Paris libéré

Jacques Delmas est un perfectionniste. Après la nette victoire contre Brive vendredi, le technicien parisien pointait le "manque de patience" de ses joueurs. "On aurait pu plier la rencontre en première mi-temps, déplorait-il. On sent que cette équipe avance mais je reste sur un sentiment mitigé par rapport à la première mi-temps".

L'ancien coach biarrot peut chercher la petite bête, le Stade français fait de nouveau figure de "gros" du Top 14. Après avoir battu Castres, Bourgoin et être allé chercher le nul à Toulouse, il n'a pas laissé une seule chance aux Brivistes ce week-end. Ce troisième succès bonifié d'affilée amarre le club parisien dans la première partie du tableau. Et le plus intéressant, c'est que les joueurs rendent chaque semaine une copie meilleure que la précédente. Les lourds problèmes en défense ont été réglés depuis l'arrivée des nouveaux entraîneurs, tandis que le pack s'est densifié (le retour de Parisse a fait beaucoup de bien). Les Parisiens produisent enfin du jeu et montent en puissance, c'est évident.

Papé : "Dans le vrai"

Il reste encore des problèmes, en conquête et plus particulièrement en touche par exemple. Dans la gestion du jeu également ou dans le combat parfois. "On a encore beaucoup de travail à faire pour arriver au niveau d'équipes comme Perpignan et Clermont", confirme le deuxième ligne Pascal Papé. La sixième place actuelle des Parisiens en témoigne probablement.

La différence, c'est que les joueurs sont confiants maintenant. "Ce que je sais, c'est que nous sommes dans le vrai", assure l'ancien Berjallien, qui a fait un retour de suspension marquant vendredi. L'ouvreur international Lionel Beauxis abonde dans le même sens : "On est sur la bonne voie, on a vu l'état d'esprit de cette équipe, tout le monde a envie d'aller de l'avant". La performance fournie contre le CABCL est effectivement la plus aboutie des Parisiens depuis le début de la saison. Et elle tombe bien, alors que le Top 14 fait relâche pour laisser place aux débuts de la Coupe d'Europe. Paris est libéré. L'électrochoc effectué après la cinquième journée lors du changement d'entraîneurs a fonctionné et le club de la capitale, si terne en début de championnat, est redevenu brillant.