Pro D2 - Biarritz, les raisons d’une débâcle sur la pelouse de Valence-Romans

  • Les Biarrots ont bu la tasse sur la pelouse de Valence-Romans.
    Les Biarrots ont bu la tasse sur la pelouse de Valence-Romans. Icon Sport
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Humilié par le promu drômois (55-0) vendredi soir, le Biarritz olympique a montré, sur ce match, son pire visage depuis un long moment, une semaine après son succès face à Colomiers en ouverture du championnat. Décryptage d’un naufrage.
 

Le Biarritz olympique a-t-il réalisé le pire match de son histoire récente, vendredi, à Valence Romans ? La question mérite d’être posée. Dans les faits, la plus large défaite du BO a eu lieu contre le Stade toulousain, en juin 2022 (80-7), dans une rencontre “pour du beurre” puisque le BO (qui avait fait jouer de nombreux jeunes) était déjà condamné à la relégation, alors que Toulouse, emmené par Dupont, Ntamack, Jelonch ou Ramos, préparait la phase finale du Top 14.

Vendredi soir ? Le BO se rendait chez une équipe de Valence Romans qui évoluait encore en Nationale la saison passée, et face au promu, le club basque a pris l’eau (55-0), a encaissé sept essais et n’est pas parvenu à marquer le moindre point, une première en match officiel depuis janvier 2015. Comment expliquer une telle débâcle ?

  • Une victoire face à Colomiers en trompe-l'œil ?

La semaine dernière, lors de la première journée du championnat, le BO a battu assez largement un prétendant au top six, 35-18. Que disaient les rouge et blanc après la rencontre ? “Je trouve qu’on s’en sort bien en première période, où on a fait le dos rond, analysait Ilian Perraux. Le bonus n’aurait pas été mérité. Il reste beaucoup de choses à travailler, nous n’avons pas réussi à bien mettre notre jeu en place.”

Contre Colomiers, les Basques ont, en effet, marqué deux essais en contre, grâce à la vitesse de Zach Kibirige, alors que l’USC a passé quatre fois l’en-but biarrot en première période, pour un seul essai. “On peut arriver à la mi-temps avec 30 points de retard si eux ont un maximum d’efficacité, soulignait Renaud Dulin. [....] Les événements ont tourné de façon positive ce soir.”
Ça n'a pas été le cas vendredi soir. “Humilité, c’est le mot qu’on avait employé toute la semaine pour essayer de mobiliser les joueurs sur le contexte dans lequel on allait venir et on était vraiment sincère. Apparemment, pas assez. Nous n’avons pas su, tous ensemble, créer le contexte qui nous aurait vraiment permis de venir jouer à Valence Romans, ce soir, pour présenter un autre visage”, regrettait Dulin après la claque reçue au stade Georges-Pompidou.

  • Une touche trop approximative

Au moment d’évoquer la débâcle de son équipe, l’ancien entraîneur de Rouen (2021-2023) n’y est pas allé par quatre chemins. “Rien n’a fonctionné. Il n’y a pas grand-chose à dire, ce soir”, soupirait-il. Privés de ballons (29 % de possession), ses joueurs ont surtout failli en touche, où ils ont perdu sept ballons. Pas de touche, pas de lancement, pas de lancement, pas de point. “Notre entame n’est pas si mauvaise que ça, on vient cinq ou six fois sur les vingt premières minutes dans la zone de marque, mais ça n’a pas fonctionné”, analysait Dulin.

En première période, les Biarrots ont eu sept touches à jouer. Ils en ont cafouillé six. Il y a eu des lancers pas droits (2e, 8e), un trop long (40e), des contres (7e, 30e), un ballon arraché (20e) et le seul lancer correctement négocié (9e) s’est soldé par un en-avant sur le temps de jeu suivant. L’entrée de Bastien Soury à la place de Killian Taofifenua, à la pause, a permis aux Basques d’être meilleurs dans ce secteur, mais le mal était fait.

  • Une absence dans le combat

Dans la Drôme, les Basques ont souffert sous les ballons hauts, un domaine où Zach Kibirige a vécu un calvaire (quatre duels perdus) et les visiteurs ont lâché trop vite. Ils ont encaissé cinq essais entre la 18e et la 34e et ce trou d’air leur a été fatal. “Nous n’avons pas été présents dans les rucks ou dans l’agressivité. [...] C’était un calvaire, c’est le moins que l’on puisse dire. On s’est senti impuissant, tout leur a réussi, rien ne nous a réussi”, regrettait le capitaine Thomas Hébert. Le troisième ligne centre géorgien, Ioane Iashagashvili a progressé à chaque fois qu’il a eu le ballon dans les mains, alors que l’ailier Mosese Mawalu, auteur d’un triplé, s’est amusé dans la défense biarrote. “Dans l’engagement et sur tout ce qui s’est passé sur la ligne davantage, ce n’était pas digne d’une équipe professionnelle”, complétait Dulin.

  • Un groupe qui doit devenir une équipe

Ici, le mot équipe a son importance. Le Biarritz olympique a connu de nombreux changements cet été dans son effectif. Dix-sept joueurs sont partis, quinze sont arrivés et il faut laisser le temps au temps pour que la mayonnaise prenne. “Ce n’est pas une excuse, ça fait partie de la construction, précisait Dulin vendredi. Les individus, il faut d’abord qu’ils fassent un groupe, que celui-ci apprenne à se connaître et qu’il se transforme en équipe. Nous avons réussi le challenge la semaine dernière, en n’ayant pas fait un super match, mais ça a tourné et aujourd’hui, on a vu que le groupe n’a pas su surmonter l’épreuve et rester dans le match. Ça fait partie des axes de travail pour la suite.”

Le troisième ligne Charlie Francoz abondait dans le sens : “On apprend à se connaître, à jouer ensemble. Des gros coups durs comme ça, ça permet de reconstruire et de remettre les pieds sur terre. On va s’appuyer là-dessus. Ce soir, on a tous un truc au fond de la gorge, ça pique.” Et ça fait tache, pour une équipe comme le Biarritz olympique.

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Les commentaires (5)
Clovis54 Il y a 8 mois Le 29/08/2023 à 11:08

On y verra plus clair vendredi soir avec la réception de Soyaux-Angoulême , équipe qualifiée d'équipe de bas de tableau par Jérôme Tion lors des 2 premiers " Soir de Rugby" sur Canal

Ledranob Il y a 8 mois Le 27/08/2023 à 20:12

Et à aucun moment n'est évoqué ,simplement, la supériorité du VRDR dans tous les domaines !!!
Si les Biarrots ont manifestement manqué d'humilité , monsieur Ordas vous me semblez en manquer passablement avec un regard biaisé tourné vers une histoire glorieuse qui ne rattrape plus un présent calamiteux du BO ( que je déplore infiniement !) .
Le VRDR est chamion de Nationale et il va en surprendre plus d'un cette saison.

mikele64 Il y a 8 mois Le 27/08/2023 à 18:25

Le midi olympique fait un reportage complet entre le 11 ème de la pro d2 l'an passé et une équipe qui vient du national ?? Je ne sais pas combien donne le bo au midol mais c'est du lourd.

Zaintza Il y a 8 mois Le 27/08/2023 à 19:11

Biarritz reste un club historique du rugby donc plus médiatisé. Maintenant comme tu dis, malgré une saison en top14 en 2022, Biarritz est en chute libre et devient une bonne équipe de ProD2 sans plus (Hormis pour une certaine personne de ce forum qui voit le BO se qualifier facile dans les 6 puis monter en Top14...) Le recrutement est pourtant prometteur sur le plan sportif mais toutes les histoires en interne font que le climat est malsain (autre explication de cette volée à Valence). Certains joueurs ont du mérite d'évoluer dans ce club tout comme certains supporters qui subissent la situation. La meilleure chose à faire maintenant c'est de reconstruire, arrêtez de recruter des anciennes stars, miser sur des jeunes et par dessus tout retrouver un climat sain

mikele64 Il y a 8 mois Le 27/08/2023 à 20:11

Beziers a un tout autre palmarès avec plus de 11 titres de champion de France. Pourtant ils n'ont pas la même vitrine. Il y a autre chose.