Barcella : "Notre rugby part en couille, j'en suis convaincu"
TOP 14 - Le pilier international de Grenoble, Fabien Barcella, a annoncé que sa carrière était terminée en raison de pépins physiques à répétition. Il en a profité aussi pour pousser un énorme coup de gueule. Voici les 6 phrases marquantes de son entretien à Midi Olympique.
Fin de carrière
Miné par les blessures, notamment à un tendon d'Achille, Fabien Barcella a annoncé qu'il mettait un terme à sa carrière. Son contrat avec Grenoble se terminait à la fin de la saison et il a avoué qu'il ne continuerait plus.
J'arrive de nouveau à marcher à peu près correctement, j'ai même repris la course délesté de mon poids de corps. Mais mon tendon ne me permettra plus de jouer au rugby. C'est fini pour moi...

"En surrégime"
Si son corps n'a pas été épargné, l'international français l'explique notamment par une surexploitation de son physique ainsi que des cadences infernales.
J'ai toujours été en surrégime ! Depuis mes débuts en Pro D2 à Auch, où on m'a demandé de prendre six kilos.... Subitement, je suis passé d'une séance de musculation par semaine à deux par jour. Henry Broncan disait que j'avais une salle de muscu dans mon appartement, c'est vrai. [...] Par la suite, mon parcours a été atypique. Je me suis forgé un physique, et j'en ai payé cher le prix.

A la muscu, toute !
Barcella reconnait que la salle de musculation a pris une incroyable part dans le monde du rugby professionnel.
Force est de constater qu'on sollicite tellement les organismes qu'on les fait souffrir. On fera de mauvais vieux, c'est certain. Mes articulations et mon dos me le rappellent tous les matins.... Ma génération a été la première pour qui le shaker à la salle de muscu est une normalité. Aujourd'hui, dans le rugby, il y a des pots de partout. C'est l'envers du décor, et personne ne s'en émeut.

Aucun contrôle en 3 ans
La médicalisation n'est pas un fléau propre au rugby. Fabien Barcella souligne qu'il y a en a partout, dans tous les domaines. Toutefois, il a un regret : il n'y a pas assez de contrôles selon lui dans l'univers du rugby.
Mon discours va peut-être vous surprendre mais dans le rugby nous ne sommes pas assez contrôlés. Lorsque j'étais en équipe de France ou à Biarritz lorsque le club tournait bien, j'étais contrôlé régulièrement. Depuis trois ans, je n'ai pas subi un seul contrôle. Même pas un contrôle inopiné depuis que je me suis blessé...

Les jeunes mis de côté
Si le rugby français éprouve des difficultés sur la scène internationale, le pilier gauche du FCG pointe du doigt l'une des principales causes : le manque de confiance envers les jeunes joueurs.
Ce n'est pas un hasard si nous sommes la 8e nation mondiale. Que serait-il advenu si j'étais arrivé aujourd'hui à Auch ? J'aurais probablement eu un ou deux piliers étrangers devant moi, je n'aurais jamais joué, ni réalisé la petite carrière que j'ai eu la chance de faire. A 20 ans, il faut jouer pour progresser. Aujourd'hui, nous sommes la seule nation du monde qui ne fait pas jouer ses jeunes. C'est aussi simple que cela...

Son avenir ? Loin du rugby...
Dans quelques mois, le contrat de Barcella se terminera à Grenoble. Et il reconnait que son avenir ne sera plus lié au rugby. Il avoue ne plus s'y reconnaître. Il préfère suivre une autre voie : ses études de kiné.
J'ai plutôt le désir de couper avec ce milieu. Notre rugby part en couille, j'en suis convaincu. Quand j'ai débuté, on parlait français dans les vestiaires, bientôt ce sont les Français qui vont devoir prendre des cours d'anglais pour comprendre les discours du coach.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Fabien Barcella en page 32 du Midi Olympique de ce lundi...
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