La chance de Brive

C’est le moment ou jamais… L’expression est bien connue. Mais du côté de Brive, elle n’a jamais eu autant de sens. Regardez plutôt le tableau : le club corrézien pointe à la 7e place, à cinq points du 6e, Toulon, actuel dernier qualifié pour les phases finales. Une équipe varoise qui se déplace à Toulouse lors de cette 20e journée. Alors que les Brivistes jouent à Biarritz, un concurrent direct, qui sera particulièrement handicapé. Barcella, Yachvili et Traille blessés, Harinordoquy qui ne peut pas être aligné après son match avec les Bleus contre l’Irlande, en vertu de la convention LNR-FFR. Et donc les quatre cadres basques absents (même si Thompson, Vosloo, Flutey et Palisson manqueront aussi le rendez-vous). Autant dire que pour les hommes d’Ugo Mola, c’est… le moment ou jamais ! "Nous avons fait le calcul, explique le troisième ligne Simon Azoulai sur le site internet du club. Avec les matchs qu’il reste, il nous faut tout gagner à domicile et décrocher une victoire à l’extérieur, au moins. Et pourquoi pas faire un coup à Biarritz pour bien commencer ?" L’interrogation prend des airs de doux euphémisme. En cas de succès, le CABCL réaliserait une excellente opération et écarterait, peut-être définitivement, le BO de la course aux barrages…

"Nous n’avons fait qu’une partie du travail"

De là à faire de Brive le favori dans ce duel à Aguiléra, il n’y a qu’un pas… Que personne ne franchira. Surtout pas en Corrèze : "Les Biarrots sont très difficiles à manœuvrer. Ils ont gagné chez nous (à l’aller, 15-12, NDLR) et cela nous avait entraîné dans une assez mauvaise période", se souvient Simon Azoulai. C’est vrai mais depuis, lui et ses coéquipiers ont su remonter la pente. Et de quelle manière ! Encore 12e et premier non-relégable il y a trois mois et demi, les Coujous restent notamment sur cinq victoires lors des six dernières journées, ce qui a leur permis de retrouver de l’ambition. "Tout cela nous a hissé à la 7e place. C’est mérité, indique le troisième ligne. Personne ne nous a rien donné, nous sommes allés chercher ces résultats. Atteindre la 7e place est une juste récompense. Mais rien n’est fini. Il va falloir concrétiser ces bons résultats en effectuant une belle fin de saison. Nous n’avons fait qu’une partie du travail. Le plus gros reste à faire". Et ça commence sur la côte basque.

Si les Corréziens restent particulièrement méfiants, c’est aussi parce qu’ils n’ont plus gagné à Biarritz depuis 17 ans. Pire encore, lors des quatorze dernières confrontations entre les deux formations, le CABCL ne s’est imposé… qu’une seule fois ! "C’est pourtant le match idéal pour lancer le sprint final, estime le demi de mêlée Jean-Baptiste Péjoine. […] Nous voulons croire aux barrages. Cet espoir passe par une victoire à Biarritz". Dans ces conditions, difficile de lui donner tort. Reste maintenant à espérer pour les visiteurs que la trêve de trois semaines et demie n’ait pas coupé l’élan briviste. Simon Azoulai balaye cette hypothèse : "Cela fait toujours du bien de s’arrêter un peu. La saison est longue et nous étions engagés sur deux tableaux, la H Cup et le championnat. Pour nous, cela a été tendu, nous avons mal débuté en Top 14 et nous avons dépensé beaucoup d’énergie à nous relancer. La trêve est arrivée à point nommé, c’était le bon moment pour récupérer". Toujours une histoire de bon moment… Car si ce vendredi, aux alentours de 23h, le BO est fixé sur son sort, cela signifiera que Brive, de son côté, en saura beaucoup plus sur le sien !