Labit : "On nous reproche de trop jouer et de ne plus faire des chandelles et des cocottes..."

  • Laurent Labit (Racing 92) - décembre 2016
    Laurent Labit (Racing 92) - décembre 2016
  • Laurent Labit (Racing 92) - octobre 2016
    Laurent Labit (Racing 92) - octobre 2016
  • Dan Carter (Racing 92) - décembre 2016
    Dan Carter (Racing 92) - décembre 2016
  • Laurent Labit (Racing 92) -20 août 2016
    Laurent Labit (Racing 92) -20 août 2016
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TOP 14 - Vainqueur de Castres samedi dernier (23-10), le Racing s’est évité une crise avant un déplacement périlleux dimanche à Mayol. Plus détendu, son coentraîneur Laurent Labit s’est confié sur la période que vit actuellement son club dans un entretien qu’il nous a accordé.

La pression est-elle redescendue depuis la victoire contre Castres ?

Laurent LABIT : Le problème n’est pas tant d’avoir la pression car ce qui a été dit ou écrit sur nous avant le match de Castres était normal et logique. Nous n’étions pas au niveau qui doit être le nôtre et on a eu que ce qu’on méritait. Ce qu’on regrette, c’est que c’est essentiellement sur nous que les critiques se concentrent.

Le Racing est éliminé de la Champions Cup mais n’a perdu qu’un seul de ses sept derniers matchs de Top 14…

L.L : Les trois matches perdus en Coupe d’Europe nous ont fait très mal. On misait beaucoup sur cette compétition. C’est surtout ce match à domicile contre Glasgow (14-23), où on a essayé de faire du hourra rugby, qui nous a plombé. En championnat, on est plus réguliers ces derniers temps. On a voulu se tourner vers un jeu plus offensif, on marque plus d’essais mais on a aussi été en difficulté défensivement, ce qui n’était pas le cas les saisons passées.

Laurent Labit (Racing 92) - octobre 2016
Laurent Labit (Racing 92) - octobre 2016

Les commentaires sur le jeu du Racing ont beaucoup évolué depuis vos débuts à la tête du club…

L.L : C’est marrant car quand on est arrivé avec Laurent (Travers, ndlr), on disait que le Racing était une équipe qui ne jouait pas, presque qu’on se faisait chier en nous regardant. On nous reproche aujourd’hui de trop jouer et de ne plus faire les chandelles et les cocottes d’il y a trois ans. Après Castres, en lisant les articles de la presse nationale, on disait que le Racing avait évité la crise. Et dans la presse locale, les journalistes se demandaient presque comment le CO avait pu ne pas gagner, alors qu’il n’a jamais été en mesure de le faire. On est conscients de cette différence de traitement.

Comment avez-vous accueilli les récentes critiques sur les prestations de Dan Carter ?

L.L : Cela ne m’a pas fait plaisir car on sait ce qu’il amène et l’homme qu'il est. Il s’est blessé et, à son retour, il a dû faire presque à chaque fois 80 minutes, ce qui n’était pas du tout prévu, à cause de la blessure de Rémi Talès et de l’affaire Johan Goosen. Il n’a jamais rechigné. Ce joueur-là, même à 60%, change beaucoup les joueurs autour de lui. On demande évidemment plus de respect pour ce genre de joueur. C’est trop facile d’aller chercher la petite bête en faisant des comparaisons sur le match à Glasgow, alors que c’est toute l’équipe qui ne tournait pas.

Dan Carter (Racing 92) - décembre 2016
Dan Carter (Racing 92) - décembre 2016

Les retours d’Henry Chavancy et de Teddy Thomas compensent t-ils l’absence de Johan Goosen ?

L.L : Henry est un joueur plus qu’important chez nous, sur son jeu et son état d’esprit. Il a été blessé deux fois cette saison alors qu’il se blessait rarement auparavant. Cela nous a pénalisé et empêché d’avoir du turn-over. Pareil pour Teddy, sa période d’absence a été longue mais il a toute ma confiance et je sais que dans quelques semaines, on va retrouver le vrai Teddy Thomas. Le problème, c’est qu’à chaque fois qu’on se satisfait d’un retour, on perd deux joueurs le week-end suivant.

Qu’en est-il du cas Goosen ?

L.L : Aujourd’hui, la situation est plus que compromise et délicate. En interne, on en sait plus, on connaît les détails mais on les garde pour nous car on sait qu’il y aura une procédure, certainement très longue. Je trouve ça dommage, j’ai dit aux joueurs qu’il y avait sûrement d’autres solutions. Lui n’a pas pris les bonnes, mais ça le regarde. Ce sera en tout cas difficile pour nous de le revoir au Racing. Du coup, on regarde forcément pour un joker. Mais des opportunités, à ce moment de la saison, sur des postes comme cela, il n’y en a pas beaucoup. Et de son talent, et libre, il n’y en a pas.

Nos titres et nos meilleurs moments sont face à Toulon

C’est une immense perte sur le plan sportif...

L.L : Évidemment, et sur tout ce qu’on avait programmé avec lui. Car si on lui a signé un contrat long, c’était dans l’idée qu’il remplace Carter à l’ouverture à sa retraite. C’est un joueur qui a le potentiel pour être un des tous meilleurs joueurs au monde. Mais pour l’être, comme l’est Dan, il y a le rugby mais aussi le respect des valeurs.

Vous allez retrouver dimanche le RCT, une équipe contre qui vous avez vécu de grands moments…

L.L : En tant qu’entraîneurs, avec Laurent, nos titres et nos meilleurs moments sont face à Toulon. C’est une équipe qu’on aime jouer, d’autant plus quand on arrive à la battre, car c’est une référence. Ce qu’ils ont fait sous l’ère Laporte, c’est incroyable. Quand on se pose deux secondes, on se dit qu’on les a battus deux fois en finale du Top 14, une fois en quart de la Champions Cup et si on n’avait pas fait ça, Bernard Laporte serait sûrement trois fois champion de France et quatre fois champion d’Europe. Et puis pour nous, qui sommes plus vieux, Toulon reste Toulon, la grande équipe des années 80-90. Quand j’étais gamin, avec l’école de rugby de Revel, on faisait des échanges avec Toulon et c’était mon équipe préférée. Donc oui, c’est toujours spécial de jouer Toulon.

Laurent Labit (Racing 92) -20 août 2016
Laurent Labit (Racing 92) -20 août 2016
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