"C'est l'hypocrisie générale"

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Depuis les propos virulents de M. Lièvremont après de la tournée des Bleus en Australie, la polémique sur le fonctionnement du rugby français ne cesse d’enfler. Après les sélectionneurs, les joueurs, les présidents ou entraîneurs de club, c’est au tour de

Du côté de Provale, cela fait longtemps qu'on tire la sonnette d"alarme. C'est Sylvain Deroeux, le président du syndicat des joueurs, qui l'affirme : "Je crains que ce ne soit trop tard. En tout cas, l'urgence est de mise. On est dans l'impasse ". Ce dernier est catégorique et surtout inquiet. D'après lui, c'est dommage que le débat sur le fonctionnement (ou le dysfonctionnement d'ailleurs) du rugby français éclate si tard : "Le calendrier actuel existe depuis trois ans et entraîne toujours le même nombre de matchs". La faute à qui ? Ou plutôt à quoi ? La réponse est toute trouvée : "L'hypocrisie générale. En ce moment, on enfonce des portes ouvertes. Personne n'est capable de prendre de décisions. Par exemple, les tournées ne veulent plus rien dire mais on ne veut pas les arrêter".

Provale ne cesse de pointer du doigt la course effrénée provoquée par l'argent roi : "Certains sont prêts à tout pour exister financièrement. A l'arrivée, personne ne veut perdre un centimètre de terrain. C'est dramatique". Des mots durs. Un constat accablant. Le syndicat cherche par tous les moyens à se faire entendre : "On fait avec des bouts de ficelle. On se bat comme on peut. On en vient à négocier des heures de congés pour les joueurs...". Mais il se félicite que tous les acteurs du rugby s'inquiètent enfin des problèmes de calendrier : " On est content de ne plus être seuls. On se sent un peu moins c.... ".

"Prendre de vraies décisions"

Le combat des différents membres de Provale : la refonte du calendrier. Car il faut protéger les protagonistes du ballon ovale. Pour eux, il y a beaucoup trop de matchs mais "le repos des joueurs est la dernière variable qui entre en compte, une fois que les caisses sont pleines". Pourtant, ce sont bien eux les premières victimes de ce calendrier démentiel. Gaël Arandiga, directeur de l'organisme est clair : "la santé des joueurs est primordiale. C'est même la priorité". Surtout avec la multiplication des compétitions. Ils doivent être performants en championnat, en Coupe d'Europe, en équipe nationale... " Mais quand on dépasse 30 matchs dans une saison, c'est trop compliqué ". Voilà la raison pour laquelle le syndicat veut absolument faire évoluer les mentalités, "à commencer par les joueurs. Il faut qu'ils comprennent que quand ils sont trop fatigués, ils ne sont plus performants".

Que préconisent les membres de Provale ? "Une Coupe d'Europe à six matchs. Un championnat ramené à 12 clubs et pas de tournées les années de Coupe du monde", d'après le président. Les choses ont le mérite d'être claires. Ces propositions sont avant tout des pistes de réflexion imaginées pour les dirigeants du rugby français. Et les futures élections à la FFR et à la LNR sont sources d'espoir. En effet, Deroeux espère que "certains sauront prendre des risques et donc de vraies décisions". Et Arandiga d'ajouter : "Il existe des solutions comme les quotas de matchs pour chaque joueur. Le Stade toulousain a prouvé que faire tourner l'effectif peut être une bonne chose. En tout cas, le dialogue s'ouvre, c'est une bonne nouvelle". Bref, à Provale, l'inquiétude n'empêche pas l'optimisme...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?