Péméja : "Ce serait un grand gâchis"

Par Rugbyrama
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La victoire berjallienne au Racing-Metro (18-17) dimanche a mis en lumière les qualités de l'équipe iséroise. Fier de ses joueurs, le coentraîneur Xavier Péméja s'impatiente cependant devant l'absence de projet à terme au CSBJ. Et envisage de partir, comme le révélait Midi Olympique lundi.

Vous avez décroché une victoire de prestige à Colombes. Ce résultat peut sembler inespéré.

Xavier PEMEJA : Avant les déplacements à Biarritz et au Racing, nous souhaitions prendre au moins deux points. A Aguilera, nous ne sommes pas passés loin et nous avons pris confiance. A Colombes, si le match avait duré cinq minutes de plus, nous l'aurions perdu. Mais cette victoire est méritée.

Le CSBJ a soudainement affiché un nouveau visage à l'extérieur. Que s'est-il passé ?

X.P. : Nous avons eu une discussion avec les joueurs : il fallait arrêter de prendre des déculottées en déplacements. Nous devions changer notre état d'esprit car le maintien va sûrement se jouer sur un ou deux points de bonus grattés à l'extérieur. Les gars devaient en prendre conscience, mais pas seulement : nous aussi, entraîneurs, sommes concernés. Après, le dire est une chose, le faire en est une autre.

Avez-vous tout de même été surpris par cette performance qui vous a projetés en une de la presse ?

X.P. : Jusque là, quand on parlait de Bourgoin, c'était juste pour dire qu'il n'y a plus d'argent. Ca fait du bien de voir nos qualités reconnues. De mon côté, plus rien ne m'étonne de la part de ces joueurs. Ce qu'ils ont réussi jusque là est unique. Nous avons vécu des moments extraordinaires, mais j'espère ne plus revivre de telles situations. Ce collectif a énormément de courage mais il y a aussi de bons joueurs. Nous ne sommes pas une petite équipe. En fait, ils nous surprennent surtout quand ils craquent.

Vous aussi avez été, personnellement, au centre de l'actu. Midi Olympique a révélé lundi vos contacts avancés avec Montpellier. Qu'en est-il exactement ?

X.P. : Avec Eric (Catinot, NDLR), nous avons encore une année de contrat mais nous sommes libres de partir dès cette saison depuis la baisse des salaires de 17 %. Mais nous pouvons tout aussi bien choisir de rester si un projet intéressant arrive enfin sur la table. Nous avons des pistes mais rien n'est fait, ni à Montpellier, ni ailleurs. La seule chose qui est certaine, c'est que nous voulons continuer à travailler ensemble. Et à l'heure actuelle, nous sommes tous deux à 100 % Berjalliens.

Les difficultés économiques du club semblent vous épuiser et vous pousser vers une nouvelle destination...

X.P. : Je ne comprends pas. Je ne comprends vraiment pas comment ce club, le seul de Rhône-Alpes dans l'élite, situé dans une région à fort potentiel économique peut ne pas réussir à présenter un vrai projet à terme. C'est incompréhensible. Quand je vois Montauban, coincé entre Toulouse et Castres, qui parvient à boucler un budget de 10,5 millions d'euros, je me pose des questions. Pierre Martinet avait bien réussi à communiquer autour du club, pourquoi les dirigeants actuels n'y parviendraient pas ? Mais je reste confiant, ils vont finir par y arriver.

On sent une grande frustration dans votre voix...

X.P. : Ce serait un grand gâchis de voir ce club descendre, faute d'un projet et d'argent. Le CSBJ véhicule des valeurs énormes, ses joueurs sont magnifiques : il est aimé par tout le rugby français. Mais nous, coachs, joueurs, n'avons pas toutes les responsabilités. Si le CSBJ descend, ce ne doit pas être sportivement. Voilà notre mission.

Justement, évoquons la réception de Bayonne samedi. Vous ne pouvez vous permettre de manquer ce rendez-vous dans votre course au maintien.

X.P. : Oui, nous devons battre Bayonne pour valider notre victoire au Racing-Metro. Si nous gagnons, nous sortirons encore plus la tête de l'eau. Mais nous sommes très vigilants car sur nos trois dernières rencontres face à l'Aviron, nous avons pris 120 points (127 exactement, NDLR). Nous devrons nous transcender.

Avec trois réceptions lors des quatre prochaines journées, vous abordez un tournant probablement décisif dans votre saison ?
X.P. : Le maintien va se jouer là, c'est sûr. Mais attention, ce programme s'annonce compliqué : nous recevons deux équipes aussi à la lutte pour le maintien (Bayonne et Montauban) et un candidat aux demi-finales (Stade français). Rien n'est jamais assuré dans ce championnat.


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