Le BO derby

On ne rigole pas avec les derbies. Les téléphones des joueurs sont coupés, les entraînements à huis clos et les supporters déjà remontés comme des pendules. Le pays basque tourne ovale cette semaine. Car l"atmosphère déjà électrique de cette confrontation fratricide est cette fois pimentée, comme cela arrive certaines années, par un enjeu capital : la revanche.

Un mot jamais vide de sens au pays basque. Ce sont les Biarrots qui veulent la prendre ce coup-ci, battus à domicile lors du match aller (12-14). Et bien que quatre mois, trente jours et quelques heures se soient écoulés depuis, les Rouge et Blanc n'ont pas oublié. Bien qu'ils aient retrouvé quelques certitudes depuis, ils ont gardé cette défaite dans un coin de la tête. "Quand Bayonne est venu gagner chez nous en novembre, c'était le début de notre mauvaise spirale, rappelait le troisième ligne Imanol Harinordoquy dans Midi Olympique après la victoire contre Mont-de-Marsan (37-7). Là, les choses ont changé. Nous sommes dans l'obligation de prendre des points, sinon notre avenir deviendra très compliqué. On se prêt."

Prendre le pays basque avant l'Europe

Pour cela, il faudra "être très appliqué aux entraînements" et "faire preuve de davantage de concentration", assène l'international tricolore. Car malgré l'ampleur du score et le regain de forme biarrot ces dernières semaines, la victoire contre les Montois n'a pas complètement convaincu, ni rassuré. "En seconde période, inconsciemment, nous avons mis la main sur le guidon, reconnaît le talonneur Benoît August. Nous devons nous servir de la deuxième mi-temps pour travailler et nous dire que nous sommes loin du compte pour tenir 80 minutes. Il faudra hausser notre niveau de jeu pour si on veut prétendre aller chercher des points à Bayonne."

Et laver l'affront. "Nous y allons la tête haute", assure Imanol Harinordoquy. Mais il ne s'agira pas que de ça. En cas de victoire, les Biarrots se rapprocheraient de leurs voisins au classement. Ils pourraient même les égaler s'ils prenaient le point de bonus offensif. L'enjeu sera énorme et la pression, à n'en pas douter, au moins aussi grande. Celui qui remportera le pays basque s'ouvrira les voies de l'Europe.