Pro D2 - Hugues Bastide (Nevers): "À ce moment-là, le top 6 était sorti de notre tête"

  • Hugues Bastide, ici à Armandie face à Agen, est un joueur emblématique du club de Nevers
    Hugues Bastide, ici à Armandie face à Agen, est un joueur emblématique du club de Nevers - Icon Sport
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Au club depuis 2013, Hugues Bastide (31 ans) est un des historiques du club. De la Fédérale 1 aux sommets de la Pro D2, il a tout connu. Alors quand tout allait mal en début de saison et que Nevers était dans la zone rouge, il a su trouver les ressources et mobiliser les hommes pour réaliser ce qui relève d'un quasi-miracle : une réception en barrage.

Quand vous êtes quinzième du championnat à la mi-novembre, n’y a-t-il pas un moment où vous vous dites : « là, c’est mission impossible » ?

En vérité, on se mettait des petits défis chaque semaine entre nous pour faire ça étape par étape. Et petit à petit, on remplissait ce qu’on s’était dit. Chaque match à l’extérieur, on voulait ramener des points, c'était le leitmotiv. Et on a réussi à la faire partout sauf Aix-en-Provence (20ème journée). On jouait limite le maintien et d’un coup on a explosé, dans le bon sens du terme. Mais souvenez-vous, avant "d'exploser" on perd contre Vannes chez nous (J10), ce qui nous met la tête au fond du seau. Puis on arrive à faire un bon coup contre Agen à domicile avant Noël (J15). On gagne à Soyaux (J16) et après on perd contre Oyonnax à la maison (J17). À ce moment-là, le top 6 était sorti de notre tête parce que ça semblait inaccessible. Il ne fallait plus perdre à la maison et qu’on gagne quasiment partout.

Vous voilà pourtant donc en barrage contre Vannes. Expliquez-nous comment le groupe a su se relever de cette période pour en arriver là ?

Personne nous voyait dans les 6 alors on s’est resserré entre nous. Au vu des arrivées et des départs, nous partions d’une feuille presque vierge en début de saison. Je savais que le groupe allait mettre un peu de temps à prendre mais je ne doutais pas de ses grandes qualités. Sur l’aspect rugby évidemment, mais aussi en dehors du terrain. Humainement, ce sont des mecs avec des valeurs, chacun se met au service de l’autre. On est arrivé à notre objectif de qualification mais la place de 4ème, on ne l’avait pas vraiment imaginé donc c’est même au-delà de ce qu’on attendait de nous-même.

"Gorrissen ? C’est un extraterrestre"

Demain soir pour ce barrage, votre vis-à-vis sera Francisco Gorrissen. C’est ce qui se fait de mieux en troisième ligne dans le championnat, comment appréhendez-vous ce duel ?

C’est un extraterrestre. Il a joué tous les matchs, il est à plus de 2000 minutes je crois (29 matchs disputés sur 30 et 2123 minutes jouées, n.d.l.r). N’oublions pas non plus qu’il a des sélections avec les Pumas (3 sélections). On le craint lui forcément mais on craint toute l’équipe. S’il ne fallait surveiller que lui, ça irait, mais à côté il est sacrément équipé, Vannes a un très gros pack. Ce sont des mecs que je rencontre souvent et à chaque fois ce sont de belles batailles.

En prenant du recul sur ces 10 années passées ici, quel sentiment prédomine ?
Beaucoup de fierté bien sûr. Quand je suis arrivé à Nevers, on m’a dit « où est-ce que tu vas ? » « On ne sait pas ou c’est », « c’est un club de riche ». Ce sont des mots qui me motivent à changer cette perception des choses. Ici à Nevers, il y a un monsieur (le président Régis Dumange) qui fait tout pour le club et une ville qui essaye de pousser l’Uson le mieux que possible. Avoir connu les aventures glorieuses et aussi les échecs, c’est ça qui me stimule ici.

Ici balle en main face à Dax en 2017, Hugues Bastide était présent lors de la montée du club en Pro D2
Ici balle en main face à Dax en 2017, Hugues Bastide était présent lors de la montée du club en Pro D2 Icon Sport - Icon Sport

Il paraît que récemment, une affiche de promotion de la finale du Pro D2, dans laquelle vous n’apparaissez pas, vous a agacé ?

C’est vrai, on l’a mal pris, ça nous a piqués. Elle a été corrigée mais sur le moment on l’a vécu en se disant « Ah d’accord, personne ne se soucie de nous ». On se donne les moyens et on a vu que notre travail n’était pas du tout reconnu. 

Comment l’expliquez-vous ?

Parce qu’on ne fait pas partie des clubs qu’on nomme en premier quand on parle des gros clubs de Pro D2. Parce qu’on dit toujours : « Nevers n’est pas une terre de rugby », « Le président est seul à mettre des billes et s’il s’en va il n’y a plus rien ». Nous, on veut écrire notre histoire et faire reconnaître ce club. On a envie de faire quelque chose de grand, que tout le monde reconnaisse notre travail et se souvienne du millésime 2023 de Nevers.

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