La fusion enterrée vendredi ?
TOP 14 - Ce mercredi, le Comité Directeur de la Ligue Nationale de Rugby est revenu sur la fusion entre le Stade français et le Racing 92. Une réunion très tendue. Une issue pourrait elle être trouvée vendredi et décider si le projet de la fusion est enterré ou non.
11 heures, ce mercredi. Jacky Lorenzetti s’extirpe du bâtiment de Ligue Nationale de Rugby, à Paris. Le président du Racing 92 est seul et n’assistera pas à la fin du Comité Directeur de la LNR. À l’ordre du jour, différents sujets dont la fusion entre le club ciel et blanc et le Stade français. C’est chaud mais ça va, commentera seulement le patron francilien.
Une heure plus tard, Robins Tchale-Watchou sort à son tour mais le président du Syndicat des Joueurs (Provale) sera beaucoup plus loquace. C’est très tendu, confie-t-il. Dans un climat de tension comme celui-là, il faut laisser la place au dialogue mais la seule condition des joueurs pour lever le préavis de grève, c’est qu’il faut l’arrêt de ce supposé projet de fusion. Le mandat qui m’a été donné, c’est bien pour un arrêt définitif de ce projet.
Est-ce que dans l’intérêt du rugby, cette fusion a lieu d’être ? (Tchale-Watchou)
Les choses sont claires. Aucun compromis n’est envisageable. La brutalité de l’annonce justifie que les joueurs n’aient plus confiance à celui ou à ceux qui ont assuré la prédestinée, insiste Tchale-Watchou. Ils sont peinés et trahis. Et malheureusement, cette démarche leur donne comme seule revendication cette grève. Ils ne peuvent pas se faire entendre autrement. Quand on est dans une position de désespoir, on s’accroche à tout ce qu’on peut. Il y a une question qui est au-dessus de toutes les autres : est-ce que dans l’intérêt du rugby, cette fusion a lieu d’être ? Est-ce pertinent ? Est-ce que ça a du sens ? Nous devons tous nous poser la question. Tout le monde en amont aurait dû se mettre autour de la table.
La FFR opposée à la fusion sur le fond et la forme
Vice-président de la FFR, Serge Simon quitte le siège de la LNR mais no comment. Le bras droit de Bernard Laporte a le visage fermé. Mais la position de la Fédération Française de Rugby semble tranchée. Serge Simon a dit de façon très claire la désapprobation de la FFR sur le fond et la forme, confie le Président de Provale. On ne peut pas être plus clair. Il y a un certain nombre de préalables qui n’ont pas été respectés.
De son côté, Paul Goze, le président de la Ligue souhaite rester totalement neutre. La Ligue a pris la dimension de ce problème assez unique dans le sport professionnel, a commenté l’ancien boss de l’Usap. On veut arriver à ce que les gens se parlent. Qu’il y ait un large débat et que la Ligue s’assurera de son équité. La Ligue n’a pas de rôle à jouer pour prendre une décision dans ce dossier. Mais on espère un consensus dans un sens comme dans un autre.
Un large débat à la Ligue ?
Scruté par les médias présents devant le siège de la LNR, Thomas Savare refuse de s’arrêter pour commenter cette réunion. À la question d’un journaliste (Est-il optimiste pour la nouvelle réunion programmée vendredi matin ?), la réponse du président du Stade français est loin d’être sereine : On verra... Vendredi s’annonce comme une journée sous haute tension avec tous les acteurs de la fusion attendus autour de la table de la LNR : Thomas Savare, Jacky Lorenzetti, les deux présidents des Associations des Clubs, les joueurs, entraîneurs, personnels des clubs.
Nous souhaitons une conversation sincère, souligne Tchale-Watchou. Si ce n’est qu’un énième dilatoire, le conflit ne pourra être que tendu. On espère que ce sera une démarche qui vise un apaisement mais surtout un retour à la raison. Ce qui gêne profondément dans la démarche, c’est qu’il a fallu se battre pour avoir les éléments de cette réflexion. Qu’ils aient eu envie en tant qu’entrepreneurs de le faire soit, mais qu’à aucun moment la Ligue, Provale, les joueurs et les partenaires n’aient su comment ça allait se faire et à quelles conditions… Est-ce que c’est une liquidation ? Un rachat ? Une fusion ? Tout ça ne peut créer que de la peur et de la crainte. Mais à ce jour, la fusion entre le Racing 92 et le Stade français, annoncée lundi, est plus que jamais fragilisée.
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