Montpellier s'est fait peur

Tel le dieu Janus, Montpellier aura montré deux visages ce mercredi soir. Un séduisant et un autre bien plus terne. Après les fêtes de Noël, les Héraultais ont prouvé qu’ils avaient soif de victoire et entamaient idéalement la rencontre. Se lançant dans un schéma consistant à jouer des coups de pied par-dessus la défense basque, le MHR profitait des fautes biarrotes pour prendre les commandes du match. Bustos Moyano montrait sa précision au pied en passant deux pénalités et récompensait un bon début de match de ses coéquipiers (5e, 7e). Le MHR n’en restait pas là et faisait preuve au final d’un incroyable pragmatisme. Sur une prise de balle d’Harinordoquy en touche, Trinh-Duc interceptait une passe du talonneur Terrain et filait aplatir après une course de 60m. Sans fioritures, la bande à Fabien Galthié prenait le large (17e).

Biarritz se montrait indiscipliné et maladroit. Peyrelongue ratait une pénalité très facile (14e) avant de débloquer le score des Basques (21e). Petit à petit, les Biarrots retrouvaient des couleurs mais s’avouaient bien trop stériles. D’autant qu’ils n’arrivaient pas à garder le ballon, s’en débarrassant bien trop souvent au pied. Et Montpellier, en totale confiance, creusait l’écart grâce à la botte de Bustos Moyano (35e, 38e), le BOPB devant aussi déplorer le carton jaune pour son deuxième ligne Taele (37e). Avec seize points d’avance à la pause, Montpellier s’acheminait vers une victoire tranquille.

Biarritz bien plus fringant

Seulement, le scénario de la deuxième période s’avérait bien différent. Les coachs biarrots tentaient un coup de poker en plaçant Peyrelongue à la mêlée et Traille à l’ouverture, Ayestaran faisant les frais d’une partition médiocre. Cela s’en ressentait dans l’animation offensive des Basques qui monopolisaient le ballon. Avec de nouvelles intentions, ils campaient dans la moitié de terrain de coéquipiers de Fulgence Ouedraogo qui n’étaient plus aussi agressifs que lors du premier acte.

Fernandez (57e) laissait se partenaires à 14 pendant dix minutes. Un temps durant lequel les Biarrots marquaient dix points grâce à une pénalité de Peyrelongue (58e) et un magnifique essai de Bolakoro (60e). L’ailier concrétisait une action de 50m avec une belle inspiration à l’origine de l’Argentin Bosch, excellent durant la rencontre. Le MHR était mis à mal mais pouvait compter sur une défense solidaire avec Ouedraogo et Gorgodze en figure de proue. Et sur la seule réelle incursion dans le camp basque du MHR, Bustos Moyano assurait la victoire de son équipe (74e). Biarritz, dans un dernier sursaut d’orgueil, décrochait le bonus défensif grâce à un drop à la sirène de Traille. Montpellier s’impose en se faisant des frayeurs (22-16) et reste invaincu à domicile. Biarritz pourra regretter de n’avoir joué qu’une mi-temps…