Le tour du Midol

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Les envoyés spéciaux du Midi Olympique reviennent sur la quatrième journée du Top 14, jouée mercredi soir. Ils décryptent pour vous les moments forts de ce quatrième acte, retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque rencontre. Tour d'horizon.

Stade français-Montauban : 35-40 - Léo HUISMAN

"Mercredi à Paris, Montauban est venu chercher sa première victoire sur le Stade français à Jean-Bouin. Une victoire que les Tarn-et-Garonnais ne doivent qu'à eux-mêmes, tant ils ont montré plus d'envie, plus d'agressivité, plus de maîtrise encore que les Parisiens. Seulement, Montauban, pour cause de grippe A à Castres, n'avait pas joué le week-end précédent, contrairement à Paris qui avait bataillé pour arracher sa première victoire de la saison contre Montpellier. Et la fraîcheur des Montalbanais a fini par se faire sentir implacablement quand entre la 50 et la 60e minute, les Vert et Noir s'activaient dans les rucks comme à la première minute de la rencontre, alors que les soldats roses s'essoufflaient, ne trouvant plus les solutions pour récupérer les ballons. Une fraîcheur physique qui si elle n'explique pas la défaite parisienne, éclaire quand même l'incroyable scénario de Jean-Bouin mercredi."

Toulon-Clermont : 26-21 - Olivier BOUISSON

"Toulon co-leader. Les supporters toulonnais ont beau se pincer, ils ne rêvent pourtant pas. Leur club est bien en haut de l"affiche et le moins que l"on puisse dire, c"est que ce n"est pas immérité. Dominer Clermont de la sorte, en mêlée fermée, au sol et dans les intentions, cela n"arrive pas si souvent que ça dans une saison régulière de rugby. Toulon l"a donc fait, avec une équipe qui se dit en construction et pour cause : au coup d"envoi, neuf des quinze joueurs n"étaient pas dans l"effectif l"an dernier. Le RCT de Philippe Saint-André apprend vite. Avec boulimie."

Perpignan-Brive : 21-9 - Pierre MAILHARIN

"Mercredi soir, dans les rangs catalans, ils étaient encore sept joueurs (Sid, Manas, Michel, Marty, Guiry, Vilaceca, Guirado), parmi les quinze titulaires, à avoir été initiés au rugby à l"Usap ou dans un autre club des Pyrénées-Orientales. Soit près de la moitié de l"équipe, un chiffre assez remarquable à l"heure du professionnalisme. Certes, le champion de France en titre n"a pas le monopole de la formation. D"autres clubs comme Bourgoin, voire Montpellier, n"hésitent pas à s"appuyer sur leur vivier local. Mais Perpignan est aujourd"hui la seule équipe du genre à pouvoir viser le haut du tableau. En battant Brive avec sérieux, pour se hisser sur la troisième marche du Top 14, elle l"a encore prouvé. Et ça, c"est exceptionnel !"

Stade toulousain-Bayonne : 21-17 - Grégory LETORT

"Il avait été jugé en disgrâce, approché notamment par Bayonne qui rêvait en mai d'en faire son maître à jouer.Et puis Frederic Michalak (26 ans, 51 sélections) avait été retenu par Guy Novès, qui n'avait eu de cesse de le déclarer intransférable. Mais le poste de demi de mêlée lui était promis. Sauf que, sans le claironner, Frederic Michalak faisait de l'ouverture sa priorité. Et il s'est donné les moyens de s'y imposer comme un candidat crédible. Du travail, de la rigueur, le respect des consignes et du jeu toulousain : voilà son intersaison, d'autant plus bonifiée qu'il était présent dès la reprise le 6 juillet. Profitant de la concurrence moindre suite au départ de Gaffie Du Toit et à l'opération de David Skrela (ménisque du genou droit) en attendant le repositionnement de Florian Fritz, il a convaincu ses entraîneurs. Titulaire pour l'ouverture à Montauban mais blessé d'entrée, il est revenu contre l'Aviron. Pas encore génial mais déjà inspiré, audacieux, offensif, créateur, crocheteur. Il a peiné à installer la parade à la défense agressive de Bayonne ? C'est un fait. Il a aussi offert un essai à Mazars sur une interception. Il n'empêche qu'il n'a jamais abdiqué, montrant la voie à son équipe triomphant sur le fil. Simplement prometteur. Il faudra compter sur Michalak."

Bourgoin-Racing-Métro : 17-13 - Nicolas ZANARDI

"J'aime le stade Pierre-Rajon. J'aime ce p... d'écrin, antédiluvien et suranné. J'aime ce lieu parce qu'il est le dernier, dans notre aseptisé rugby d'élite, à laisser transpirer l'âme de son peuple. J'aime ce stade, qui n'a certes pas su épouser le virage du professionnalisme, mais permet aujourd'hui à Benjamin Boyet de claquer des drops sur la même pelouse où, des milliers d'années plus tôt, un ange blond nommé Jacky Bouquet dessinait de blondes arabesques, du temps où le CSBJ se débattait dans les affres de la deuxième division. J'aime Pierre-Rajon parce que, lorsqu'il se sent poussé par le souffle de ses fidèles, le CSBJ ne peut pas perdre. Si la réception du Racing avait été délocalisée, nul doute que les Isérois auraient perdu ce match. Ce n'est pas seulement quinze morts de faim, ni l'arrière remplaçant Di Bernardo, qui arrachèrent l'ultime ballon des Racingmen, arc-boutés sur la ligne d'essai. Mais bien la Berjallie toute entière, dont le ouf de soulagement se prolongea comme un frisson, pendant quelques secondes aux saveurs de grand soir. Nul doute que, devant leurs postes de télévision, Lionel Nallet et Sébastien Chabal ont, malgré la défaite des leurs, vu poindre sur leurs lèvres l'esquisse d'un sourire. Leur héritage est assuré."

Montpellier-Biarritz : 26-18 - Pierre-Laurent GOU

"Qui a dit qu"il fallait faire au moins 90 kilos pour être un titulaire en Top 14 ? Depuis deux rencontres, le "petit" Paillaugue démontre avec grand brio le contraire. Passé par Auch, et arrivé l"an passé en tant que joker médical, il est le grand homme de ce début de saison montpelliéraine. Adroit au pied (auteur d"un 100% mercredi soir), il pue le rugby offensif. Formé à La Rochelle (comme un certain Jean-Baptiste Elissalde), passé par le Stade français, il explose au grand jour. Excellent défenseur, il lui ne manque finalement que dix kilos et dix centimètres, pour prétendre rejoindre les quatre fantastiques chez les Bleus. Sa petit taille (et son poids modéré), il n"en fait pas un complexe, et ne souhaite surtout pas céder au chantage des compléments alimentaires. C"est tout le mal que l"on lui souhaite."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?