Affaire Laporte : un étrange document...

Par Rugbyrama
  • Bernard Laporte, le président de la FFR
    Bernard Laporte, le président de la FFR
  • Document entérinant les sanctions à l'encontre du MHR, signé par Philippe Peyramaure
    Document entérinant les sanctions à l'encontre du MHR, signé par Philippe Peyramaure
Publié le Mis à jour
Partager :

Un document signé de sa main prouve que Philippe Peyramaure, le premier des sept démissionnaires de la commission d'appel, aurait validé et ensuite confirmé la décision du 30 juin réduisant les sanctions infligées à Montpellier. Ceci avant de brutalement démissionner, le 24 août. Pourquoi un tel changement d'attitude ?

En début de semaine, plusieurs fuites sont apparues dans la défense de la FFR, qui s'apprête à recevoir, demain matin, à Marcoussis les deux enquêteurs du ministère de la Jeunesse et des Sports. Celles-ci lèvent une partie du voile sur le déroulé de la commission d'appel qui s'est tenue les 29 et 30 juin derniers, au cours de laquelle fut notamment jugé le dossier montpelliérain.

Quels sont les faits, au juste ? Au terme de la journée au cours de laquelle quatorze dossiers furent traités par la commission d'appel, les trois membres qui siégeaient alors (Jean-Daniel Simonet, Robert Malterre et Philippe Peyramaure) mirent en délibéré les trois décisions concernant le club de Montpellier. Ceci pour vérifier certains points juridiques, dont l’automaticité de la révocation du sursis en cas de sanction pécuniaire (la réponse fut négative). Comme il est d'usage, ils préviennent uniquement leurs homologues de la commission de discipline de la Ligue de cette mise en délibéré de l'instruction. Rendez-vous est pris pour le lendemain...

Dans l'entourage de Bernard Laporte, on jure qu'il n'y eut aucune autre communication et surtout pas vers le président de la FFR qui n'est, dit-on, pas intervenu avant le fameux vendredi matin, quand il a téléphoné à Jean-Daniel Simonet... Info ou intox ? Toujours est-il que la décision fut bien rendue le lendemain, vendredi 30 juin. La communication de la sanction a été effectuée au travers d'un courriel envoyé (à 12h44 précisément), au MHR et aux différentes instances ; Camille Denuziller, juriste de la FFR, fut chargée de cet envoi. Les trois membres de la commission d'appel furent sur ce coup solidaires : le courriel en question porte d'ailleurs la griffe du président de la commission d’appel, Jean-Daniel Simonet, et de son secrétaire de séance, Philippe Peyramaure.

Document entérinant les sanctions à l'encontre du MHR, signé par Philippe Peyramaure
Document entérinant les sanctions à l'encontre du MHR, signé par Philippe Peyramaure

Peyramaure a la clé de l'énigme

Que va plaider maître Versini-Campinchi, l'avocat de Bernard Laporte, s'il est amené à défendre son client au tribunal ? Il devrait selon toute logique mettre en avant que Philippe Peyramaure, le premier des sept démissionnaires de la commission d'appel, aurait validé la décision de celle-ci à de nombreuses reprises avant sa démission du 24 août. Pour preuve, un document que nous nous sommes procurés, daté du 2 août 2017 et transmis par la commission d'appel de la FFR à la LNR, au MHR, à son avocat, au président de la commission de discipline de la ligue, au secrétaire général de la fédé, aux vice-présidents de la FFR en charge des commissions régaliennes et du rugby amateur, et au secrétaire général du comité du Languedoc afin de stipuler aux deux parties que la sanction visant le club montpelliérain avait largement été revue à la baisse : cette archive porte bel et bien la signature électronique de Philippe Peyramaure.

La veille (1er août 2017), le même Peyramaure aurait même confirmé son accord par courriel, sur le fond et la forme, via cette formule: "J’entérine cette rédaction en qualité de secrétaire". Dès lors, pourquoi l'avocat briviste a-t-il mis deux mois avant de claquer la porte et poser sa démission ? A-t-il subi des pressions ? Qu'est-ce qui peut expliquer une prise de conscience si tardive ?

Si le document en question ne disculpe en aucun point Bernard Laporte – si celui-ci a réellement mis sous pression les membres de la commission d'appel – il pose en revanche de nombreuses questions sur l'attitude de maître Peyramaure.

Par Marc Duzan et Emmanuel Massicard

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?