Paris, l'acte manqué

Par Rugbyrama
  • Stade français Marconnet
    Stade français Marconnet
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Le Stade français n'a toujours pas gagné à l'extérieur cette saison. Pourtant, à Montpellier, la formation parisienne comptait 14 points d'avance à vingt-cinq minutes de la fin du match. Une remise en question s'impose avant de se rendre à Sapiac ce dimanche. Retour sur un incroyable acte manqué.

Quatorze points d'avance partis en fumée. Quatorze points d'avance réduits à néant. Voilà qui donnera raison aux statisticiens, lesquels estiment qu'une estime ne peut s'estimer à l'abri que nantie d'un matelas de quinze points. Mais, tout de même ! Le chiffre est trop gros pour ne pas que l'on s'interroge. Une fois de plus, le Stade français n'a su d'apprprier un succès qui lui tendait les bras. Mais cette fois dans des proportions qui ne lassent pas d'inquiéter. "Nous n'arrivons plus à tuer les matchs", assurait Geoffroy Messina, le trois-quarts centre auteur de deux essais en moins de sept minutes qui avaient offert aux Parisiens cette si confortable avance. "Il faut bien reconnaître que quelque chose ne va pas. Cette saison, chaque fois que nous avons eu une grosse échéance à l'extérieur, nous sommes passés à côté."

Et cette fois pour des raisons qui dépassent l'entendement. Certes, le MHR est coutumier, dans son antre d'Yves-du-Manoir, de retournements de situation spectaculaire. Mais cela n'explique pas pour autant la succession d'erreurs des Parisiens qui n'avaient qu'à gérer confortablement leur pécule. En terme de psychanalyse sportive, on a coutume d'appeller cela la peur de gagner. Entendez par là la tendance à se recroqueviller lorsque le match semble gagné avant l'heure, à l'image des Clermontois de ces trois dernières saisons... Privés précocement du guerrier Mauro Bergamasco, du taulier Noël Oelschig (pourtant pas au mieux derrière sa mêlée à Montpellier) et d'une tenue stable en mêlée sitôt la sortie de Roncero, le Stade français devait s'en remettre à ses artilleurs Beauxis et Southwell pour assurer sa victoire. Las, le second se fit contrer et permit l'essai de la révolte héraultaise, tandis que le premier ne brilla plus que par une gestion au pied catastrophique dans le dernier quart d'heure, qui vit l'ouvreur Stadiste se contenta de monter des chandelles plutôt que d'occuper le camp adverse, en est le plus parfait exemple, contre laquelle Jacques Delmas ne décolérait pas après coup. "Avec un jeu au pied un minimum perspicace, nous aurions gagné" assurait l'entraîneur parisien.

Sauf que pour le coup, le problème ne semble pas seulement d'ordre technique. Mais bien mental. Là où le Stade français apparaissait auparavant comme une bête à sang froid, les Parisiens semblent aujourd'hui fragiles, friables mentalement. Les nombreux accrochages survenus sur la pelouse de Du-Manoir en attestent. L'attitude de Jacques Delmas également, qui se précipita sitôt sifflé le trille final pour dire sa façon de penser à l'arbitre M. Marchat. "J'ai simplement voulu lui dire qu'il avait été plutôt laxiste dans le jeu au sol, et que la dernière pénalité qui fait gagner Montpellier n'y était pas, ou alors pas contre nous, atténuait l'intéressé. Après, il faut reconnaître que l'onn'est pas en position de râler quand on perd après avoir mené de quatorze points." Un aveu qui a le mérite de la franchise. Parce que le Stade français est malade à l'extérieur, et que les raisons de ces échecs lui appartiennent, ainsi que leurs solutions. "Il va falloir se remettre sérieusement en question" promettait Sylvain Marconnet. Toujours septième, le Stade français aujourd'hui à trois points du dernier qualifiable, Toulon. L'état d'urgence n'est pas encore là. Mais il va bien falloir un jour gagner une rencontre à l'extérieur. Sinon...

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