Le banc des accusés

La déception toulousaine au coup de sifflet final de la demi-finale perdue contre Perpignan a été à la hauteur des espoirs nés d'une première période réussie. Les hommes de Guy Novès, auteurs d'un essai dès la huitième minute, ont su relever le défi catalan malgré les douze changements effectués par le manager haut-garonnais. Ce dernier, contraint d'échafauder un plan pour cette rencontre de Top 14 tout en pensant à la finale de H Cup face à Biarritz, avait décidé de tenter un coup de poker qui était en passe de réussir : "Avec un peu de réussite en première période, nous pouvons tuer le match, notamment sur une échappée de Bézy ou sur un ballon qui rebondit dans l'en-but après une chandelle non réceptionnée. A la pause, j'ai la sensation que nous sommes dans le match." Guy Novès pouvait alors croire à une qualification pour la finale car il savait qu'il pouvait compter sur un banc de remplaçants de luxe avec des joueurs cadres comme Servat, Dusautoir et Millo-Chluski.

Novès : "Cherchez l'erreur"

Il choisissait d'ailleurs de changer ses deux piliers dès la pause et les autres avants sur le banc de remplaçants faisaient aussi rapidement leurs apparitions sur la pelouse de la Mosson. "L'équipe de la première mi-temps était allée au-delà de ce que nous attendions. Je suis très fier de tous ces mecs qui se sont envoyés comme des ânes. Cherchez l'erreur", glissait le manager, "On s'était mis à espérer mais le coaching ne nous a pas apporté ce que l'on souhaitait. Je ne dis pas que nos mecs étaient au-dessus des joueurs de l'Usap mais je crois qu'ils étaient au moins en mesure de rivaliser. Je suis déçu. Certains joueurs ne sont pas habitués à entrer en cours de rencontre et ils ne savent pas donner le maximum. Bien sûr, je n'oublie pas que les conditions étaient difficiles car nous étions dominés."

Et le pari tenté se transformait en désastre devant l'incapacité des remplaçants toulousains à trouver le rythme et les bons choix dans cette rencontre intense et cadenassée par des Catalans solides en défense et judicieux dans l'occupation du terrain. La finale de Coupe d'Europe face à Biarritz était-elle trop présente dans les esprits des joueurs gardés en réserve ? Il est difficile de l'affirmer et Guy Novès ne s'y est pas risqué, préférant une remise en cause personnelle : "Ils avaient peut-être la finale de H Cup en tête, mais peut-être que notre préparation de cette demi-finale n'a pas été assez dure." Impossible pourtant de blâmer des cadres qui ont si souvent été les moteurs de cette équipe. Mais Guy Novès attendra une réaction de leur part, dès ce lundi pour la reprise de l'entraînement.