Rugby fauteuil - L’inoxydable Stade toulousain poursuit sa moisson

Par Yanis Guillou
  • Les Toulousains ont remporté cette saison leur onzième titre de champions de France.
    Les Toulousains ont remporté cette saison leur onzième titre de champions de France. Photo Stade Toulousain Handisport - Photo Stade Toulousain Handisport
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Cette année encore, Toulouse a fait parler sa domination pour remporter le championnat de France de N1. Les Hauts-Garonnais ont semblé au-dessus du lot. En Nationale 2, Carquefou retrouve des ambitions.

Chez les valides ou en rugby fauteuil, le Stade toulousain fait souvent régner sa loi. Le week-end dernier à Montpellier, lors du dernier plateau de la saison, Toulouse a mis fin au suspense en soulevant le fameux Bouclier de Catusse. Une victoire finale plus que méritée, au vu de la supériorité des Haut-Garonnais. C’est bien simple, les coéquipiers de Jonathan Hivernat ont tout simplement gagné leurs dix matchs cette saison, ne laissant que peu de place au suspense. Même Nuits-Saint-Georges et le CAPSAA Paris, qui les talonnent au classement, n’ont pu rivaliser lors des confrontations directes. "C’est vrai que cette année, Toulouse était vraiment au-dessus, confiait d’ailleurs le pionnier et capitaine de l’équipe de Nuits-Saint-Georges, Corentin Le Guen. L’année dernière, nous n’avions perdu que d’un point et cette année, un de nos meilleurs joueurs était blessé et nous avons dû adapter notre stratégie. Mais Toulouse possède vraiment de très bons joueurs et nous et Paris sommes un peu en dessous."

Cet écart de niveau entre les trois premières équipes est notable mais il est tout de même insignifiant par rapport à celui avec le reste du peloton. Si nous n’évoquerons pas l’écart de niveau abyssal entre les trois divisions, nous mentionnerons que Clermont, Montpellier et les Leones peinent à exister au sein de la Nationale 1.

La renaissance de Carquefou

Il faut dire que pour les derniers cités, l’objectif est surtout de progresser au sein d’un championnat relevé, ce qui n’est pas possible pour l’heure en Espagne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Ibères ont choisi la N1 puisqu’avec ses trois divisions et ses nombreux clubs, la France est un des plus gros fiefs du rugby fauteuil européen. "Vous avez le Danemark qui a quelques clubs. Ce sont les meilleurs mais ils sont moins nombreux qu’en France, ajoutait Jonathan Hivernat. Il y a aussi l’Angleterre qui fait partie des pays où le niveau est le plus élevé et où il y a le plus de clubs. C’est une réelle fierté pour le championnat de France d’avoir autant de clubs."
Si pour les clubs de N1, la saison est donc finie, en N2 il reste encore un week-end de phase finale à disputer. Carquefou, Montpellier (équipe 2), Bourgoin et Niort se disputeront, le 3 juin, le titre de N2, sur le parquet de Carquefou. Les Ligériens, qui ont terminé la phase régulière en tête avec 29 points et une énorme différence de points, retrouvent des couleurs ces derniers temps.

C'est vous l'avenir - Société Générale.
C'est vous l'avenir - Société Générale. DR - DR

Double champions de N1 en 2012 et 2013, les Mambas avaient fait le choix de descendre d’une division il y a quelques années, suite aux départs de certains cadres. Mais depuis cette saison et l’arrivée de plusieurs recrues, l’ambition renaît. Jonathan Hivernat nous renseigne sur la situation du club de Loire-Atlantique : "Pour former une bonne équipe de rugby fauteuil, il faut qu’il y ait des joueurs qui viennent découvrir ce sport. Donc, il faut les détecter, les recenser et leur donner envie de pratiquer cette discipline… C’est un processus complexe et Carquefou a eu un peu de mal à redonner une dimension communicative au club pour recruter de nouveaux éléments. Mais ils ont recruté deux nouveaux joueurs et l’année prochaine, ils comptent remonter en N1 en recrutant deux joueurs internationaux." Remporter la Nationale 2 serait déjà un bon début à cela, même si pour rappel, il n’y a ni montées ni descentes dans les différentes divisions.

[L'interview]

« Le niveau n’a jamais été aussi haut »

Champion de France avec Toulouse, Jonathan Hivernat, le capitaine de l’équipe de France confie son sentiment sur la progression du championnat français.

Le Stade toulousain a, cette année encore, remporté le titre en Nationale 1. Comment vivez-vous cela ?
Au-delà que ce ne soit pas une surprise, cela reste historiquement assez fort dans notre discipline. C’est notre onzième titre avec le Stade toulousain handisport. Ce club est dans une dynamique très forte et arrive à construire un groupe qui possède un tel niveau qu’il se réfère peut-être à un niveau européen voire international. Nous continuons dans cette progression et c’est ce qui fait que les autres équipes ont du mal à rivaliser avec nous.

Vous êtes d’ailleurs le club qui possède le plus d’internationaux dans son effectif…
C’est ça. Nous avons la chance d’avoir de plus un nouveau joueur qui vient d’être convoqué pour effectuer un stage avec l’équipe de France. Nous sommes cinq Toulousains dans ce groupe France et c’est une réelle fierté, un honneur.

Vos principaux concurrents pour le titre ont été Nuits-Saint-Georges et le CAPSAA Paris. Ce sont les seules équipes qui peuvent vous accrocher ?
Nous sommes les trois, voire quatre clubs avec Montpellier - qui possède de jeunes joueurs prometteurs- à être locomotives de ce championnat de Nationale1. Ces quatre clubs sont le vivier de l’équipe de France et le niveau n’a jamais été aussi haut qu’actuellement.

Vous évoquez la progression du Stade toulousain. Sentez-vous globalement une progression du niveau en N1 ?
Je dispute ce championnat depuis de nombreuses années et ce serait mentir que de dire que le niveau moyen de toutes les divisions est homogène. Mais il a tout de même considérablement augmenté. Nous voyons qu’en N2 ou N3, il n’y a pas de gros écarts et que c’est seulement en N1 que nous voyons de grosses différences de niveau. Au-delà de ça, nous sommes quand même petit à petit dans une dimension où des joueurs se professionnalisent dans leur démarche.

Par manque de moyens, le championnat de France fonctionne avec plusieurs phases appelées « plateaux ». Espérez-vous une évolution sur ce point ?
Ça passera par le développement du rugby-fauteuil français, pour que cette discipline puisse grandir et qu’il y ait davantage de clubs qui pratiquent. Mais le principal frein, c’est que constituer une équipe et avoir accès à du matériel très spécifique a un coût très élevé. Pour qu’une association démarre, il faut qu’elle possède six ou huit fauteuils et chacun coûte 10 000 €… Si nous voulons avoir un championnat plein, avec plusieurs clubs et des matchs aller-retour, cela passera par une progression dans ce domaine-là avec l’aide de partenaires notamment. 

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