Top 14 - Bayonne : décryptage du naufrage à Castres

  • Camille Lopez (Bayonne), face à Castres.
    Camille Lopez (Bayonne), face à Castres. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Jamais, depuis que Grégory Patat est à la tête de l’Aviron bayonnais, ses joueurs n’avaient réalisé un match aussi décevant, dans le contenu, que celui à Castres, samedi après-midi. Dans le Tarn, les Basques ont été imprécis en conquête, défaillants en défense, peu inspirés lorsqu’ils ont eu le ballon et le verdict fut sans appel, avec un lourd revers 37-0. Retour sur un jour sans.

Depuis aujourd’hui et pour les deux prochaines semaines, les joueurs et le staff de l’Aviron bayonnais sont en vacances. Les Basques ont terminé le premier bloc à la onzième place, avec une victoire, un bonus défensif et une lourde claque. Elle a été reçue samedi à Castres, où les Basques ont sombré (37-0). Depuis qu’il a pris les commandes de l’équipe, Grégory Patat n’avait jamais vu ses joueurs sombrer à ce point. Ils avaient, certes, concédé une grosse défaite au Racing en mai dernier (55-14), mais n’avaient jamais terminé Fanny. “Nous sommes partis en vacances 80 minutes trop tôt”, a résumé Arthur Iturria, au micro de Canal + après la rencontre. Avec deux déplacements sur les trois premières journées, les Basques savaient ce début de championnat difficile et les cinq points pris restent une bonne opération. Toutefois, c’est la manière avec laquelle ils se sont inclinés à Castres, qui a été pointée du doigt. “Rien n’est fini, rien n’est perdu, mais il faut que ça nous serve de leçon, a estimé Denis Marchois. On n’avait jamais pris une leçon de la sorte. On peut gagner ou perdre, mais on doit montrer de belles choses. C’est ce qu’on n’a pas fait.

  • 50% de ballons en touche

À Pierre-Fabre, ce week-end, l’Aviron a connu du déchet en touche. Rien de très surprenant, les Basques ne sont pas encore au point dans les airs en ce début de saison. Ils demandent du temps pour performer. Face au CO, Bayonne a eu six touches à jouer en première période. Les trois premières ont été bien négociées, puisque Iturria (1e, 3e), puis Marchois (14e) ont capté les lancers de Facundo Bosch. La suite a été plus compliquée. À la 27e, le talonneur trouve bien l’ancien clermontois, mais celui-ci commet un en-avant. Les deux suivantes sont ratées. Sur celle à la 31e, personne ne saute dans les rangs bayonnais, et dans la foulée (32e), le lancer de Bosch n’est pas droit. Ces deux touches ratées ont lieu à quinze mètres de l’en-but adverse. Ce sont donc deux balles importantes gâchées, à un moment où Bayonne n’est pas largué au score (9-0). En seconde période, Bosch trouve Marchois dès la reprise (41e), puis Vincent Giudicelli entre en jeu. Il sollicite Iturria (61e), puis se fait contrer par Ardon (63e) et un mauvais timing entre l’ancien montpelliérain et son sauteur aboutit à un ballon volé par Gauthier Maravat (78e). Avec cinq touches réussies sur dix, les Basques ont connu trop de déchet dans ce secteur, mais ce sont surtout les deux manquées près de la zone de marque qui coûtent cher.

  • Trois pénalités en mêlée

En mêlée fermée, Bayonne a alterné le bon et le moins bon. Opposé au puissant Wilfrid Hounkpatin, Quentin Béthune a été sanctionné à deux reprises dans ce secteur (17e, 25e), mais c’est pour une faute dans un ruck que le gaucher reçoit un carton jaune (26e). Son remplaçant à gauche, Swan Cormenier a été pénalisé à une reprise (70e) et l’Aviron a aussi concédé un coup franc (pas assez d’espace avant l’introduction), peu avant l’heure de jeu (57e). Si de nombreuses mêlées ont été rejouées pendant la rencontre, aucune équipe n’a vraiment pris le dessus dans ce secteur, puisque Bayonne a aussi obtenu trois pénalisés en seconde période, lorsque Pieter Scholtz a dominé Antoine Tichit (49e, 60e, 78e). “Nous n’avons pas été au niveau en mêlée ou en touche. C’est comme ça. Punition”, a lâché Denis Marchois après la partie. D’un point vue plus global, les Basques ont concédé 14 pénalités (soit 6 de plus que le CO). C’est trop pour espérer rivaliser à ce niveau.

  • Des joueurs expérimentés passés au travers

Si Bayonne n’a jamais été vraiment en mesure d’inquiéter le CO samedi, c’est avant tout car plusieurs cadres ont évolué loin de leur niveau de jeu habituel. On pense d’abord à Camille Lopez. L’ouvreur n’a pas été dans son meilleur jour. Il a été peu inspiré dans l’animation offensive et a tremblé sous un ballon haut (15e). Il n’a, aussi, pas trouvé deux pénaltouches (38e, 51e) et s’est fait intercepter dans son camp (52e). Un coup de moins bien, ça arrive, et au vu de l’apport XXL de l’ancien clermontois depuis son arrivée, personne ne lui en tiendra rigueur dans les rangs bayonnais. Mais toujours est-il qu’avec un Camille Lopez pas dans son assiette, Bayonne a eu toutes les peines du monde à mettre son jeu en place. De là à dire que l’Aviron est “Lopez dépendant” il n’y a qu’un pas… que les Basques refusent de franchir en interne. Capable de quelques fulgurances offensives (treize courses avec ballon, cinq plaquages cassés), Eneriko Buliruarua a aussi été terriblement maladroit pour sa première apparition de la saison. Il a laissé tomber trop de ballons et son en-avant dans le camp tarnais amène l’essai de Nathanel Hulleu (34e). Auteur d’un essai la semaine passée, Lucas Paulos a raté trois plaquages et a semblé manqué de repères. Toujours devant, même s’il a terminé en étant meilleur plaqueur bayonnais (12), Rémi Bourdeau a été pénalisé une fois dans un ruck (47e) et il a commis trois en-avant (57e, 70, 72e), dont deux largement évitables.

  • Pas grand-chose à se mettre sous la dent, en attaque

Bayonne, qui a terminé avec un zéro pointé, a eu toutes les peines du monde à s’approcher de l’en-but castrais. Aurélien Callandret a été le Basque le plus dangereux (onze courses avec ballon, quatre plaquages cassés). Le problème ? C’est qu’il a été trop seul. Les ciel et blanc ont proposé quelques lancements depuis leur propre camp, mais ils se sont trop précipités. On pense, notamment, à ce jeu au pied de Tiberghien après l’interception de Baget (39e) ou cet offload compliqué tenté par l’arrière bayonnais pour Callandret (46e). En première période, il y a aussi eu une énorme occasion après une percée de l’ancien ailier d’Oyonnax, qui remet intérieur à Bosch, plutôt que de sortir extérieur sur Tiberghien (25e). “Les deux grosses occasions qu’on a, on ne les met pas et face à ce genre d’équipe, ça ne pardonne pas”, regrettait Patat au coup de sifflet final. De plus, lorsqu’ils ont réussi à enchaîner les temps de jeu (62e), les visiteurs ont été embêtés au sol, où le CO a gratté plusieurs ballons.

  • 19 % de plaquages manqués

Jusqu’ici, Bayonne avait montré un visage intéressant en défense, puisque l’Aviron avait encaissé 26 points et deux essais en deux matchs. Le rideau basque a volé en éclats à Pierre Fabre. Les Bayonnais ont manqué 19 % de leurs plaquages (26 sur 137). C’est beaucoup trop. Sur l’essai d’Adrien Séguret (43e), Adrea Cocagi en casse quatre à lui tout seul. “On n’a pas joué collectivement”, a regretté le manager Grégory Patat.

  • Les Bayonnais ont-ils bien géré le vent ?

Samedi, à Castres, le vent soufflait fort et les Bayonnais ont attaqué la rencontre face au vent. En première période, ils ont beaucoup tenu le ballon, qu’ils ont remonté à la main, plutôt avec succès. Leur entame de match est d'ailleurs très cohérente, avec une longue possession près des 22 mètres adverses, du jeu dans l’axe efficace, même s’ils ne parviennent pas à scorer (3e). “On choisit de commencer face au vent. Avec du recul, c’est peut-être un mauvais choix, car ils se mettent bien dans le match. On fait une belle première mi-temps, mais à 9-0, contre beaucoup de vent, il ne faut pas prendre cet essai”, analysait après coup Denis Marchois. L’essai encaissé par l’Aviron dès la reprise a fait très mal à la tête des Basques. Menés alors 23-0, ils se sont entêtés à vouloir relancer les ballons à la main, sans grande réussite. “J’avais dit, à la pause, que s’il fallait prendre les points petit à petit, trois par trois, on les prendrait. Avec le vent qu’il y avait, il fallait jouer l’occupation”, regrettait Marchois. En seconde période, malgré le vent dans le dos, les Basques n’ont joué que quatre fois au pied. Il y a eu des coups de pied à suivre (Muscarditz, 41e puis Iturria, 55e), une chandelle montée par Callandret (57e) et un jeu au pied d’occupation de Dolhagaray (64e). Auraient-ils dû plus l’utiliser pour mettre le CO sous pression ? “On est acculés dans notre camp par une très bonne occupation de Castres, reconnaissait Marchois samedi soir. On n’arrive pas à sortir. On fait des mauvais choix, des passes 50-50 (qui ont une chance sur deux d’arriver, NDLR) qui n'aboutissent pas. On fait le plus dur et quand il faut faire le plus simple, c’est-à-dire les envoyer chez eux, on n’y arrive pas. Il faut qu’on change ça.” Désormais, les ciel et blanc ont les vacances pour se ressasser tout ce qui n’a pas fonctionné à Castres, dans une après-midi où l’Aviron était dans un jour sans comme ça peut arriver, et revenir avec un autre visage le 29 octobre prochain, face au Stade français.

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Les commentaires (2)
Berrichon Il y a 7 mois Le 04/09/2023 à 17:42

L'article reflète bien le sens de la rencontre malgré certaines approximations, par exemple s'agissant des fautes relevées pour Remi Bourdeau à la 47eme dans le ruck l'arbitre signalé la faute du 19 qui ne se dégage pas du Ruck et non de RB . Quand à l'en avant de la 57 eme parlez plutôt de passe dans les chaussettes que d'en avant...

Mouguerre Il y a 7 mois Le 04/09/2023 à 13:53

Les données de la rencontre sont parfaites. Cette défaite est méritée vu le match et en dehors des éléments ci dessus nous avons manqué de collectif et de patience. Ce sera dur à digérer public staff et joueurs. On compte sur Gregory pour réparer et recevoir le SF le mieux possible. Au travail le club Baïona sera présent !