Agen : Caucaunibuca suspendu !

On oserait presque la comparaison... Agen et Caucau, c'est un peu "Les feux de l'amour". Un feuilleton interminable de "je t'aime, moi non plus", ponctué de rebondissements invraisemblables à intervalles réguliers. Après ses retards en 2007, son limogeage puis sa réintégration, après son contrôle positif au cannabis, la dernière péripétie est intervenue ce lundi, avec l'annonce par le SUALG de la suspension à titre conservatoire du contrat du joueur. Le président Alain Tingaud s'explique : "Un joueur de rugby est un salarié d'une entreprise, soumis aux mêmes lois que les autres. Si vous faites une bêtise, votre patron vous mettra à pied et suspendra votre contrat jusqu'à ce que vous vous rencontriez et qu'il décide alors, de vous réintégrer ou de mettre un terme à ce contrat".

Mais pour le rencontrer, il faudrait déjà qu'il rentre, ce qui n'est pas le cas... Début juillet, le président nous affirmait catégoriquement que sa star devait atterrir en France le 8 juillet. "Dans la presse, il y a tous les ans un feuilleton Caucaunibuca, nous avait-il déclaré. C'est comme à la télé, il y a tous les étés un feuilleton de l'été sur TF1. Une année, Caucaunibuca reste aux Fidji, l'autre, il part en Australie... Il sera bien sûr agenais l'an prochain. Il doit rentrer en France le 8 juillet aux côtés de Saimoni Vaka." Sa reprise était prévue le 12... Mais voilà, pas de Fidjien volant à l'entraînement à cette date. "A ce moment-là, il nous a parlé d'un problème de visa pour sa fille", explique Tingaud. Caucau était donc attendu le 18... Et toujours rien depuis. Mais cette année, Agen n'ira pas le chercher.

Les joueurs contrariés

Lors de ses contacts avec le club, qui sont plus ou moins difficiles semble-t-il, le joueur a laissé entendre qu'il n'aurait pas atteint le poids de forme (autour de 110 kg) exigé par le staff pour son retour. "Comme tous les joueurs, je lui avais posé des conditions, reprend Alain Tingaud. La première était qu'il se présente à la date requise, et la seconde qu'il revienne avec une condition physique indispensable à un joueur de Top 14. Je ne veux pas qu'il soit la risée du championnat mais qu'il en redevienne le meilleur marqueur."

Le club a donc décidé de sévir. C'est aussi une question de crédibilité, aux yeux du grand public mais également des autres joueurs. Rupeni Caucaunibuca est suspendu à titre conservatoire, ce qui signifie qu'il reste sous contrat mais qu'il n'est pas payé et qu'il ne peut pas jouer avec un autre club (on sait que certaines provinces australiennes étaient intéressées par ses services). La situation restera en l'état jusqu'à ce que les deux parties se voient. Si, au pire des cas, le joueur ne rentrait jamais en Lot-et-Garonne, il resterait sous contrat jusqu'à la fin de sa date légale, en juin prochain. Mais s'il revient, toutes les possibilités seront étudiées, jusqu'au licenciement. "C'est une hypothèse de travail, confirme Tingaud. Mais ce n'est pas le sujet pour l'instant. Ce n'est pas légalement possible de toute façon." Cela dépendra en fait de l'atittude du joueur. Si le président assure ne pas être "agacé" par cette situation, il se murmure que les joueurs s'en émeuvent un peu plus. Certains cadres, notamment, se sont beaucoup investis auprès du Fidjien et l'ont toujours protégé malgré ses erreurs passées. Bien qu'il soit son meilleur marqueur depuis plusieurs années, le SUALG assure qu'il pourra se passer de Rupeni Caucaunibuca l'année de sa remontée dans l'élite. L'arrivée du centre international gallois Jamie Robinson a sensiblement changé la donne.