Jonny Wilkinson, numéro 10 de votre XV de légende

Par Rugbyrama
  • Jonny Wilkinson
    Jonny Wilkinson
  • Jonny Wilkinson en 2001 (Angleterre)
    Jonny Wilkinson en 2001 (Angleterre)
  • Jonny Wilkinson, battu en finale Mondial 2007
    Jonny Wilkinson, battu en finale Mondial 2007
  • Jonny Wilkinson (Toulon) avec le bouclier de Brennus
    Jonny Wilkinson (Toulon) avec le bouclier de Brennus
Publié le Mis à jour
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XV HISTORIQUE - Après avoir élu poste par poste les joueurs dans le XV historique, la rédaction vous propose un portrait de chaque gagnant. Aujourd’hui : le demi d’ouverture Jonny Wilkinson.

Comme attendu, Dan Carter et Jonny Wilkinson se sont partagés le principal des votes pour cette élection. Vous avez décidé finalement d’élire en grande majorité l’Anglais. Sa grande histoire avec le XV de la Rose, ainsi que sa superbe réussite lors de son passage en France aura sûrement fait penché la balance en sa faveur. Retour sur l’une des plus grandes stars que le rugby professionnel ait connu.

Départ canon pour le prodige anglais

Âgé, seulement, de 18 ans, Jonny Wilkinson remporte son premier titre en Premiership dès sa première saison avec les pros. Cette éclosion fulgurante avec Newcastle lui permet d’être appelé pour la première fois avec l’Angleterre, en tant que doublure de Mike Catt. S’imposant peu à peu malgré son inexpérience, il rentre dans les plans de son sélectionneur pour disputer la Coupe du monde 1999. Battu en quart, l'Angleterre en voudra longtemps à Clive Woodward d’avoir fait le choix de ne pas avoir titularisé le jeune Wilkinson.

Jonny Wilkinson en 2001 (Angleterre)
Jonny Wilkinson en 2001 (Angleterre)

Le début des années 2000 fait entrer l’ouvreur dans une autre dimension. S’imposant comme titulaire incontestable en équipe nationale, il remporte le premier Tournoi des 6 Nations de l’histoire en 2000, et récidive l’année suivante avec un nouveau succès. A chaque fois meilleur réalisateur, il établit le record de points inscrits en une seule édition avec 89 points marqués en 2001 ! Son pied gauche magique est déjà craint par les autres Nations, à l’approche de la Coupe du monde de 2003.

La naissance de Sir Jonny

Continuant sur la lancée de ses performances précédentes, "Wilko" est un acteur majeur du Grand Chelem de 2003. Désigné meilleur joueur lors du dernier match décisif contre l’Irlande, il remporte son seul et unique Grand Chelem. Une préparation idéale pour la Coupe du monde, donc, confirmée par la Tournée de juin historique (victoire en Nouvelle-Zélande et en Australie). Parfait dans son rôle lors des matchs de poule, Wilkinson conduit son équipe jusqu’en finale de ce mondial après avoir marqué 47 des 52 points des Anglais lors du quart contre Galles, et de la demie contre la France.

Bien que ses prestations soient exceptionnelles depuis le début de la compétition, c’est celle qu’il réalisera en finale contre l’Australie qui restera dans les annales à tout jamais. Dans la finale la plus indécise de l’histoire, il écrit sa légende avec un drop victorieux du pied droit, lors de la dernière minute des prolongations ! Offrant la seule Coupe du monde, à ce jour, à l’Angleterre et à l’hémisphère Nord. Sportif de l’année pour la BBC, meilleur joueur de l’année selon l’IRB et entant au sein de l’ordre de l’Empire Britannique, les distinctions et récompenses pleuvent pour l’Anglais qui devient après Jonah Lomu, le deuxième joueur à se faire un nom au-delà des frontières du rugby.

Des années de doutes, marquées par les blessures

Féru de travail, et d’une application irréprochable à l’entrainement, la machine anglaise va connaître des heures noires après son inoubliable année 2003. Blessé successivement au bras droit à l’automne 2004, au ligament du genou droit en janvier 2005, confronté à une hernie à la fin de cette même année, puis souffrant des reins en 2006, il est écarté des terrains pendant de nombreux mois et ne réalise aucune saison pleine entre 2003 et 2007. Sa volonté de perfectionner les moindres détails de son jeu, et de systématiquement prolonger ses entraînements lui coûtent cher.

Jonny Wilkinson, battu en finale Mondial 2007
Jonny Wilkinson, battu en finale Mondial 2007

Alors que la Coupe du monde 2007 arrive, l’incertitude est grandissante concernant la participation de Wilkinson à cette édition. Bien que diminué en raison d’une blessure à la cheville, lui empêchant d’être à 100%, il est appelé pour la jouer. Sa sélection ne pouvant pas se passer d’un joueur de son calibre. Emmenant son équipe jusqu’en finale, il ne peut cette fois pas éviter la défaite et connaît un échec qui le replonge dans le doute.

Fidèle à Newcastle pendant douze saisons, il sent bien qu’il doit marquer une rupture et se lancer un nouveau défi pour mettre fin à ses probèmes de santé, persuadé qu’il peut retrouver son niveau d’antan…

Un retour en grâce à Toulon

Son arrivée en France, en 2009, constitue un pari risqué, mais payant puisqu’il retrouve très vite sa sélection nationale. Wilko semble être de nouveau en pleine possession de ses moyens, à 30 ans. Ses deux bonnes premières saisons lui valent une prolongation du côté du club de la rade ainsi que la chance de disputer sa quatrième et dernière Coupe du monde. Malgré l’élimination précoce en quart de finale face aux Français, il se retire avec le sentiment du devoir accompli et le record du plus grand nombre de points marqués par un joueur dans la compétition (277). Il s’arrête à 1179 points sur la scène internationale, second meilleur marqueur de l’histoire derrière Dan Carter (1598). Des Drop-goals, sa spécialité, il en aura converti 36, un record. C’est avec une profonde tristesse que les supporters anglais voient l’une de leurs plus grandes légendes tirer sa révérence.

Jonny Wilkinson (Toulon) avec le bouclier de Brennus
Jonny Wilkinson (Toulon) avec le bouclier de Brennus

Désormais concentré sur son club et au crépuscule de sa carrière, Jonny Wilkinson va connaître une fin de parcours que bon nombre de joueurs pourraient lui envier. Si en 2012, il perd deux finales (Challenge européen et Top 14), en 2013, il remporte son premier trophée continental aux dépens de Clermont. Il est même désigné meilleur joueur européen de l’année. Il prouve aux plus sceptiques qu’il est encore capable de performer malgré son corps meurtri par les blessures. Souvent, il est dit, que les grands Champions savent se retirer au sommet de leur art, Jonny Wilkinson ne dérogera pas la règle. Apres un doublé en Coupe d’Europe et un titre en Top 14, cet infatigable travailleur raccrochera les crampons après 17 saisons au plus haut niveau.

Par Thibaud Gouazé

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