Pro D2 - Entre Dax et Mont-de-Marsan, les derbys landais de Yoann Laousse-Azpiazu

  • Yoann Laousse-Azpiazu (32 ans) a défendu les couleurs de l’US Dax pendant quatre saisons.
    Yoann Laousse-Azpiazu (32 ans) a défendu les couleurs de l’US Dax pendant quatre saisons. Icon Sport
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Avant de devenir le dernier rempart du Stade montois, Yoann Laousse-Azpiazu (32 ans) a défendu les couleurs de l’US Dax pendant quatre saisons (2011-2015). C’est d’ailleurs avec le maillot rouge et blanc que l’enfant de Parentis a débuté dans le monde professionnel. Vendredi, il disputera son neuvième derby en Pro D2. La semaine dernière, il a accepté de raconter ses souvenirs marquants, des précédents duels entre voisins landais…

Vendredi, le rugby landais va retrouver son derby après cinq ans d’absence, alors forcément, le sujet était sur toutes les lèvres cette semaine. Il faut dire, qu’à l’image des rencontres opposant Bayonne et Biarritz, les matchs entre Dax et Mont-de-Marsan sont ancrés dans le paysage rugbystique français, même si le derby landais est souvent plus calme que celui au Pays basque. “Nous, à côté, on est quand même gentils. Tu sens que tu as de l’engouement, les anciens t’en parlent, les gens veulent venir, mais il n’y a pas un mec qui va venir à poil à l'entraînement avec écrit : « les abeilles, on les écrase »”, se marre Yoann Laousse Azpiazu. Ce week-end, s’il s’attend à un “vrai match de Pro D2, où dans le combat, ça risque de faire des étincelles”, au vu des conditions climatiques très compliquées qui s’annoncent, l’arrière jaune et noir, qui ressent “énormément d’excitation”, sait qu’il va encore vivre un bon moment. Un de plus, après ceux qu’il a accepté de nous raconter, vendredi dernier, à une semaine du match.

  • Le plus cruel (mai 2014) : “Ça fait chier d’en prendre 40”

C’était mon premier. Je jouais à Dax et on était passés complètement à travers (victoire du Stade montois 40-0). Sur le coup, c’est un mauvais souvenir, car ça fait chier d’en prendre 40. Le match est long. Mais si on le remet dans son contexte, c’était le dernier match de championnat, personne n’avait rien à jouer. Nous étions plutôt contents d’être maintenus avant la dernière journée. C’était anecdotique, les supporters s’étaient chambrés par rapport au score et le fait que le numéro du département soit le 40.

  • Le plus tendu (encore mai 2014) : “En deux secondes, le discours de Richard Dourthe avait changé”

Les derbys ont toujours été rugueux, mais pas vraiment tendus. À la limite, le plus tendu a été celui où on prend ce 40-0. Richard Dourthe nous entraînait avec Dax. Christophe Laussucq avait pris une suspension, il était interdit de terrain pour je ne sais quelle raison. Avant de rentrer dans les vestiaires pour se préparer, les joueurs sont toujours au milieu du terrain, à discuter, regarder la pelouse. Richard Dourthe était là et Christophe Laussucq arrive sur le terrain. Richard lui dit “tu n’as rien à faire là”. Les deux commencent à se brailler dessus. Dourthe nous fait tous rentrer dans le vestiaire. Ça a basculé, en deux secondes, le discours avait changé, tout ça parce que Christophe Laussucq n’avait pas à être sur le terrain. Ça l’a agacé : “On va leur rouler dessus, ils font les beaux, ils ne respectent rien”. Richard a remonté tout le monde comme si on allait à la guerre et on en prend quand même 40. On s’était fait bouger, et à la fin, au moment de serrer les mains, il y a deux ou trois mots et ça s’était accroché. C'est dommage, car c’était au milieu des enfants, qui avaient envahi le stade.

  • Le dernier avec Dax (mars 2015) : “La photo avec le maillot du Stade montois fuite, je me fais plomber par les supporters dacquois”

À l’époque, nous n’étions pas bien du tout avec Dax. L’avenir était plutôt flou, nous étions sur une éventuelle descente. Au mois de janvier ou février, je vais signer mon pré-contrat avec le Stade montois. Je fais une photo avec le maillot de Mont-de-Marsan, à un mois de jouer le derby retour. Cette photo fuite, je ne sais pas comment. Je me fais plomber par l’ensemble des supporters dacquois. Mais bon, j’avais signé là-bas, je l’avais annoncé au club en bonne et due forme. On reçoit le Stade montois, je suis remplaçant. Marc Dal Maso était venu faire une pige à Dax. Il ne restait plus beaucoup de temps à jouer, le score était de 15-15. Il m’appelle et me dit “tu vas rentrer et nous faire gagner le match”. Il croyait en moi. Vous imaginez tout ce qui s’est passé dans ma tête. Je m’étais fait tous les films, en me demandant comment allait se finir cette histoire. Je n’étais vraiment pas serein. Mais au final, on a une pénalité, Matthieu Bourret la met, on passe devant (18-15) et je ne rentre pas. Sur le coup, j’étais vraiment content de ne pas être rentré.

  • Le premier avec Mont-de-Marsan, juste après les attentats (novembre 2015) : “On s’est unis et ça reste une belle image”

Les attentats ont eu lieu le 13 novembre. On devait jouer le dimanche, je devais débuter à l’aile, mais la rencontre a été repoussée d’une semaine. Le samedi suivant, il y a beaucoup de monde au stade, un temps pourri, de la flotte. Je marque mon premier essai avec Mont-de-Marsan sur ce match-là et on gagne avec le bonus (26-10). Patrick Milhet avait proposé qu’à la fin de l’échauffement, les deux équipes se réunissent. On avait tous mis un tee-shirt “Paris en paix” avec écrit, au dos “solidaritat” en patois. Patrick tenait le drapeau français et les deux équipes avaient fait un tour de terrain à la fin de l’échauffement. Il y a le sport et tout ce qui se passe à côté. Même si c’est un derby, il fallait soutenir les choses qui le méritent. On s’est unis et ça reste une belle image. C’est quand même un beau moment. On a parlé de rivalité, de derby, de fusion, mais ça ne reste que du sport et pour les choses essentielles, les deux équipes ont su s’unir.

  • La plus large victoire (mai 2016) : “Mettre 40 points sur le terrain de Dax, ce n’est pas anodin”

On était sur une grosse dynamique avec le club. Douzièmes à Noël, on enchaîne dix victoires et on va gagner à Dax sur la 28e journée. Nous étions gonflés, préparés pour la phase finale. J’étais remplaçant, on avait fait un gros match (16-40), il faisait beau, il y avait de belles envolées, du monde au stade. C’était chouette. J’étais rentré à la fin pour mettre deux transformations et c’est tout. Mettre 40 points sur le terrain de Dax, ce n’était pas anodin. C’était un bon moment. Après, ce qui est particulier, c’est que comme j’avais passé six ans à Dax, j’étais vraiment content, mais j’avais quand même un peu de retenue. Aujourd’hui, il y en aurait peut-être un peu moins, mais à l’époque, c’était ma première saison après mon départ de Dax, il y avait forcément du respect pour le club qui m’a formé.

  • Le plus beau (décembre 2018) : “On leur avait fait vraiment mal”

On fait un gros match, on était costaud. Eux descendent cette année, j’ai un bon souvenir de ce match, qu’on gagne là-bas (13-29). Il s’était bien passé. On leur avait vraiment fait mal. Mais c’était un match d’hiver. Il y a aussi celui où on leur met 40 points pour ma première année à Mont-de-Marsan. Tu gagnes un derby avec la manière, tu prends le bonus offensif. Sur celui-là, je joue 80 minutes, alors qu’en mai 2016, je suis remplaçant et je ne joue que dix minutes. Ce ne sont pas les mêmes matchs, même si tu as le résultat.

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Les commentaires (2)
UBB-SEB33470 Il y a 5 mois Le 31/10/2023 à 20:25

Bonjour

Espytrac Il y a 5 mois Le 31/10/2023 à 18:16

Les jeunes n 'ont pa connu la finale de 1963 ( Cazals-Berilhe entre autres).