Clermont veut débuter une nouvelle ère

Les couleurs sont toujours le jaune et le bleu. Le public sera encore l'un des meilleurs et des plus fidèles de France. La philosophie de jeu, portée vers l'offensive, ne variera pas. Mais beaucoup de choses ont changé à l'ASM Clermont-Auvergne, comme le confirme le deuxième ligne Loïc Jacquet. "A part le stade et les supporters, tout est nouveau pour nous. Le groupe a beaucoup évolué, il y a eu beaucoup de départs, des arrivées de jeunes joueurs, un staff modifié, donc forcément, beaucoup de choses nouvelles à assimiler. Mais ça fait du bien".

Des recrues et un nouveau capitaine

La défaite face à Castres en match de barrage en mai dernier a clos un chapitre de l'histoire centenaire de l'ASM. "Il y a eu des moments difficiles, de grands moments aussi ces dernières années, témoigne le pilier Thomas Domingo. On tourne la page et on repart de zéro. C'est bon pour grandir et pour passer à autre chose". Le départ de l'entraîneur en chef Vern Cotter, en place depuis huit ans, s'est accompagné de celui de nombreux joueurs. Elvis Vermeulen, Gerhard Vosloo, Nathan Hines, Lee Byrne, Benoît Cabello, ou encore Regan King ont laissé la place à des plus jeunes qu'eux au potentiel certain.

Parmi les sept nouveaux joueurs débarqués en Auvergne, cinq seront dans le groupe ce samedi face à Grenoble. Trois seront titulaires (Vahaamahina, Guildford et Abendanon), deux autres débuteront sur le banc (Lopez et Ulugia), preuve d'une intégration et d'une préparation réussie. Passage de flambeau au capitanat aussi. Aurélien Rougerie, totem du club, reste un leader du vestiaire et sera titulaire demain, mais c'est bien le troisième ligne international Damien Chouly qui sera le capitaine officiel de Clermont cette saison.

La patte du duo Azéma-Gibbes

Le changement le plus important réside dans la prise de pouvoir de Franck Azéma, et du remplacement de Vern Cotter par Jono Gibbes, autre néo-zélandais, ancien coach des avants du Leinster. Julien Malzieu, qui fait aujourd'hui figure d'ancien au club, a traversé l'époque Vern Cotter en se heurtant parfois au caractère intransigeant du boss. "Les hommes sont différents, témoigne l'ailier. Même si Jono (Gibbes) et Vern (Cotter) ont quelques similitudes, ils ont des caractères et des façons de manager différentes. Jono est beaucoup sur les détails et très perfectionniste. Il met beaucoup d'entrain dans ce qu'il fait et a envie que les joueurs le suivent".

Encore plus directement concernés par le travail de Jono Gibbes, les avants découvrent un technicien hyper précis malgré la barrière de la langue, comme l'explique Thomas Domingo. "Il apporte beaucoup d'analyses techniques notamment. Pour l'instant c'est un peu compliqué vu qu'il parle beaucoup anglais... On s'y met progressivement et il y a des traducteurs donc ça va, on s'en sort".

Une philosophie de jeu et des ambitions intactes

Les joueurs ont dû assimiler de nouveaux lancements de jeu, apprendre les noms de nouvelles combinaisons, mais la philosophie générale n'a pas changé avec la nomination de Franck Azéma au poste de head coach, après quatre saisons comme adjoint. Clermont continuera à prôner un jeu de mouvement, porté vers l'offensive. "On était dans l'attente, et je pense que tout le monde est content de la nouvelle façon de faire, apprécie Julien Malzieu. Nous joueurs, on se plaît bien dans ce qu'ils nous proposent, sur le terrain on se régale, et il y a de la joie de vivre et de la bonne humeur à l'entraînement, donc je pense qu'il y a tout pour faire une bonne saison".

Ce qui ne change pas en Auvergne, ce sont les ambitions. Dans le rôle de l'outsider revanchard, Clermont veut une nouvelle fois s'inviter en phases finales. "Que l'on change de président, de manager ou de joueurs, quand on a la chance de faire partie de l'effectif de l'ASM, les objectifs sont toujours élevés, témoigne Julien Malzieu. Cela fait quelques années qu'on joue le haut de tableau dans les deux compétitions, et c'est toujours l'objectif. Il faut finir dans les six premiers en championnat, et essayer de sortir premier de son groupe en Coupe d'Europe". Les Clermontois abordent enfin ce Top14 2014-2015 libérés du poids du record de victoires à domicile, définitivement figé à 77 en mai dernier. Sans cette pression supplémentaire, ils entendent bien terminer cette saison d'une autre manière... "On a vu la saison dernière qu'il ne suffit pas de gagner tous les matches à la maison, tranche le troisième ligne Julien Bardy. Ça ne sert pas à grand chose, ce qui compte c'est la fin".