C'est grave docteur?

Par Rugbyrama
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Le Stade français reste sur deux défaites de rang à l'heure de recevoir Castres samedi, à Jean-Bouin. Mais le champion de France est surtout en quête d'un équilibre collectif qu'il n'a jamais trouvé cette saison. Cette fois, le temps presse, et les soluti

A trois petites journées de la fin du championnat, il est toujours aussi difficile de cerner ce Stade Français version 2008. 23 matchs de Top 14 et six autres de Coupe d'Europe n'ont pas suffi à forger une véritable identité au collectif parisien. Même si une saison ne ressemble jamais à une autre, et si comparaison n'est pas toujours raison, jamais, depuis la saison 2003/2004, l'équipe de la capitale avait semblé à ce point en panne de repères. Cette année-là, après une qualification pour les phases finales arrachée in extremis, presque par miracle, Paris avait bouclé l'exercice de manière triomphale en s'adjugeant un nouveau Brennus, face à Perpignan. De là à imaginer un scenario identique en ce printemps 2008, il y a un sacré pas que personne ne peut franchir aujourd'hui.

Le champion de France en titre demeure donc une énigme à bien des égards. Son potentiel est incontestable. Personne n'a envie de le croiser en demi-finales. Tout le monde le respecte, et le redoute, même, parce que chacun sait que si Paris se met à jouer sur sa vraie valeur, il peut faire très, très mal. Seul hic, mais de taille, le Stade français n'a quasiment jamais joué à son meilleur niveau cette saison. L'aspect brouillon de son jeu donne l'impression de voir évoluer une équipe en rodage, comme en début de saison. Mais ce qui n'était pas grave au mois de novembre devient franchement inquiétant à mesure que se rapprochent les échéances décisives. Le temps ne joue plus pour Paris.

Un orchestre sans harmonie

Le drame des hommes de Galthié et Landreau, c'est qu'ils n'ont jamais réussi à acquérir cette forme de sérénité indispensable à l'épanouissement rugbystique. A ce titre, leur série de sept victoires consécutives, entre les 15e et 21e journées, est très révélatrice. Même au cours de cette période faste en termes de résultats purs, Paris était tenaillé par le doute, le contenu de ces matchs restant trop insatisfaisant pour engendrer une dynamique positive durable. A ce titre, les deux échecs survenus ces deux dernières semaines, à Brive et surtout à Auch, n'ont pas véritablement surpris.

Bien sûr, les blessures, nombreuses et quasi permanentes depuis le début de la saison, n'ont pas aidé à façonner le collectif. Fabien Galthié n'a de cesse de le répéter. " Franchement, je suis extrêmement satisfait de notre saison, compte tenu de nos problèmes d'effectifs, nous ne pouvons pas faire mieux. Nous tirons le maximum de ce groupe", assurait l'ancien demi de mêlée à l'issue de la victoire face à Albi, la denrière en date, voici trois semaines. Difficile, tout de même, de croire qu'il puisse se satisfaire de ce qu'il voit sur le terrain match après match. D'autant que Paris n'est pas la seule équipe minée par les blessures. Toulouse a payé un lourd tribut cette saison. Et il y a tout juste un an, Paris était privé de Szarzewski, Marconnet, De Villiers, Beauxis ou encore Corleto à l'entame des phases finales. Mais son jeu, alors, fleurait bon l'eau de Cologne, quand il ne sent aujourd'hui que l'huile de coude. Paris respirait la confiance…

Le Stade français peut-il se remettre d'aplomb dans le mois qui vient au point de conserver son titre? Les joueurs veulent le croire. Le stage effectué dans les Pyrénées, à Saint-Lary-Soulan, cette semaine, a sans doute fait du bien au groupe. "On s'est dit les choses franchement", assure Pascal Papé. Mais si cette thérapie de groupe était nécessaire, elle ne règlera pas tout. Il manque à l'orchestre parisien cette harmonie qui fait les grandes symphonies. Le talent, si immense soit-il, d'un soliste comme Juan Martin Hernandez, ne peut masquer les fausses notes répétées d'une partition trop souvent laborieusement déchiffrée. Samedi, à Jean-Bouin, débarque le Castres Olympique. Hernandez, blessé, ne sera pas là. Paris n'a pas peur, parce qu'un champion n'a pas peur. Mais il s'inquiète, à n'en pas douter…

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