Mohr : "La quatorzième équipe..."

Sur quoi vos entraînements sont basés depuis la reprise ?

Robert MOHR : Tout se passe bien même si le groupe n’est pas encore au complet. Alors bien sûr, nous effectuons beaucoup de travail physique pour l’instant, mais nous avons également commencé le rugby.

Vous accédez cette saison au Top 14. Sentez-vous une différence par rapport à la préparation de l’an passé ?

R.M. : Pas trop encore. Je veux dire par là que nous sommes tous des professionnels et que chaque année, nous avons l’habitude de travailler sérieusement. On ne peut donc pas considérer que nous avons augmenté les charges de travail. Notre challenge de début de saison sera pourtant d'accroître notre niveau d’exigence et de limiter les déchets. Nous avons pêché dans ce domaine en début de saison dernière et nous profitons de chaque moment passé ensemble pour nous concentrer là-dessus.

Le degré d’exigence est-il la principale différence entre le Pro D2 et le Top 14 ?

R.M. : Déjà, au niveau physique, il y a forcément une différence. Tout va plus vite, c’est plus costaud. Mais c’est vrai que chaque erreur se paye immédiatement. Il faut donc être plus exigeant, notamment en défense. Après, sur les phases d’attaque, je sais que nous aurons moins d’occasions de marquer. Il faudra donc savoir concrétiser. Nous ne devons pas pêcher sur des détails.

Le club était habitué à disputer les phases finales du Pro D2. Etait-il préparé à monter en Top 14 ?

R.M. : Oui, et cela nous aide. Le club s’est doté de toutes les structures et outils de travail qu’il fallait. Tout cela n’est pas arrivé du jour au lendemain, c’est la conséquence des résultats des années précédentes. Pour cela, le club a su construire un groupe compétitif et taillé pour jouer la montée. Alors bien sûr, il a fallu le renforcer un peu mais le but était d’accéder au Top 14 en conservant la grande majorité du groupe. Cela a toujours été le projet du club et c’est assez exceptionnel.

A titre personnel, vous allez découvrir l’élite…

R.M. : Et j’en suis très content. Après plusieurs années, cela fait du bien de changer un peu et découvrir un nouveau championnat. Mais je prépare cette saison comme les autres.

Vous êtes capitaine et donc un cadre du groupe. Ne pensez-vous pas que votre rôle va évoluer ?

R.M. : Je ne sais pas. En un sens, il est certain que ce sera différent pour moi. Les autres années, nous jouions la montée, là nous nous battrons pour le maintien. Alors mon discours ne sera pas le même. Les situations qu’il faudra gérer ne seront pas les mêmes. Il faudra savoir appréhender et anticiper les moments difficiles. Durant la deuxième partie de saison l’an passé, le but de mon discours était de rester concentrés alors que nous enchaînions les victoires. Là, ce sera différent…

Vous êtes réputés pour avoir une mêlée particulièrement performante depuis plusieurs saisons. Est-ce que cela sera votre principale force dans l’élite ?

R.M. : Cette mêlée, nous avons su la construire depuis plusieurs années. En fait, notre force n’est pas d’avoir de grosses individualités. Nous travaillons ensemble depuis longtemps et grâce à cela, nous avons beaucoup de cohérence et de cohésion. Cela devrait nous permettre d’être compétitifs assez rapidement cette saison. Nous n’allons pas perdre de temps à chercher des repères. Ce sera une étape de passée…

Vous êtes-vous déjà fixé des objectifs ?

R.M. : Non, pas encore. Evidemment, nous serons concentrés sur le maintien. Disons qu’actuellement, nous sommes la quatorzième équipe française et nous avons 26 matchs devant nous pour tenter d’en doubler deux… Mais je le répète, nous ne sommes pas arrivés là par hasard. C’était l’ambition du club depuis longtemps. Il s’est donné les moyens de réussir et maintenant, on va voir si le projet était juste.