A Toulouse ça joue, mais à sens unique...

  • Yoann Huget (Toulouse)
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  • Richie Gray (Toulouse) - septembre 2016
    Richie Gray (Toulouse) - septembre 2016
  • Les arbitres surveillent aussi de près les introductions en mêlée
    Les arbitres surveillent aussi de près les introductions en mêlée
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TOP 14 - Si la défaite à domicile, dimanche dernier face à Toulon (15-32), est forcément une mauvaise affaire d’un point de vue comptable, elle a aussi mis en lumière un vrai souci tactique et un manque de leaders...

Ils ont déjà trop souvent vécu ça la saison dernière. Le week-end précédent, à Colombes face au Racing 92 (14-28), c’était encore le cas et dimanche dernier face à Toulon, ce fut encore plus criant : le Stade toulousain donne parfois l’impression de n’avoir aucune autre alternative tactique que le fameux "large-large" qui consiste à balayer le terrain d’une ligne à l’autre.

A l’aile, la vie est belle, qu'il disait l'autre… Peut-être, mais le souci, patent lors des deux derniers matches, c’est que c’est justement trop souvent exclusivement latéral. Et sans effet. Principalement par manque de vitesse, ce que regrettait amèrement Ugo Mola dimanche dernier. Et pour cause : impossible, sans rythme, de déstabiliser la défense adverse.

Du coup, aucune chance de créer les fameux décalages qui en font sa raison d’être. Pourtant au cœur du système de jeu prôné par le Stade toulousain, ce déficit de vitesse entrevu lors des derniers matches interpelle. Il simplifie aussi grandement la tâche défensive de ses adversaires : le Racing et Toulon, mais aussi Montpellier et l’UBB avant eux, se sont juste contentés de présenter deux lignes horizontales compactes d’un bout à l’autre du terrain.

Richie Gray (Toulouse) - septembre 2016
Richie Gray (Toulouse) - septembre 2016

En évitant soigneusement de trop se consumer en défense dans l’axe des rucks : pas la peine, les Toulousains n’imposent que trop rarement des percussions dans ce secteur de jeu. Ce serait pourtant bien utile pour resserrer les défenses adverses nous a soufflé un proche du club, à l’issue du match dimanche. Cela permettrait surtout de créer de l’incertitude et favoriser des lancements de jeu plus variés. Dommage quand on sait que face à Toulon, le Stade toulousain a effectué 192 passes (81 pour Toulon), 13 offloads (2) et effectué 131 courses (69). En vain…

Une équipe toujours en quête de leaders…

Dés la reprise de l’entraînement mi-juillet, Ugo Mola a beaucoup communiqué sur sa volonté de jouer davantage encore que la saison dernière. Louable intention, mais quand sur le terrain on se fracasse sur un mur, comme l’a regretté l’entraîneur principal toulousain dimanche soir, le manque d'adaptabilité des joueurs au défi proposé interpelle, là encore. Pourquoi s'entêter ? Ne serait-ce pas à eux, les leaders de jeu, de prendre les choses en main, changer leur fusil d’épaule et conjuguer, ponctuellement, alternance, pragmatisme, jeu au pied ou modularité comme l’estiment de nombreux observateurs ?

Oui, mais quels leaders ? C'est l'autre enseignement du sentiment d'impuissance vécu face au RCT, mais déjà entrevu plusieurs fois ces dernières années : cette quête de stratège - type Carter, Giteau, Parra… - est un vrai problème. Et il n'a jamais été résolu depuis le départ de véritables tauliers comme Pelous, Bouilhou, Elissalde ou Servat pouvaient l’être.

Ni Dusautoir, plus un capitaine par l’exemple, ni McAlister dont l’impact tactique est trop limité depuis plus d’un an pour vraiment peser, offrent ces garanties. Pas encore le chef de meute que le club espère qu’il deviendra très vite, Sébastien Bézy n’est semble-t-il pas encore prêt à assumer cette responsabilité tandis que Gilian Galan passe après Louis Picamoles et que, même si tout le monde s’en défend, tout le monde fait la comparaison et c’est déjà assez lourd comme ça.

Les arbitres surveillent aussi de près les introductions en mêlée
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L’expérimenté talonneur italien Leonardo Ghiraldini aurait le profil mais il vient d’arriver. Yoann Maestri ? Il en aurait la légitimité mais en a-t-il l’envie ? Bref, avant de se rendre à Lyon, où ils vont être attendus, et avec un bilan forcément négatif, dixit Mola, de deux victoires et deux défaites, sans doute ont-ils pris le temps cette semaine de se poser les bonnes questions comme l'a préconisé leur entraîneur principal après la déconvenue varoise. Et peut-être même de méditer cette citation de Raphaël Lafferty, célèbre auteur américain de science fiction, pour qui : La seule tactique valable est de faire plusieurs expériences et de tirer profit des erreurs commises.

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