Coupe du monde 2023 - Jérémy Flores : "Gagner la Coupe du monde en France, c’est le but ultime"

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    Jérémy Flores a rencontré le XV de France Laurent Capmas / Icon Sport - Laurent Capmas / Icon Sport
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Grand monsieur du surf français, Jérémy Flores a rendu visite au XV de France à l'orée du Tournoi des 6 Nations 2023, en compagnie du président de la fédération française de surf Jacques Lajuncomme. Il témoigne des similitudes entre les deux sports et confie ses sentiments sur cette équipe de France de rugby avant le Coupe du monde. 

Vous avez présenté votre parcours devant le XV de France à Capbreton avant le premier match du Tournoi des 6 Nations 2023. Comment tout cela s’est fait ?

Raphaël Ibanez est un fou de surf depuis toujours du coup nous nous connaissions déjà et avons déjà été à l’eau ensemble. Nous avions échangé plusieurs fois sur les différences entre le surf et le rugby. Même si ce sont deux sports différents, il y a des similitudes.

Lesquelles ?

Il y a ce côté humilité et respect. Quand nous prenons une vague dans la figure ou un beau plaquage dans la tronche, ça revient un peu au même. Je sais que toutes les gamelles que j’ai prises et les accidents que j’ai eus m’ont rendu humble en tant que surfeur. Ça calme et ça remet à sa place. En rugby, c’est un peu pareil, il y a un respect envers les adversaires. J’ai joué au rugby il y a très longtemps, j’adorais ça mais je n’avais clairement pas le gabarit. Je n’étais pas assez costaud !

Comment expliquer qu’autant de rugbymen soient atti par le surf ?

C’est vrai que depuis toujours, je me suis super bien entendu avec les rugbymen. Ils m’ont toujours suivi, m’ont toujours soutenu dans mes épreuves. Il y a une sorte d’attirance entre ces sports-là. J’ai pas mal de potes dans le rugby qui sont passionnés de surf. Je connais des footballeurs aussi mais ils sont beaucoup moins passionnés. Il y a un respect mutuel entre les surfeurs et les rugbymans qui est beau à voir.

Vous avez parlé aux joueurs de votre victoire sur l’épreuve d’Hossegor, qui est réputée en surf. Une compétition que vous n’arriviez pas à remporter devant votre famille et vos amis. Les Bleus vont disputer la Coupe du monde à domicile, quels pièges doivent-ils éviter ?

Moi c’est plutôt sur le côté succès que je l’ai axé. Cette victoire, cette délivrance que j’ai pu avoir après quinze ans dans l’élite mondiale où cette épreuve de France était ma bête noire. J’ai réussi à la remporter et c’est le message de motivation que je voulais montrer. Ça a été le plus beau moment de ma vie. Je voulais leur dire qu’il ne faut jamais rien lâcher et que la ferveur qu’il va y avoir autour de la Coupe du monde de rugby en France, ça peut te propulser dans un état de motivation comme jamais-vu. C’est un rêve. Gagner la Coupe du monde en France, c’est le but ultime. Ça n’arrive qu’une fois dans une vie. Moi, je l’ai vécu à mon petit niveau de surfeur mais j’ai pu leur dire qu’ils avaient cette opportunité-là et qu’il fallait tout donner. Il n’y a pas plus fort que de gagner à domicile.

Jérémy Flores a remporté l'épreuve de surf d'Hossegor en 2019
Jérémy Flores a remporté l'épreuve de surf d'Hossegor en 2019 ActionPlus / Icon Sport - ActionPlus / Icon Sport

Quel souvenir gardez-vous de ce XV de France ?

J’en connaissais quelques joueurs déjà mais pour la plupart, je ne les connaissais pas du tout. Je suivais simplement leur parcours de loin. J’ai trouvé tout le staff et les joueurs très humbles et respectueux. C’est drôle car je suis un petit gabarit (1,74m) et je me suis retrouvé face à tous ces montres qui baissent presque les yeux pour te remercier. C’était quand même impressionnant. Il y avait aussi une cohérence dans le groupe, je sentais qu’il vivait en harmonie. Les mecs sont vraiment sympas même à l’entraînement ils venaient dire bonjour alors qu’il y avait eu une séance assez intense, où les coachs annonçaient des groupes. Tu voyais quand les mecs étaient vraiment au fond du sceau alors que ça restait un entraînement. J’ai pu voir à quel point c’était important pour eux et comment tout le monde se soutenait. Il y avait un esprit très fort.

D’ailleurs, suivez-vous le rugby ?

Disons qu’avec le décalage horaire, j’étais un peu moins connecté mais j’ai vu tous les matchs de l’équipe de France. Je regarde quand même pas mal tous les matchs en général avec la Champions Cup notamment. Il y a plusieurs joueurs que je ne connaissais pas que j’ai rencontré à Capbreton et avec qui j’ai gardé contact. Avec Antoine Dupont, nous nous étions côtoyés un petit peu avant et nous nous envoyions des messages parfois. Puis je me suis rendu compte qu’il était très intéressé par le surf et l’idée de commencer à en pratiquer. En tout cas, je suis fan de cette équipe et je serai à fond derrière eux.

Pourriez-vous vous imaginer faire une initiation au surf à des rugbymen ?

Carrément ! Je sais qu’il y a pas mal de mecs qui étaient motivés. Bon, il y en a qui étaient aussi assez flippés parce qu’ils pensaient qu’ils allaient galérer. Ils disaient « mais t’es malade, c’est fou ce que tu fais dans les vagues » et je répondais « tu fais 215kg de muscles et tu as peur de faire ce que je fais moi » (rires). Mais moi c’est pareil, si je vois un pilier arriver en face de moi sur un terrain, je pense que je pleure !

Vous avez réalisé votre rêve en participant aux Jeux olympiques récemment. Plusieurs joueurs du XV de France ont évoqué leur envie de disputer les JO en 2024. Vous les comprenez ?

Oui. Pour le surf, c’était historique parce que c’était la première fois que ce sport était aux JO. Je voulais y participer parce que j’ai toujours été fan de sport et des Jeux olympiques, du fait de représenter son pays. Du coup, c’était une motivation de pouvoir dire que j’étais un olympien et que personne ne pouvais me l’enlever. Sachant que cette génération dorée de rugbymen est jeune, ça ne m’étonne pas du tout qu’ils veulent participer aux Jeux. Ça reste quand même le plus gros événement sportif au monde. En plus, c’est en France.

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