Champions Cup - "Jeu de dupes", "confrontation mythique" et "exotisme" : Ugo Mola lance le quart face aux Sharks

Par Paul Arnould
  • Ugo Mola avant les Sharks : "Si nous arrivons à jouer notre rugby, j’espère que nous serons en mesure de rivaliser."
    Ugo Mola avant les Sharks : "Si nous arrivons à jouer notre rugby, j’espère que nous serons en mesure de rivaliser." Icon Sport - Icon Sport
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À la veille d'affronter les Sharks en quart de finale de Champions Cup, le manager du Stade toulousain Ugo Mola est revenu sur cette confrontation particulière, "mythique" face à cette province sud-africaine. Il s'attend à un grand match malgré la part d'inconnu qui réside dans ce choc entre deux équipes qui ne se sont jamais affrontées en compétition officielle. 

Le Stade toulousain va devoir élever son niveau de jeu pour ce quart de finale par rapport au match face aux Bulls...

Sommes-nous sûrs que les matchs d’avant nous servent à quelque chose ? Chaque match à son histoire et sa vérité et, forcément, on a le droit de penser qu’une équipe qui a mis cinquante points au Munster revêt le statut d’une équipe redoutable. Il y a longtemps que je n’avais pas vu le Munster exploser de la sorte, donc oui, il faudra du plus partout. J’ai presque envie de dire que ça va au-delà de l’équipe que nous rencontrons : en quart de finale de Champions Cup il faut être mieux et plus partout. Cela reste un match qui revêt d’une connotation mythique au regard de l’adversaire et de ce que ça génère dans l’inconscient des rugbymen que nous sommes et que nous étions. On a hâte d’être à demain 16 heures.

Beaucoup d’internationaux seront sur la pelouse. Cela ressemble à un France – Afrique du Sud miniature, non ?

Pas loin. Il y a beaucoup de joueurs qui se connaissent sur la scène internationale avec une particularité pour cette équipe des Sharks qui possède un rugby avec une palette un peu plus large en termes de jeu, comme ils l’ont montré sur leur capacité à marquer face au Munster et les doubles confrontations face à Bordeaux et les Harlequins. Ils ont cette faculté à mettre les équipes sous pression avec une présence physique démesurée. C’est une équipe qui joue très bien au rugby avec beaucoup de vitesse sur leurs lignes arrières. C’est un gros match à préparer. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu à préparer ce genre de rencontre. C’est enthousiasmant.

Le voyage fait partie de leur quotidien

Justement, comment préparer une telle rencontre sans référence passée ?

On s’est beaucoup concentrés sur notre capacité à se réunir. J’insiste là-dessus mais quand nous nous quittons pendant onze à douze semaines, il y a besoin de retrouver des connexions, des liaisons et des réflexes communs, malgré le fait que nous jouons  ensemble depuis quelques saisons. C’était notre plus grande préoccupation malgré une semaine un peu courte : malheureusement nous avons été sur une programmation avec un match le dimanche après-midi et une reprise le samedi, quand d’autres ont pu récupérer un ou deux jours de plus. Mais d’un autre côté, c’est le jeu et nous allons nous adapter aux circonstances. Le maître mot  sera l’adaptation car il y a une grosse part d’inconnu.

Vous évoquez une semaine un peu courte. Que pensez-vous de leur périple pour arriver à Toulouse avec notamment quatre escales, deux vols séparés etc. ?

Ils ont un peu galéré mais le voyage fait partie de leur quotidien quand le nôtre est moins marqué par cet élément-là. Ils ont l’habitude par leur passé en Super Rugby et leur intégration en Champions Cup, plus l’URC depuis deux saisons. Après, c’est le jeu de dupes de qui à le plus souffert, qui a le moins de jours de récupération, qui est le plus fatigué, à qui il manque le plus de gros joueurs… Bon en fait on s’en fout. Tout ce qui compte c’est demain 16 heures et ils nous tarde d’y être.

Un "Stade toulousain - Sharks" il y a une connotation assez particulière au niveau de l’inconscient culturel qu’on peut avoir autour de cette province avec des Olivier Roumat, Thierry Lacroix qui y ont joué ; des Fredéric Michalak, Clément Pointrenaud qui sont passés par l'Afrique du Sud. Il y a une part d’exotisme par rapport à cette équipe et une part d’inconnue. Si nous arrivons à jouer notre rugby, j’espère que nous serons en mesure de rivaliser.

Comment va Julien Marchand, qui souffre de la cheville depuis la rencontre face aux Bulls ?

Au final, il est trop juste pour commencer. On ne prendra pas de risque. C’est fou de vous dire ça avant un match aussi important et prestigieux mais il y a quand même deux mois, au moins, à faire derrière.

J'espère qu'on sera entreprenants

Qu’avez-vous pensé de leur qualification face au Munster ?

Jusqu’à la mi-temps il y a 17-14, et au retour on avait l’impression que certains sortaient de la douche frais comme des gardons quand les autres étaient complètement hachés. Il doit bien y avoir une relation de cause à effet, notamment sur l’impact physique de cette équipe sud-africaine qui est redoutable. Vous n'avez qu’à les regarder à l’échauffement... Ils sont athlétiquement préparés au très haut niveau. Je ne vais pas refaire l’éloge de leur rugby, mais jusqu’à présent la Coupe d’Europe avait été préparée pour nos amis Irlandais et leurs provinces, elle l'est aujourd'hui pour les amis Sud-Africains.

Pourquoi dites-vous que la Champions Cup est préparée pour les Sud-Africains ?

Sur leur rythme de saison ils ont une vraie période de développement car sans faire offense à l’United Rugby Championship, il y a quand même un monde entre le Top 14 et ce championnat en termes de rythme. Le Top 14 ne nous prépare pas forcément toujours à cette compétition, mais il nous prépare à d’autres choses. À nous de trouver le bon mix de ce qui nous sert à droite et à gauche : le niveau international de nos joueurs qui en sortent depuis peu, les joutes du Top 14 notamment sur la conquête et le défi physique. Et puis j’espère qu’on sera entreprenants sur le terrain. 

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