L'édito du vendredi : la peur du noir !

Par Emmanuel Massicard
  • Ardie Savea et les All Blacks font de nouveau peur.
    Ardie Savea et les All Blacks font de nouveau peur. PA Images / Icon Sport
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Ce pourrait être LE jeu de l’été, en mode question de l’apéro revenant à chaque retrouvaille : "Faut-il vraiment craindre les All Blacks ?" Vous savez nos futurs premiers adversaires en Coupe du monde, ceux que l’on avait enterrés très vite en 2022 pour confirmer l’embellie du XV de France autant que par peur de les voir resurgir des tréfonds.

Ces Néo-Zélandais qui se rachètent cet été en dominant le Rugby Championship au point de redevenir l’épouvantail idéal ou le sujet de dissertation favori de tous les bouffeurs d’apéricubes. Alors, les Blacks ? Pardi qu’il faut les craindre, continuer de les regarder droit dans les yeux et ne surtout pas nourrir plus que de raison la source de leur motivation… Eddie Jones lui-même en a fait sa cible, avant de les affronter dans une semaine avec l’Australie qu’il n’a toujours pas réussi à réanimer. La ficelle est facile, mon cher Eddie, pour sortir les vôtres du néant. Mais elle est risquée et le pétard à mèche courte que vous venez d’allumer pourrait bien vous exploser dans les doigts si les All Blacks décident d’imiter Jonas Vingegaard au moment d’appuyer sur l’accélérateur. Vous pourriez alors devenir leur Tadej Pogacar, si vous me permettez de filer plus encore la métaphore cycliste…

Heureusement, Pierre-Henry Broncan - le Gersois que vous avez invité pour murmurer à l’oreille du rugby australien- ne cache pas son admiration du rugby néo-zélandais. Au gré de l’interview qu’il nous a accordée, il évoque les points forts des Blacks, principalement exprimés aujourd’hui dans l’intensité et le combat. Il avoue aussi avoir enfin retrouvé ses futurs adversaires au "très haut niveau", comme s’ils étaient enfin sortis des effets de la crise "Covid" qui avait placé tout le rugby de l’hémisphère Sud à l’arrêt.

Ce retour aux affaires de la compétition est recevable sur toute la ligne pour un rugby dont les structures n’ont finalement rien à voir avec celles du Nord (reposant sur des compétitions professionnelles qui avaient très vite replacé tout leur monde face au devoir de performance). Pour autant, il ne raconte pas tout de la réalité de la situation des Néo-Zélandais (et certainement des Australiens), ou de ce Rugby Championship qui fait le miel de nos étés.

Car ces Blacks, excusez-nous, semblent encore loin d’être les plus grandioses qu’il nous fut donné à voir ces dernières années. Collectivement et individuellement, ils montent certes en puissance mais ne tutoient pas les anges ou le sublime comme savent le faire certains de leurs adversaires français, irlandais ou sud-africains, leurs concurrents dans la course au titre mondial.

Car le Rugby Championship 2023 n’est finalement rien d’autre qu’un galop d’essai(s) vers la Coupe du monde pour les quatre nations sudistes engagées, une large revue d’effectif posée au cœur d’une période de préparation physique. Certes un témoin du temps qui passe mais pas vraiment un juge de paix. De quoi relativiser, donc. Et se dire qu’il faudra attendre septembre, au cœur du money time, pour tout savoir de ce que valent vraiment les All Blacks. Pour l’heure, soyons méfiants et profitons du spectacle.

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Les commentaires (3)
DanylAuvergnat Il y a 9 mois Le 21/07/2023 à 11:17

La chute va être douloureuse

chtibigor Il y a 9 mois Le 21/07/2023 à 11:05

Merci Emmanuel Massicard pour cet excellent article. Il y a quand même de bonnes choses dans RUGBYRAMA. J'ai un ami Landais qui adore debriefer le rugby à l'apéro : je vais lui ramener des apéritives. Et il me tarde le money Time du France/NZ en match d'ouverture : là, peut-être, on en saura un peu plus !

Gcone1 Il y a 9 mois Le 21/07/2023 à 10:46

De plus en plus, nous sommes en train de nous tromper de match !