Quand la mêlée va...

Depuis 2004, le derby basque est attendu avec impatience dans les rangs bayonnais et biarrots. Il est toujours question de suprématie régionale, de rivalités de clocher, de rancoeurs ancestrales, de bourgeois d'un côté, d'ouvriers de l'autre. Légendes, clichés, anecdotes ne manquent pour présenter cette rencontre à part.

Pourtant cette édition 2009 dépasse toutes les attentes et le contexte déjà si particulier du derby. Bayonne, 6e avec 55 points, doit l'emporter pour garder ses concurrents à l'Europe à bonne distance. Et le concurrent le plus féroce se nomme tout simplement Biarritz (7e avec 50 points). A Jean-Dauger, devant 17 000 personnes (record d'affluence), les Bayonnais devront prouver qu'ils ont les épaules pour lutter dans la cour des grands et rester dans le cercle fermé des européens. Cette confrontation directe est capitale car l'Aviron, malgré un bon mois de février et une mois de mars encourageant, vient de perdre huit points sur les treize points d'avance qu'il comptait sur le BOPB après quatorze journées. A chaque journée de championnat, le voisin biarrot grignotte son retard.

Mais Bayonne, victime d'un coup d'arrêt en décembre et janvier, semble aujourd'hui avoir retrouvé les clés du succès. La mêlée, arme fatale des Bleu et Blanc en début de saison, est de nouveau très compétitive après un hiver douloureux marqué par trois défaillances de taille face à Toulouse, Paris et Castres. Si les avants de Thierry Mentières prennent une nouvelle fois l'ascendant dans ce secteur-là, ils peuvent envisager la victoire dans le derby. Malgré la défaite en terre briviste, ils ont rassuré leurs supporters mais aussi les entraîneurs qui semblent avoir trouvé deux premières lignes complémentaires : celle qui débutera la rencontre composée d'Iguiniz, Héguy et Avril, et celle dite "emplaçante" avec Lafond, Roumieu et Blake. A eux d'épuiser les Biarrots dans une épreuve de force qu'aucun Basque ne voudrait perdre.