La formation en forme

Par Rugbyrama
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L'arrivée massive de joueurs étrangers dans les championnats français a provoqué un certain - et justifié - émoi. Mais un constat s'impose : la formation française est bel et bien en forme. Les jeunes Français brillent depuis le coup d’envoi de la saison.

Il suffit de consulter les feuilles de match de ce Top 14 pour établir un constat rassurant : de jeunes et talentueux joueurs commencent à faire parler d'eux. A Paris, Hirerche a fait ses débuts, Bouhraoua apparaît sur toutes les compositions. A Bourgoin, les Nicolas (Mathieu et Sylvain, qui n'ont par ailleurs aucun lien de famille), Parra, David ont confirmé (CSBJ), mais aussi toute la bande des jeunes montpelliérains, Trinh Duc, Tomas, Picamoles, Ouedraogo ; Chouly à Perpignan... enchaînent les rencontres. Le tout sans oublier les Toulousains avec Médard, Sola, Mermoz ; ou encore les Clermontois, Jacquet, Pic, Lozupone...

Le jeune talonneur originaire d'Angers dispose de la double nationalité (italienne et française). De la première promotion du pole France ("avec Fritz notamment" précise-t-il pour donner un repère). Mirko Lozupone évolue depuis 7 ans à l'ASM. Cette année, il se retrouve avec deux des meilleurs talonneurs au monde actuellement en activité : Mario Ledesma et John Smit. "Ils ne sont pas radins sur les conseils, assure Lozupone . Je prends ça comme une chance". Son nom circule de fait plus régulièrement et les petits bouts de matchs des saisons passées se transforment même en titularisation en ce début de saison. "Mais je ne me prends pas à rêver. Mon objectif est de jouer un maximum" , souffle le Clermontois.

"La formation n'est pas morte"

Et dans le lot des heureuses découvertes (notre liste est loin d'être exhaustive), il ne faut bien sûr pas oublier la Nouvelle-Calédonie avec la pépite Simutoga, débarqué au Stade français. Un joueur rattrapé in extremis par Emile Ntamack alors qu'il était sur le point de s'engager dans la filière néo-zélandaise. Voilà sur qui s'appuiera l'équipe de France de demain, sur des joueurs que le nouveau staff tricolore connaît depuis des années et c'est forcément un plus, surtout quand on porte le regard vers les voisins footballeurs et le parcours de Domenech.

"Heureusement que la formation n'est pas morte ! Comment ferions-nous pour composer une équipe de France sans ça ! A un moment quand les joueurs étrangers viennent apporter un plus, une culture, on ne peut qu'être ravi. On ne peut pas comparer un jeune et un international aguerri. Les jeunes ont pris conscience qu'ils ont besoin de travailler, d'être confrontés aussi aux matchs de haut niveau," explique l'ancien ailier toulousain, nouvel entraîneur du XV de France. Le maillage est au point, les sélections des Top 100 relativement infaillible. Même s'il arrive que des joueurs passent au travers comme le Catalan Porical.

Une nouvelle école de la mêlée

Surtout, et c'est l'ancien entraîneur des Espoirs du Stade toulousain qui parle, la compétition des jeunes, avec la poule élite, s'est considérablement améliorée. Les clubs du Top 14 n'omettent plus la formation. Emile Ntamack insiste : "Il ne suffit pas d'avoir du talent, il faut travailler. A ce niveau, ils ont tous du talent. Il ne faut pas les jeter dans le bain comme ça du jour au lendemain. Il faut les accompagner. L'étape est importante entre un international de moins de 21 ans et la grande équipe de France."

"Maintenant, restons vigilant et continuons la formation, certains postes comme celui de pilier ou d'ouvreur risquent être déficients," conclut l'entraîneur du XV de France. Entre optimisme et réalisme, il convient de poursuivre les efforts. La nouvelle école de la mêlée, créée en début de saison, doit permettre de pallier ce manque à venir.

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