"Montauban ne m'inquiète pas"

Par Rugbyrama
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Ce jeudi à l'hôtel du Crillon à Paris, Serge Blanco a présidé son avant-dernier comité directeur. Au menu, Montauban, la crise économique, le Challenge Européen et les sifflets du dernier France-Tunisie...

Comment avez-vous vécu l'un de vos derniers comités directeurs ?

Serge Blanco.- Il m'en reste encore un, ne m'enterrez pas trop vite. Mon dernier comité direteur se déroulera à la veille de l'assemblée générale élective de la LNR, le 4 décembre prochain...

Pourquoi aviez-vous choisi l'hôtel du Crillon, l'un des lieux les plus prestigieux de la capitale ?

S. B.- Parce que le chef du restaurant du Crillon (Jean-François Piège, NDLR) nous a proposés de joindre les joies de la table aux plaisirs de l'ovale. C'est un amoureux du rugby et un mec exceptionnel. On s'est donc tous retrouvés mercredi soir autour d'une bonne table, à refaire l'histoire de ces dix dernières années de connivence, de débats, de coups de gueule et d'éclats de rire.

Allez-vous adouber votre successeur avant l'élection du 4 décembre ?

S. B.- On en a parlé en réunion. Mais pour le moment, je ne dirai rien...

Quel fut l'objet de la réunion du jour ?

S. B.- (soupir) Beaucoup de choses. Nous avons notamment renouvelé les contrats avec nos principaux partenaires financiers, Orange, la Société Générale, le PMU, la GMF, Mercure...

La crise économique remet-elle en question certains d'entre-eux ?

S. B.- Absolument pas, car les négociations de ces contrats ont commencé avant le krach boursier.

Avez-vous évoqué le cas de Montauban ?

S. B.- Oui et je crois qu'il ne faut pas dramatiser la situation de ce club. Il faut les laisser agir en interne. Les chiffres évoqués dépassent de loin la réalité. Montauban va continuer son championnat de façon normale. Il ne faut pas condamner avant de connaître les tenants et les aboutissants de cette affaire. Aucune sanction n'est donc prévue à ce jour. Montauban ne m'inquiète pas.

Ce genre d'affaire vous irrite-t-elle?

S. B.- Pas du tout. Cela fait partie des risques du métier. Il n'y a pas lieu de s'affoler. Déblatérer sur ce club pourrait avoir des répercussions sur les résultats sportifs de Montauban. Et si des joueurs partaient alors que tout ce que l'on avance est faux ? Il faut partir sur des constations, pas sur des fantasmes ! Soyons prudent avec ce dossier. Les enjeux sont énormes.

Des matchs de Top 14 seront-ils joués en semaine durant les prochains tests de novembre ?

S. B.- Non, même si cela avait été évoqué. Nous avons simplement un léger problème pour le 15 novembre. Ce jour-là, l'équipe de France affrontera les Pacific Islanders et le diffuseur (France 2) a choisi de donner le match à 15 heures. Or, le diffuseur de la Ligue (Canal +) ne peut pas déplacer les quatre matchs de Top 14 ce jour là. On jouera donc à 14h30 et il y aura doublon. On ne peut pas faire autrement. Il n'y aucune concertation entre les diffuseurs. C'est difficile.

D'autres doublons sont-ils inévitables ?

S. B.- Oui, le week-end de France-Angleterre, lors du prochain Tournoi des VI Nations.

Avez-vous autre chose à annoncer ?

S. B.- Oui, les demi-finales du Top 14 se joueront à Bordeaux (le vendredi soir à 21 heures, NDLR) et Lyon (le samedi à 16 heures, NDLR), pour la raison simple qu'il y a à cette date là une journée de championnat de football. Les stades de Saint-Etienne, Toulouse, Marseille et Montpelier sont donc occupés.

Les clubs français ont-ils pensé à abandonner le Challenge Européen ?

S. B.- Non, parce que s'ils le font, cette compétition n'existera plus. Il faut repenser la formule du Challenge Européen, c'est tout. Il serait notamment intéressant d'ouvrir cette compétition à des nations émergeantes, comme l'Espagne ou la Russie, où une Ligue Professionnelle a vu le jour. Les clubs italiens, voici dix ou quinze ans, ne valaient rien. Aujourd'hui, ils posent des problèmes même à des clubs français. Alors pourquoi pas les Russes ou les Espagnols ?

Pourquoi les clubs français ne jouent-ils pas le jeu ?

S. B.- Je répondrai par une autre question : les promus sont-ils de taille à entrer dans cette compétition ? Ont-ils un budget suffisant pour jouer sur deux tableaux ? Nous réfléchissons ainsi à la façon dont nous pourrions aider ces clubs là, les moins riches du championnat.

La Ligue pourrait-elle subventionner certains clubs avec ses propres deniers ?

S. B.- Pouquoi pas, c'est une solution. Il faut y réfléchir. On pourrait aussi exiger des clubs un budget minimum pour incorporer le Top 14. Un budget de six millions d'euros peut probalement suffire à bien figurer en championnat, mais pas à être efficace sur deux compétitions. Or, on ne peut pas se permettre de s'engager dans des compétitions et de les galvauder.

Avez-vous une opinion sur l'affaire des sifflets du Stade de France ayant secoué la fédération française de football mardi dernier ?

S. B.- Oui, mais je crois que dans un stade de rugby, si certaines personnes mal éduquées agissaient de la sorte, les spectateurs eux-mêmes les remettraient à leur place...

Seriez-vous favorable à arrêter un match un raison d'un hymne conspué, comme l'a suggéré la ministre des sports Roselyne Bachelot ?

S. B.- Non, il faut laisser travailler les instances internationales du sport. Elles sont à même de gérer ce genre de dossier.

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