Top 14 - Guillaume Rouet (Bayonne) : "Si je me sens bien, pourquoi ne pas faire un an de plus ?"

  • Le cadre de l'Aviron bayonnais se projette sur le premier match de la saison contre Toulouse.
    Le cadre de l'Aviron bayonnais se projette sur le premier match de la saison contre Toulouse. Icon Sport
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Cadre du vestiaire ciel et blanc, le demi de mêlée de l’Aviron est revenu, en début de semaine, sur le travail effectué à l’intersaison par son équipe, s’est projeté sur la réception du Stade toulousain et a accepté d’évoquer son rôle dans un collectif bayonnais, où il fait désormais partie des patrons. Entretien. 

Comment vous projetez-vous sur la saison qui arrive ?

Comme chaque saison, nous espérons bien commencer dès vendredi, avec la réception du Stade toulousain. Contrairement à certaines années, nous n’avons pas fixé d’objectif. Nous ferons un bilan après les trois premiers matchs, mais nous avons envie de bien figurer et d’essayer d’engranger le maximum de points avant la coupure du Mondial.

Avec ce format particulier pour débuter le championnat, en quoi l’approche de ces trois premiers matchs est-elle différente ?

Dans les saisons, tu enchaînes, tu as le temps de te rattraper ou de continuer sur ta lancée. Là, il y a trois matchs, si on veut éviter de cogiter pendant les deux mois qui suivront, il faut faire le maximum.

En quoi l’intersaison a-t-elle été différente de celle vécue l’an dernier, avec ce début de championnat à part ?

L’an dernier, comme le championnat reprenait tôt et que nous avions un nouveau staff, nous avions fait beaucoup plus de rugby. Là, les premières semaines ont été plus axées sur du physique. Le staff veut qu’on arrive en forme dès ces trois premiers matchs. Nous ne sommes pas comme certains gros clubs, nous ne pouvons pas nous permettre de les louper. Ce n’est que notre deuxième année en Top 14, le staff veut qu’on se donne toutes les chances d’y rester. C’est aussi pour ça que nous n’avons eu que quatre semaines de vacances, afin d’être prêts dès vendredi.

Qu’avez-vous tiré comme bilan des amicaux ?

Les victoires sont anodines, c’est amical. Dans le contenu, à chaque match, il y a eu une mi-temps où nous avions un peu plus le ballon que l’autre. On a vu, aussi, que face à Paris, nous étions bien mieux défensivement, puisque nous n’avons pris qu’un essai. Il y a eu des approximations, des ballons tombés, mais c’est chaque équipe pareil. Je trouve qu’on a à peu près le même état d’esprit, ça ne s’est pas perdu et c’est une bonne chose.

Aujourd’hui, comment jonglez-vous entre l’ambition affichée par le président et votre volonté de grandir pas à pas, puisque vous avez expliqué vouloir bien figurer dans ce championnat ?

On n’écoute pas trop ce qui se dit autour. Sans faire de langue de bois, on ne se concentre que sur nous. On sait ce qu’on a fait l’an dernier, on sait ce qu’on veut faire, mais on sait aussi que le championnat est très, très difficile. L’objectif, et même si on ne se l’est pas dit, c’est déjà d’essayer de se maintenir et, après, on verra. Peut-être qu’on aura une belle surprise comme l’an dernier et qu’on pourra viser plus haut, mais nous voulons déjà continuer à embêter les équipes, à domicile ou à l’extérieur. Je pense qu’il ne faut pas s’enflammer, continuer comme on a fait l’an dernier, être nous-mêmes, avoir un état d’esprit irréprochable à la maison ou à l’extérieur et après, j’espère que les résultats suivront.

Justement, en tant qu’ancien de la maison, avez-vous mis en garde vos partenaires par rapport à ça ?

Non, parce que les mecs connaissent le passé de l’Aviron. Ils sont tous assez grands. Il y en a qui sont ambitieux et c’est très bien, mais je pense qu’il ne faut pas qu’on s’enflamme. Honnêtement, pour le vivre depuis deux mois et demi, je ne sens pas des joueurs qui commencent à rêver très haut et c’est très bien ainsi.

Vendredi, vous allez affronter une équipe de Toulouse orpheline de ses meilleurs joueurs. Que craignez-vous, chez elle ?

Ils n’ont pas les internationaux, mais présentent une très belle équipe sur le papier. Ils ont aussi des jeunes champions du monde qui ont montré de très belles choses. Connaissant certains, ils vont aussi vouloir montrer que, sans les internationaux, le Stade toulousain peut très bien figurer. Dans leurs têtes, je pense que ça doit les agacer d’entendre que Toulouse est affaibli parce qu’il n’y a pas les internationaux. Ce serait une faute de penser que Toulouse sera affaibli.

Personnellement, vous voilà reparti pour une nouvelle saison avec le même maillot. Et la même envie ?

Oui. Je suis content, car je suis bien revenu de ma fracture des côtes. J'appréhendais un peu les premiers matchs amicaux, mais ça s’est plutôt bien passé sur le plan physique. J’ai toujours la même envie, la patate aux entraînements. Je ne suis pas lassé malgré mes 35 ans fêtés dimanche. J’espère que ça continuera le plus longtemps possible.

Touché aux côtes en avril à La Rochelle, Guillaume Rouet appréhendait un peu les matchs amicaux.
Touché aux côtes en avril à La Rochelle, Guillaume Rouet appréhendait un peu les matchs amicaux. Icon Sport

Comment avez-vous traversé la fin de saison dernière, où vous étiez blessé ?

C’était compliqué. Je ne fais pas de rugby pour regarder les copains jouer. Ça fait quelque chose d’entendre la Peña Baiona depuis les tribunes, ce n’est pas une situation que j’ai bien vécue, mais je n’avais pas le choix.

Êtes-vous resté au contact du groupe pendant votre absence, ou avez-vous pris vos distances ?

Non, je suis resté au contact. On vit ensemble toute la journée. J’étais un peu à part pendant les entraînements, mais je mangeais avec le groupe et il fallait bien que j’en chambre deux ou trois, sinon, j’allais m’ennuyer…

Que vous inspire le fait d’être toujours à l’Aviron, après plusieurs années compliquées, et avec de belles perspectives pour le club ?

C’est bien, ça prouve que le club se stabilise, qu’il évolue. On le voit avec les infrastructures, le stade. Même s’il y a eu ce couac de la descente à l’access match, je pense que le club évolue dans le bon sens. C’est bon signe pour les années futures et ceux qui vont arriver à l’Aviron à l’avenir.

En quinze ans de rugby pro, comment avez-vous cherché à faire évoluer votre jeu ?

Le rugby a évolué de manière générale. Il y a beaucoup de choses qui sont devenues importantes en dix ans, notamment les sorties de camp. Il faut valider le fait d’avoir marqué, à l’époque on ne passait pas de temps là-dessus. Je pense que j’ai aussi évolué dans cette manière de gérer les matchs, mais ce que j’aime, c’est que je reste moi-même. J’aime jouer les coups tels qu’ils se présentent en face et ne pas être robotisé par la vidéo. Sur ce point, je suis content de garder cette folie, c’est ce qui me caractérise.

Vous êtes un des cadres de l’équipe. Prenez-vous plus la parole, avec l’âge ?

Non, je reste comme je suis. Je ne suis pas quelqu’un qui aime prendre la parole et quand je la prends, c’est que j’en sens le besoin. Ce n’est pas forcé, ça vient naturellement. Après, j’aime bien déconner avec les jeunes, me mélanger avec tout le monde. Je ne fais pas le papa, je ne m’invente pas une vie. Quand Hugo Camacho me demande des conseils, je lui en donne avec plaisir. C’est un jeune avec beaucoup de potentiel, qui me ressemble un peu dans le jeu.

Cette saison sera-t-elle votre dernière à l’Aviron ?

Il faut demander au président et au manager. Franchement, je ne sais pas. J’ai toujours dit que je voulais bien terminer, ne pas faire la saison de trop. C’est pour ça que je n’avais prolongé que d’un an. Si je me sens bien et que je n’ai pas de lassitude, pourquoi ne pas faire un an de plus ? Mais ça, on le verra, déjà, après les trois premiers matchs. Je ne me prends pas la tête et si je dois faire un an de plus, c’est que je le mérite, que mes performances sur le terrain sont toujours en adéquation avec ce que le manager me demande.

À ce rythme-là, vous allez terminer à 40 ans…

Non (rires). J’ai une dernière saison à faire à Hasparren, il ne faudra pas que j’arrive à 40 ans…

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