Galthié: "Un sacré challenge"

Est-ce que vous pouvez tirer des enseignements des deux confrontations avec Toulouse en phase régulière ?

Fabien Galthié.- Bien sûr mais dimanche, ce sera complètement différent. La composition des équipes, déjà, sera différente. Et puis il y aura cette fois une intensité dramatique et une pression psychologique propres à une demi-finale. L'approche tactique n'a rien à voir. C'est souvent un jeu d'échecs. Chaque équipe cherche à surprendre. Ou pas, d'ailleurs. Car ne pas vouloir surprendre peut surprendre… On se pose beaucoup de questions tactiques et stratégiques.

Que pensez-vous de la saison des Toulousains ?

F. G.- C'est une équipe extraordinaire qui, malheureusement, a perdu en finale de Coupe d'Europe. Et puis elle a terminé deuxième en championnat avec quinze points d'avance sur nous (onze points en réalité, N.D.L.R.)… Elle a été très régulière et possède un effectif et un jeu brillants. C'est un sacré challenge pour nous de les affronter en demi-finale. Et nous sommes contents d'être là.

Personnellement, vous dîtes-vous que ça peut être votre dernier match ?

F. G.- Je me dis surtout que j'en ai bientôt fini avec les conférences de presse ! (Eclats de rire puis plus sérieusement) Il y a évidemment un aspect dramatique mais c'est excitant. Ceci dit, mon cas personnel passe après les joueurs. C'est très difficile d'avoir à leur annoncer, cette semaine, qu'untel ou untel ne disputera pas le match de Bordeaux. La saison dure onze mois et à la fin, tu dois annoncer à quelqu'un qu'il n'est pas dans le groupe ou qu'il est sur le banc. (Emu) Quand tu annonces l'équipe pour une phase finale, c'est le moment le plus difficile.

Faîtes-vous un parallèle entre votre prochain retrait et votre retraite de joueur ?

F. G.- C'est très différent. Le joueur est pressé de jouer car il y a un compte à rebours. Alors que l'entraîneur, lui, n'a pas de limite d'âge. Je me souviens que c'était beaucoup pus fort en tant que joueur parce que tout est bien plus ego-centré. Mais en ce moment, c'est fort quand même. On s'est réunis avec le staff, on se parle. Mais on oublie pas qu'on est au service des joueurs.