ou 5 fois et que tu n'arrives pas à conserver le ballon dans les rucks. Il faut trouver le juste milieu. Nos attitudes doivent nous permettre de garder la possession pour mettre notre jeu en place. Nous faisons partie des formations qui essaient de faire vivre le ballon, mais ça n'a de sens seulement lorsque nos rucks sont rapides. C'est un peu notre défaut. Nous avons de beaux joueurs de rugby, de bons joueurs de rugby, mais ils oublient parfois les bases. Et puis Jérome Kaino, qui était avec les All Blacks durant le Mondial, est revenu cette semaine avec de l'envie (rires).

3 victoires en 4 matchs sans les internationaux, on peut dire que c'est un début d'exercice plutôt réussi...

Sans les internationaux, oui... On attend de voir comment ils vont tous revenir dans les prochaines semaines. Cela ne vous aura pas échappé que sur les 17 joueurs qui ont joué la Coupe du monde, 5 ont dû se faire opérer ces dernières semaines. Sur le constat de la période dîte "Coupe du monde", c'est satisfaisant. Mais la suite sera importante en récupérant du monde petit à petit. On verra comment la mayonnaise va prendre. 

Peato Mauvaka est revenu il y a dix jours, Dorian Aldegheri et Melvyn Jaminet cette semaine : comment avez-vous retrouvé les internationaux français ?

C'est à ce moment-là que le cadre de ma fonction s'arrête. Nous essayons d'être une sorte de bulle, permettant de les ressourcer. Il faut qu'ils prennent du plaisir, qu'ils s'éclatent et qu'ils retrouvent de la fraîcheur mentale. Chacun a vécu un Mondial différent. Peato Mauvaka avait besoin de vite revenir, Thomas Ramos passe son temps à taper à mon bureau pour savoir s'il peut s'entraîner... Et il y en a d'autres qui sont partis bronzer au soleil. Chacun se régénère comme il le souhaite. On doit écouter, être patient, et surtout ne pas trop leur en demander. 

Au niveau de l'arbitrage dans ce Mondial, quel est votre regard à ce sujet, et notamment sur l'arbitrage vidéo ?

Lors de chaque innovation, il y a ensuite le contre-coup. Le "bunker" par exemple, a amené de la clareté sur certaines actions, mais a amené du trouble sur d'autres. Ce qui me gêne, c'est la vulgarisation de notre sport. Tout le monde donne son avis, et c'est inquiétant, surtout quand je vois certains arbitres en parler. Je pense qu'il faut garder notre particularité dans le monde du sport, préserver cette capacité à prendre du recul. J'ai fait partie des premiers à lever les bras sur le bord du terrain, mais la contestation doit s'arrêter au temps du terrain. Si elle continue, elle fragilise notre sport et des mecs qui ont le courage d'aller au milieu du terrain pour arbitrer. J'ai vu les matchs comme vous, et j'ai le même avis  sur ce qui s'est passé lors de France-Afrique du Sud, mais il faut garder un peu de réserve. Revenir à la vidéo sur des petits faits de jeu, des légers en-avants que même les arbitres n'ont pas réussi à voir, c'est un peu chiant... Au contraire, le jeu déloyal doit être pris au sérieux car il faut protéger les joueurs. 

Vous avez ou allez peut-être retrouvé des joueurs qui seront frustrés à propos de l'arbitrage, avez-vous prévu d'en parler avec eux ?

J'espère qu'ils seront surtout frustrés de leurs performances, plus que de l'arbitrage. Les matchs on les a regardés, on les a analysés. Parmi les sélections qui pourraient râler comme les Argentins, les Anglais et les Français, je préfere qu'ils me parlent de rugby. Dans la vie, il y a des choses que vous pouvez maîtriser. Comment on va s'entraîner, comment on va s'hydrater... L'arbitrage, on ne peut pas le maîtriser, c'est comme la météo de dimanche soir ou la composition de Pau pour nous affronter.  Perdre mon temps à aller analyser des situations avec mon staff que nous ne pouvons pas changer, ça ne sert a rien. Des personnes doivent porter ce message de respect de l'arbitrage, comme les président de club et de fédération. Quand je vois des médecins lever les bras au bord du terrain, qu'ils ferment leur gue***. Et qu'ils respectent l'arbitre. 

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Les commentaires (31)
GSone1 Il y a 6 mois Le 04/11/2023 à 15:28

On comprend que, après la purge et le non-rugby qui leur a été infligés par les intellos de Marcoussis, ils soient pressés de retrouver le plaisir et le jeu au plus vite.

Jacquot56 Il y a 6 mois Le 04/11/2023 à 11:11

Bonjour,
Ugo Mola a raison. Nous sommes sortis du quart de finale KO et écoeurés mais la vie continue.
Il faudra toujours des arbitres qui , quelquefois, seront mauvais mais ils restent indispensables. Aujourd'hui, l'important est de retrouver l'envie, pour les joueurs de se lancer dans de nouveaux challenges sportifs et pour nous, de retourner dans les stades.

QuatreVingtNeuf Il y a 6 mois Le 04/11/2023 à 11:03

Mm. On. Il. Ml